Chapitre 26

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Point de vue de Safiétou.

Je suis sortie après leur avoir fait cette promesse. Ce qui me fait mal le plus est que personne n'a tenté de me retenir, personne je dis bien. J'étais dégoutée. Je me disais même qu'ils devaient être entrain de se dire ''bon débarras'' à cet instant précis.

Sortie, je regarde à nouveau la porte, puis la façade de la villa. J'espère ne plus franchir le seuil de cette porte, je l'espère bien.

Je contemple la demeure pour la dernière fois puis cours vers la grande porte. Tous les employés qui s'activent aux alentours me regardent, curieux de s'avoir ce qui s'est passé, mais je m'en fous pas mal. Je me sens mal, trop mal pour me soucier des regards des autres.

Je cours, mais pourquoi? Je ne le sais pas, je ne veux rien savoir. Tout ce que je souhaite en ce moment, c'est de disparaître, de me faire téléporter dans une autre planette, sur Mars par exemple ou Saturne ou.....bref, n'importe où mais pas dans la même planète que les Konaté, sinon la honte qui m'envahit finirait par me tuer.

Coumba avait raison quand elle me disait que je ne vie que pour servir aux autres. Toute ma vie, j'ai été comme un torchon, un chiffon, une serpière. J'ai toujours été utilisée puis jetée juste après comme une chaussette trouée et sale. Je me sens inutile, usée. je ne suis rien à présent, rien, rien du tout.

Un moment aprés, je sentis la fatigue me gagner. J'ai alors ralenti jusqu'à m'arrêter puis me penche en me tenant mes genoux. Je suis toute essoufflée, vraiment très fatiguée. Après avoir repris mon souffle, je m'assois sur le sol brûlant et passe mes doigts dans mes cheveux que je tire très sauvagement, désespérément en pleurant. Sérieusement, j'ai envi de me griffer, de me donner des claques, de me bastonner, de me...tuer. Je n'ai pas compris mon geste, j'ai été prise au piège. Comment ai-je pu faire cela? Pourquoi? Je ne vaux rien.

Mes larmes ne cessent de se précipiter sur mes joues pour se rencontrer sur mon menton, peu importe. Je veux seulement qu'elles sortent toutes.

Je regrette tellement! Tout ce que je me demande est ''Quel genre de fille suis-je?''

Les paroles de Bintou ne cessent de retentir dans mes oreilles. J'ai le cœur lourd et malgré son poids, il se serre dans ma poitrine à chaque fois que ma tête me rappelle que je m'étais mariée jusqu'à ce qu'il meurt...lui qui m'aimait tellement...Grand père...

Complètement perdue dans mon univers imaginaire, je pleure en silence. L'idée de me rendre à l'hopital m'effleure l'esprit mais je la chasse de ma tête à la même seconde.

Je me retiens d'éclater en sanglots en serrant mes dents. Je renifle difficilement et des hoquets ont commencé à prendre place.

.....''Jusqu'à ce qu'il meurt!'' Ces paroles tombent dans ma tête comme si mon esprit elle même veut me punir. Et à chaque fois que je me souviens de leur silence quand Bintou et Amina me révélait cela, je sens mon cœur exploser, se décomposer en miettes. Cela me fend le cœur rien que de penser à la manière dont on m'a piégée. Ce luxe était l'apat et comme un poisson, j'ai été capturé et ''neutralisé''. Conne, idiote et naïve ne sont pas suffisants pour me qualifier. Je me sens bête, je me sens comme une sorcière qui attendait patiemment la mort de quelqu'un pour se nourrir....rien que de penser à cela me fait éclater en sanglots. Je veux me calmer mais mon cœur y est contre. Je pleure et pleure...un moment après, je mets ma tête entre mes jambes et essaie de me calmer. Suite à cela, je me suis levée car le soleil me punit également en faisant cuire ma peau. Cet astre lumineux se sert de sa chaleur pour arroser tous ce qui traine et ça chauffe vraiment.

Je me mets en route sans savoir où aller. L'essentiel pour moi est de quitter ce quartier, cette vie facile.

Je marche sans me soucier de mon état, je me souviens juste du jour où tata Wouly et ses enfants me chassaient de chez elles en me lançant les mots les plus horribles au monde. Mais ce n'est pas pareil, c'est différent car aujourd'hui, je me suis faite applatie, honnie.

Obligés De Se Marier (I)Where stories live. Discover now