• Chapitre 1 •

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"Les villes ont la capacité d'offrir quelque chose à tout le monde, mais elles révèlent leurs secrets uniquement à ceux qui les explorent avec patience."

– Jane Jacobs

Daphné

L'air new-yorkais était encore frais ce matin-là, imprégné d'un parfum de café, d'asphalte mouillé et de l'électricité discrète d'une ville qui s'éveillait lentement. Je refermai la porte de notre townhouse derrière moi, ajustant l'écharpe brune autour de mon cou. Toria, ma colocataire et fidèle amie n'était pas encore levée. Ce matin, c'était donc moi, seule avec la ville.

J'aimais ces instants volés à l'aube, quand les rues étaient encore à moitié désertes, baignées dans une lumière pâle et hésitante. Mes pas résonnaient doucement sur le trottoir, rythmés par What Goes Around... Comes Around de Justin Timberlake qui emplissait mes écouteurs.

Le café du coin m'accueillit avec sa chaleur familière et l'odeur réconfortante du café fraîchement moulu. Derrière le comptoir, le barista me fit un signe de tête complice en préparant déjà ma commande : un latte à la vanille et un roulé à la cannelle. J'adorais cette routine. Elle m'ancrait, m'apportait une stabilité discrète dans une ville en perpétuel mouvement.

Je me laissai tomber sur mon siège favori, près de la fenêtre, et ouvris mon ordinateur. Mon regard dériva un instant sur l'extérieur, où les passants commençaient à envahir les trottoirs. Une femme en tailleur ajusta sa veste en consultant son téléphone, un livreur pédalait en zigzaguant entre les taxis, et un homme en costume traversait la rue d'un pas rapide, absorbé par une conversation téléphonique. Son allure dégageait quelque chose d'efficace, presque trop maîtrisé. Un de ces hommes qui semblaient toujours savoir exactement où ils allaient.

Je l'observai disparaître dans un autre café et laissai mon imagination vagabonder. Qui était-il ? Quel métier faisait-il ? Avait-il une vie bien ordonnée ou cachait-il une facette plus chaotique sous ses apparences impeccables ? Ce petit jeu était une habitude chez moi. Inventer des histoires aux inconnus, leur donner une existence parallèle que, probablement, ils n'auraient jamais imaginée eux-mêmes.

Une vibration me fit baisser les yeux vers mon téléphone.

Julia: "Déjeune avec moi ce midi, j'ai des potins !"

Je souris, secouant la tête avec amusement, avant de répondre un simple :

Moi : "D'accord, à quelle heure ?"

Ma tasse de latte entre les mains, je laissai échapper un soupir. J'aimais ces matinées calmes, loin de l'agitation. Pourtant, au fond de moi, une sensation indéfinissable persistait. Comme si quelque chose, quelque part, était sur le point de basculer. Mais peut-être que ce n'était qu'une impression.




Le bruissement familier de New York filtrait à travers les fenêtres du salon, un fond sonore constant de klaxons, de conversations et de musique qui s'échappait des bars en contrebas.

Assise en tailleur sur notre canapé, je faisais tourner lentement ma tasse de thé entre mes mains, le regard perdu sur l'écran de mon ordinateur. Le curseur clignotait sur un document vide. Rien ne venait. Absolument rien.

— Tu ne devais pas finaliser ton dernier chapitre aujourd'hui ? demanda Toria en relevant la tête de son carnet de croquis.

Je soupirai, repoussant mon ordinateur sur la table basse.

— J'essaie, mais je n'arrive pas à aligner trois phrases cohérentes. Mon cerveau refuse de coopérer.

Elle esquissa un sourire en coin, posant son crayon avec un air entendu.

— C'est peut-être parce que tu ne sors jamais de cette bulle littéraire. Tu passes ton temps entre tes romans et tes manuscrits. Tu devrais t'accorder une pause.

Je haussai les épaules.

— J'en prends, protestai-je. J'ai été au café hier, j'ai même marché dans Central Park.

Toria arqua un sourcil sceptique, croisant les bras.

— Être seule dans un café avec un livre ne compte pas, Daphné.

Je soufflai, amusée malgré moi. Julia et elle connaissaient mes habitudes par cœur.

— Viens avec moi à la galerie d'art demain soir, reprit-elle. Il y aura du monde, et je te promets que personne ne te forcera à parler si tu n'en as pas envie.

L'idée d'une soirée entourée d'inconnus ne me tentait pas particulièrement, mais je savais aussi que refuser mènerait à une bataille argumentaire sans fin. Et, d'une certaine manière, une partie de moi reconnaissait que j'avais besoin de sortir un peu de ma bulle.

— D'accord, capitulai-je. Mais si je m'ennuie, je me réserve le droit de filer en douce.

Toria rit doucement.

— Marché conclu.

Je repris mon ordinateur, posant mes doigts sur le clavier. Peut-être que l'inspiration finirait par venir. Peut-être que demain soir, dans cette galerie remplie de conversations et de toiles colorées, je trouverais ce qui me manquait.

Ou peut-être que la vie avait déjà prévu d'écrire une histoire bien plus captivante que toutes celles que je pouvais imaginer.









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Coucou, fin du premier chapitre ! ♡

Alors, qu'avez vous ressentis en lisant ce chapitre ? Vous kiffer Daphné ? Elle est très introvertie comme vous pouvez le voir...🫠 J'adorerais savoir ce que vous en avez pensez !

Invisible Obsession est une histoire qui me tient profondément à cœur, et j'aimerais qu'elle devienne aussi spéciale pour vous. 🤍

Ici, pas de jugement, juste un espace où vous pouvez ressentir, analyser, et partager librement. Alors, n'hésitez pas à me dire ce que vous avez aimé (ou pas), ce qui vous a marqués ou même ce qui vous a troublés. Votre avis compte plus que vous ne l'imaginez.

À très vite dans le prochain chapitre, et merci d'être là. ♡

Bisous,
-Dana Turner 💋

INVISIBLE OBSESSIONTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang