Chapitre 27

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....Point de vue de Safiétou....

Ma patrone venait de me faire une avance de vingt milles francs. Elle disait que je devais avoir besoin d'argent comme je suis une fille. J'avoue qu'elle avait lu dans mes pensées. Alors, dans l'après midi, après avoir fini les taches ménagères, je m'étais rendue chez Tata Dieynaba mais on m'avait dit qu'elle était allée vendre ses arachides. Je me rendis à son lieu de commerce alors et la trouvai dans la même activité. Elle m'accueillit avec ce même sourire...

Moi: Bonjour Tata Dieynaba!

Elle: Oh ma fille! Comment tu vas?

Moi: Je vais bien grâce à Dieu. Et ton commerce?

Elle: Je remercie le ciel. Je m'en sors petit à petit. Ce n'est pas fameux n'empêche je subviens à mes besoins sans tendre la main à qui que ce soit.

Je la regardai sans savoir pourquoi. Elle était juste impressionante.

Moi: .......

Elle: Et ton nouveau travail?

Je souriai tout en répondant.

Moi: J'aime bien. Madame Sakho est très gentille et ses enfants me traitent avec beaucoup de respect.

Elle: On ne récolte que ce qu'on a semé. Tu sais ma fille, si tu leur avais montré de l'ingratitude et de l'impolitesse, ils ne te respecteraient pas. Même si je ne te connais pas très bien, je sais que tu es bien éduquée. Seul Dieu et toi savez ce qui t'était arrivée mais comme tu ne veux pas en parler, je respecte ton silence espérant qu'un jour, tu me diras tout.

Je gardais le silence pendant un moment avant de lui tendre un billet de cinq milles francs. Elle me regarda surprise.

Elle: Qu'est ce que c'est? Fit-elle en portant une main à sa bouche.

Moi: Ne me pose pas de question s'il te plait. Si je pouvais t'en donner plus, je le ferai mais comme tu sais, je ne suis pas riche. Tu as beaucoup fait pour moi et je ne te remercierai jamais assez.

Elle: Wallay ma fille je ne te demande rien en retour. J'avais juste senti le besoin de t'aider.

Moi: Moi aussi, j'ai juste besoin de te dire merci à ma manière.

Elle me regardait avec une tristesse que je ne saurais comprendre. Et comme elle n'avait pas l'iintention de prendre le billet que je lui tendais, je la forçai presque à l'accepter et ceci fit, elle pria beaucoup pour moi.

Elle: Je peux te jurer que je n'attends rien de toi, dit-elle finalement après un long moment de silence. Quand même, je te souhaite d'être heureuse toute ta vie. Qu'importent les épreuves de la vie, je te souhaite assez de force et de courage pour les affronter. Dieu est grand et Il t'aidera. Tu es une fille bien et ton comportement ne pourra jamais me démentir.

Elle s'arrêta un moment puis inspira profondément. Dans sa voix, je sentais un certain regret, une sorte de tristesse....

Après un moment, elle reprit...

Elle: Tu vois le soleil la fille?

Je levai ma tête vers le ciel et fermai mes yeux illico presto car la lumière était intense.

Elle: Tu vois comment il brille?

Moi: Oui! Fis-je dans un sourire.

Elle: Tu brilleras comme ça; et comme le soleil, rien ni personne ne t'atteindra. Qu'Allah te guide, qu'Il te procure tout le bonheur du monde.

Je ne faisais que répéter des ''Amen'' avec les larmes aux yeux car je venais de me rendre compte de l'importance d'être humain, de se faire plaisir. Un seul geste de rien du tout peut marquer des gens à tout jamais. On a pas besoin d'être riche pour ressentir ce qu'est le plaisir; on a juste besoin d'avoir un cœur pur. Ce sont juste ces cinq milles francs qui l'ont rendue si émue....

Obligés De Se Marier (I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant