Chapitre 8

48.7K 4.3K 130
                                    

Pdv de Safiétou

Nous venons d'arriver chez Adama. Je sors du taxi et la laisse régler la note avec le chauffeur. En attendant, j'admire la façade de cette somptueuse maison. Elle est grande et peinte en blanc. Je recule d'un pas pour mieux l'observer. Elle es juste...waw!

- Tu risques vraiment de gober une mouche, me prévient-elle en me tirant par la main.

- Elle est très belle, très différente de...

- Oh! Je t'arrête tout de suite. Il faut que t'oublie cet endroit.

C'est plus facile à dire ma chère amie. Je suis née dans la banlieue, j'y suis grandie, j'y ai rit et pleuré pour la première fois. Mes racines s'y trouvent donc je crois que c'est impossible de l'oublier. Pour ne pas faire tout un discours, je me contente de lui sourire tout simple. Arrivées au pas de la porte, elle sonne et une femme de la trentaine nous ouvre.

- Bonjour Kiné, fait Adama tout sourire.

- Bonjour Adama.

- Je te présente Safiétou, ma fausse jumelle. Safiétou, voici Kiné, l'espionne du vieux.

- Enchantée, dis-je en riant.

- Je suis ravie Safiétou.

- Où sont mes parents? S'enquiert-t-elle en entrant.

- Ta mère est dans sa chambre mais ton père n'est toujours pas rentré.

- Ok.

Elle avance et je la suis à petits pas en jetant des regards un peu partout. Tantôt je regarde le plafond où est fixé un grand lustre lumineux qui m'émerveille, parfois à gauche, parfois à droite. On dirait une petite fille qui vient de découvrir Disney. La maison est très belle et est très bien décorée.

- Safiétou, si jamais tu tombes, ne comptes pas sur moi pour t'aider à te relever.

- Je ne fais que contempler. C'est très beau, fais-je d'une voix infantile.

- T'as tout l'après-midi pour visiter la maison. D'abord, tu vas aller saluer ma mère et bien te reposer après.

- Ok ok.

Les escaliers sont très larges et les carreaux sont ...comment dire... très propre pour ne pas dire comme un mirroir. Arrivées à l'étage, elle se retourne en me désignant de la main une porte.

- Voici la chambre de mes parents.

Elle toque puis entre. J'attends calmement à la porte jusqu'à ce qu'elle me demande de faire de même. Je me baisse pour enlever mes chaussures mais elle m'en dissuade. Je lui souris juste alors que je suis toute génée. J'ai l'habitude d'enlever mes chaussures à chaque fois que j'entrais dans la chambre de Tata Wouly ou dans celle de mes cousines. C'est aussi un signe de respect dans notre société non?

J'entre et me chuchotte un ''waaw''. La chambre est divinement grande, même pas comparable aux pièces de quinze mètres carrés qu'elles avaient en balieue. Les meubles sont modernes et vraiment très jolis.

''Le vieux s'est vraiment tapé une promotion'', me suis-je dit.

Quand Tata Yacine m'a vue entrer, elle est tout de suite venue m'embrasser.

- Oh ma petite fille chérie, comment tu vas?

- Je vais bien Tata.

Elle garde ses mains sur mes épaules et me regarde tristement de haut en bas.

Obligés De Se Marier (I)Where stories live. Discover now