Newt x Tp

Chapitre 18 ✨

Cela faisait déjà deux heures qu'on courait à travers le Labyrinthe. J'étais à bout de souffle. Épuisée. Mais pas seulement à cause de la course... Thomas, avec ses blagues non-stop, réussissait à m'achever à chaque détour de couloir.

Minho, lui, nous guidait avec sérieux, connaissant ces murs par cœur. Il enchaînait les directions à toute vitesse : à gauche, à droite, encore à droite, puis à gauche. J'étais complètement paumée. Ça tournait dans ma tête. Eux, en revanche, avaient l'air de s'éclater comme si c'était une partie de cache-cache géante.

Finalement, Minho s'arrêta dans un recoin reculé, un endroit à peine visible derrière une rangée de lierres sombres.

Minho, souriant en coin : Allez, petite pause !

Thomas poussa un soupir théâtral avant de s'asseoir lourdement contre un mur. Je l'imitai sans hésiter, sentant mes jambes protester. J'attrapai une pomme dans mon sac et croquai dedans à pleines dents. Son goût sucré me fit un bien fou. Pendant que je terminais rapidement de la manger, les garçons buvaient bruyamment dans leur gourde, comme s'ils n'avaient pas bu depuis des jours.

Je repris mon souffle, rangeai le trognon dans mon sac à dos, puis me redressai, prête à repartir.

Minho, riant doucement : T'es pressée, toi, dis donc !
Moi, avec un petit sourire en coin : Faut bien qu'on se motive un peu, non ?
Thomas, en se levant d'un bond :  Elle a raison ! Allez, on y retourne !

On repartit dans notre exploration, sans vraiment prendre le temps de souffler. Les murs du Labyrinthe nous entouraient de leur hauteur étouffante, comme s'ils observaient chacun de nos pas.

Nous arrivâmes à la section 7. Comme depuis le début, Minho prenait les devants, alternant les virages à gauche et à droite avec une aisance déconcertante. Franchement, je ne sais pas comment ils font pour ne pas se perdre... 

On décida d'un commun accord de ne pas manger tout de suite. On préférait continuer jusqu'au fond de la section, histoire d'être tranquilles pour faire une vraie pause. Thomas nous mena dans un coin reculé, un petit renfoncement entre deux murs couverts de mousse. Là, on s'installa sur le sol poussiéreux, enfin à l'abri des regards — enfin, si on pouvait parler de regards dans un endroit pareil.

On sortit nos provisions et on mangea tranquillement, sans un mot au début, trop occupés à savourer ce moment de calme.

Moi, curieuse, en regardant autour avec un petit sourire : Et... si on veut faire pipi ?
Minho, sans lever les yeux de son morceau de pain : Nous, c'est pas un problème.
Thomas, la bouche pleine : Toi par contre...

Je partis dans un fou rire, incapable de me retenir en voyant la tête de mes deux amis, entre l'innocence et la provocation. Ils ne tardèrent pas à me rejoindre dans mon délire, et nos rires résonnèrent quelques instants entre les murs, brisant un peu la tension permanente du Labyrinthe.

Une demi-heure plus tard, le ventre plein et l'ambiance plus légère, on se remit en route.

Cette fois-ci, j'étais parfaitement synchronisée avec les garçons. Mon souffle était régulier, mes jambes réagissaient sans faiblir. Je commençais à comprendre mon propre rythme, à sentir mon corps fonctionner comme une machine bien réglée. Et pour la première fois depuis notre arrivée ici... je me sentais tout aussi douée qu'eux.

Nous avancions dans un long couloir, bien plus étroit que les précédents. L'air y semblait plus lourd, comme chargé d'électricité. Les murs se rapprochaient un peu trop à mon goût, et une étrange obscurité flottait autour de nous, même si le ciel au-dessus restait dégagé. Ce couloir-là avait quelque chose d'inquiétant. Comme si le silence lui-même retenait son souffle.