Les Héritiers du Sang : Le Roi et L'épée. T1

Chapitre 25. Petite idiote.

Iris

Depuis quand ma vie est-elle devenue si compliquée ?

Avant la rencontre de Zeidan ainsi que celle de Kalahan, mon quotidien se résumait à passer mes nuits dans les coins les plus sombres de la capitale pour supprimer des goules. Je me plaignais mais je commence sincèrement à les regretter.

Chaque inspiration que je prends me brûle la gorge, cette sorcière ne m'a pas loupée. Le goût de mon propre sang emplit ma bouche et je finis par tousser alors que le froid du sol où je suis couchée me fait trembler.

Où suis-je ?

J'avais chaud au point de perdre connaissance et maintenant, je suis frigorifiée.

Mes doigts se crispent, je peine à ouvrir les yeux alors que mon cœur résonne dans mes oreilles.

Je ne suis pas seule.

C'est le constat que je fais lorsque j'utilise rapidement mes dons pour scanner ce qui m'entoure. Une nouvelle bouffée d'air me fait grimacer tandis que je pose ma paume sur mon cou. Un inférieur se trouve dans la même pièce que moi et ça, c'est une mauvaise nouvelle. S'il est affamé, je serai son petit déjeuner et je ne suis pas en état de me battre.

Que me veut la sorcière ? Qui est-elle ? Parlait-elle de mes parents et de leur mort ?

Mes paupières s'ouvrent enfin et ce que je découvre me glace le sang. Je suis dans ce qui ressemble à un cachot, plongée dans la quasi obscurité et le vampire qui est avec moi est assis contre l'un des murs, le regard fixé sur ma bouche.

J'ignore qui est cet homme mais il est dans le même état que moi. Il me suffit de passer ma langue sur ma lèvre pour constater qu'elle est fendue et que c'est de là que vient le sang dans ma bouche.

— Tu as une sale tête, l'humaine.

Merci beaucoup. Je me redresse en grimaçant, cette garce n'a pas dû me poser doucement contre les pierres qui couvrent le sol. Je vais sans doute avoir de beaux bleus.

— Je te retourne le compliment, l'inférieur.

Le vampire lève un sourcil, puis soupire bruyamment avant de passer une main dans ses longs cheveux blonds afin de les remettre en place.

— Génial, une chasseuse, je suis chanceux.

Je plisse les paupières, avant de m'asseoir en face de mon compagnon de cellule. Quelques flocons de neige tombent sur les pavés à nos pieds, ils s'infiltrent par une petite ouverture et je comprends pourquoi le vampire s'est placé le plus loin possible de ce trou. Je comprends également pourquoi je meurs de froid.

— Tu sais où nous sommes ? demandé-je en remontant mes genoux contre ma poitrine.

Je me remercie intérieurement d'avoir enfilé des chaussures avant de descendre dans la cuisine d'Alfonso.

— En Norvège.

En Norvège ?!

— Ne fais pas cette tête, qu'est-ce que tu as fait pour te retrouver enfermée dans le château de Zeidan ?

Alors c'est chez lui que je me trouve... ce foutu vampire. Il a envoyé une sorcière pour m'enlever. Dans quel but ? Pour cette soi-disant théorie sur le roi des vampires ? Il pense que j'ai une quelconque importance pour le souverain ? Il se plante royalement. Si j'en avais, pourquoi n'avoir jamais tenté de me contacter ?

— Rien, je n'ai rien fait. Il pense que j'ai de la valeur.

Nouveau levé de sourcil dans le camp adverse et j'observe autour de moi afin de trouver un moyen de quitter cet endroit.