Chapitre 39. La fin d'un mensonge.

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Iris


Chaque jour est un peu plus difficile, chaque jour est une véritable épreuve et par moment, je me perds entre le monde réel et mes rêves.

Le vampire en moi gagne de plus en plus de terrain, supprimant cette partie humaine qui me contrôlait depuis plus de vingt-huit ans. Retrouverais-je celle que j'étais auparavant ? Je n'en sais rien et ça m'effraie. Et si après cette transformation, je n'étais plus du tout la même ?

J'aime déjà les ténèbres, j'aime mettre fin à une vie mais j'ignore ce que le vampire va me faire. Il me consume, prend possession de mes actes par moment et ça me terrifie. Valérian va-t-il être fière de celle que je vais devenir ? C'est une épreuve supplémentaire, et ça ne sera pas la seule.

Personne ne m'en parle mais je sais que je vais devoir prouver ma légitimité auprès des vampires, mais pas seulement. Les loups également.

La fille que j'observe dans le miroir de la salle de bain n'a plus rien à voir avec celle que j'étais il y a encore quelques semaines. J'ai perdu du poids, mon teint est plus pâle et je semble extrêmement fatiguée. Par moment, le vert de mes yeux disparaît pour devenir rouge. Je haïssais le regard des goules et c'est toujours le cas.

Même mes sens de chasseuse sont au repos, tout s'éteint progressivement et je soupire en prenant un verre d'eau. Le châlet est silencieux au milieu de la nuit, j'avoue que c'est agréable.

Lorsque je quitte la salle de bain, un verre à la main, un petit bruit me fait tourner la tête avant que je ne me fasse plaquer contre le mur du couloir. Par réflexe, je m'apprête à exploser ma boisson sur mon assaillant mais je me retrouve avec la paume de Viktor sur la bouche et il me fixe avec un air hyper sérieux.

— Ne fais pas de bruit, murmure le Viking. Quelque chose est entré dans la maison.

Je fronce les sourcils avant de me rendre compte que je n'ai absolument rien senti. Merde... je hoche doucement la tête puis, il retire sa main alors qu'un objet tombe dans le salon. Il me fait comprendre qu'il faut prévenir les autres et je ne me fais pas prier pour me faufiler dans la chambre de Kalahan.

Je dépose mon verre sur un meuble avant de secouer mon Loup afin de le réveiller.

— Kalahan, il faut que tu t'éveilles.

Mon cœur martèle ma poitrine et je me dis que si je dois me battre, ça va être terriblement difficile. Qui peut bien venir ici ? Le Vatican ? Zeidan ?

— Hum, ma Louve, il est trop... C'est quoi cette présence ?!

— C'est pour cette raison que je te réveille, Viktor vient de me prévenir.

Il se redresse subitement avant de repousser les draps et je peux voir ses iris dorés briller dans le noir.

— Tu dois fuir, il y a un Wendigo dans la maison et d'autres à l'extérieur, mon amour.

— C'est une catastrophe... je n'ai rien senti. Je ne vais pas fuir, hors de question, dis-je en m'habillant.

J'ai ma réponse, il s'agit de Dhara et de Zeidan, il doit forcément l'accompagner puisqu'il me veut.

— Je savais que tu dirais ça, mulet. J'ai des armes sous le lit, mais tu restes avec moi.

Il me lance un petit regard et je comprends qu'il est très sérieux. Pendant que j'enfile mes chaussures, Kalahan tire une sorte de malle de sous le sommier et l'ouvre en vitesse. Effectivement, il est équipé : des lances, des épées de toutes sortes, des flingues et des munitions.

Les Héritiers du Sang : Le Roi et L'épée. T1Where stories live. Discover now