Chapitre 26 ✨

Depuis le début
                                        

Leurs regards se croisèrent, et l'air sembla se figer autour d'eux. Une lutte de volonté, brute, silencieuse, se jouait sous nos yeux. Chacun campé sur ses positions, ni l'un ni l'autre ne voulait reculer. Thomas savait qu'il devait agir. Je le voyais dans ses yeux. Mais il ne voulait pas en venir aux mains. Pas avec Gally. Pas devant tous les autres.

Autour, le silence était pesant. Les Blocards retenaient leur souffle, le regard passant de l'un à l'autre comme s'ils attendaient un signal. Un mot. Un geste. Un choix.

Je fis un pas. Et je me positionnai à côté de Thomas. C'était clair : je le soutenais. Sans même parler, je voulais lui montrer qu'il n'était pas seul.

Derrière Gally, les Blocards restaient immobiles, mais ça remuait dans leurs yeux. Ils s'échangeaient des regards hésitants, comme s'ils ne savaient plus à qui faire confiance.

Moi, Minho, Thomas, Teresa, Newt et Jeff nous alignions lentement, presque naturellement, comme un seul mur. Une lance en main, pointée devant nous. Pas pour attaquer. Juste pour empêcher Gally d'intervenir. Pour éviter qu'il perde les pédales.

Gally fronça les sourcils, surpris, vacillant un instant. Il ne s'attendait peut-être pas à ce qu'on soit aussi nombreux. À ce qu'on se dresse contre lui, ensemble.

Je n'arrivais pas à détacher mon regard de lui. 

Moi, calmement mais déterminée : Tu sais quoi, Gally ?
Gally, hautainement, croisant les bras : Quoi ?
Moi, le regard planté dans le sien : Les Blocards ont qu'à décider. Ceux qui veulent venir avec nous viennent. Ceux qui préfèrent rester avec toi, qu'ils restent.
Gally, me fusillant du regard, la voix tremblante de colère : Hors de question ! C'est moi le chef maintenant ! Et j'ai décidé que les Blocards resteraient ici !
Moi, m'avançant d'un pas, le ton plus sec : C'est pas à toi de décider ! Chacun a son libre arbitre. Chacun a le droit de choisir !

Thomas, déterminé, regardant les autres autour : Ceux qui veulent venir, viennent avec nous. Les autres resteront ici... et mourront petit à petit.
Gally, levant la voix, agité : Là-haut aussi vous allez mourir !
Moi, le regard dur, le cœur battant : Peut-être que toi, tu préfères mourir comme un lâche... mais nous, non.
Gally, indigné, la voix brisée : En quoi je veux mourir comme un lâche ?!
Moi, le ton plus tranchant, la gorge serrée : Rester ici, à attendre qu'un Blocard meurt chaque nuit, dévoré par les Griffeurs, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul... c'est ça que t'appelles survivre ?

Gally, sur la défensive : Et vous alors ?
Moi, déterminée : Nous, on se bat pour notre liberté, Gally !
Gally, secouant la tête nerveusement : On ne sait pas ce qu'il y a derrière ces portes !
Moi, la voix cassée : Oui, on sait pas. Mais ce qu'on sait, c'est qu'on a peut-être une chance de se sortir de là. Peut-être qu'on va tous mourir en essayant... mais peut-être aussi qu'on trouvera notre liberté. Peut-être que vous vivrez un peu plus longtemps si vous restez ici... mais vous ne serez jamais libres -épuisée, détournant les yeux- J'en peux plus de me battre contre des murs...

Sur ces mots, je tournais les talons, le cœur lourd, et je m'engouffrais dans le Labyrinthe sans me retourner.

Thomas, courant derrière moi, essoufflé : Hey, attends !

Je me retournais... et je constatais qu'on était une trentaine. À peine.

Mon cœur se serra brutalement. Je fis une petite moue, déçue. C'est tout ? Seulement une trentaine ? J'avais vraiment pensé qu'on serait bien plus que ça. Que mes mots auraient suffi. Que j'avais réussi à les secouer.

Mais apparemment, non.

Ils étaient restés. Par peur, par confort, ou par lâcheté. Peu importe. Mais ils étaient restés.

On se rassemblait tous autour de Thomas, qui prenait une profonde inspiration. Il semblait s'apprêter à parler, à porter ce poids sur ses épaules. Comme d'habitude.

À ce moment-là, je sentis une présence douce près de moi. Newt s'approcha lentement et passa un bras autour de mes épaules, me serrant doucement contre lui. Il déposa un baiser léger sur ma tempe, comme pour me ramener un peu d'air.

Newt, me chuchotant tendrement à l'oreille : T'as fait ce que t'as pu, Princesse. Ne t'en veux pas pour eux. C'est leur choix. Tu peux pas être responsable de leur futur mort.
Moi, hochant lentement la tête, la gorge nouée : Je sais... mais j'peux pas m'empêcher de m'en vouloir. J'aurais peut-être dû dire les choses autrement. Ou... les secouer plus fort. Les forcer à comprendre.

Je déglutis difficilement. C'était comme un goût amer qui ne voulait pas partir. Cette impression d'avoir échoué. De ne pas avoir été assez.

Thomas s'avança, la voix grave et posée, mais sans détour.

Thomas, regardant chacun d'entre nous dans les yeux : Bon. Je vais être honnête avec vous. Ça va pas être simple. Pas du tout. Comme on peut s'en douter, il n'y aura pas qu'une seule victime. Il y en aura plusieurs. Peut-être moi. Peut-être vous. Peut-être ceux que vous aimez.

Un silence pesant s'abattit. Les regards s'abaissèrent.

Thomas, plus fermement : Si vous voulez faire demi-tour et rentrer au Bloc, c'est maintenant ou jamais.

Je balayais les visages autour de nous. Aucun Blocard ne bougeait. Pas un seul ne faisait un pas en arrière.

Leurs regards étaient tous figés dans une même direction : celle de Thomas. Déterminés. Calmes, mais résolus. Chacun serrait sa lance entre ses doigts, certains avec rage, d'autres avec peur, mais tous avec courage.

Ils avaient fait leur choix.

Thomas prit une profonde inspiration, puis leva légèrement la voix pour que tout le monde l'entende.

Thomas, fermement : Personnellement, ça fait beaucoup moins de temps que je suis enfermé ici que vous... et j'en ai déjà ras-le-bol. Alors j'ose même pas imaginer l'adrénaline qui doit vous parcourir le corps à cet instant.

Il marqua une pause, cherchant les regards autour de lui.

Thomas, sincèrement : Il va falloir qu'on s'unisse. Qu'on s'entraide une dernière fois dans ce foutu Labyrinthe... avant, peut-être, de vivre une vie normale. Ou au moins... libre.

Un silence tendu.

Thomas, haussant légèrement les épaules : Je vais pas vous mentir, hein. J'ai aucune idée de ce qu'il y a derrière ces murs. La Braise, la mort, la vie... des gens avec une grosse pancarte "Bienvenue", ou alors une autre qui dit "Bande de cons, cette blague a trop duré".

Quelques Blocards éclatèrent d'un rire nerveux. Un rire qui sonnait creux, qui trahissait plus la peur que l'amusement.

Moi, mal à l'aise, les bras croisés : On sait tous que ça sera pas aussi simple que ça...

Je sentais une boule dans mon ventre. L'humour, c'était bien. Mais il ne suffisait pas à masquer ce qu'on savait tous au fond : qu'on allait marcher droit vers l'inconnu, et que certains ne reviendraient peut-être pas.

Thomas, la voix forte : Alors les amis... aujourd'hui, je vous demande de vous battre !

Il leva sa lance vers le ciel, le regard habité.

Thomas, fermement : On va se battre, et on va réduire à néant les Griffeurs. Mais pas seulement. On va aussi détruire le WICKED. Une bonne fois pour toutes.
Nous, criant d'une seule voix, le cœur battant : OUAIS !
Thomas, un sourire en coin, mais les yeux graves : Ouais, on risque de mourir. C'est clair. Mais si on meurt... on mourra en héros. Et je vous le promets : je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que vous arriviez à la sortie en vie. Je me battrai pour chacun d'entre vous.

Ses derniers mots s'étaient posés dans l'air comme une promesse. Il les avait dits les yeux rivés sur moi... puis sur Teresa, puis sur Chuck. Lentement. Sincèrement.

Newt, à mes côtés, resserra doucement son bras autour de mes épaules. Un geste silencieux mais fort. Il me rapprocha de lui, comme pour me dire qu'il ne me lâcherait pas. Pas maintenant. Pas tant qu'on n'aurait pas traversé ça ensemble.

Moi, dans un souffle : Rentrons dans la gueule du loup...

1047 mots. 

1868 mots après correction. 

Newt x TpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant