Chapitre 28. Un lien forgé.

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Kalahan


J'ai pu récupérer ma Louve, même si des milliers de questions se bousculent dans ma tête. Le fait que Valérian soit son père fait sens en tous points. Zeidan la voulait pour fonder un empire et je la désire pour fonder une famille.

C'est dur pour mon frère, il la regarde s'endormir dans mes bras et n'ose pas la toucher. Cela fait vingt ans, une vie aux yeux des humains, la majeure partie de la sienne. Val est un étranger pour elle. Sa main vient finalement s'emparer de celle d'Iris avec une infinie tendresse pour y déposer un baiser. Ses yeux brillent un peu à la lueur de la lune, emplis de larmes. Il n'y a plus une once de colère en lui, juste de la tristesse. Son pouce caresse le dos de la paume de celle que j'aime alors qu'elle se détend contre moi.

La journée a dû être particulière et rude. Sa tenue n'est pas en bon état et ses joues sont rougies par le froid. Il est grand temps de rentrer mais je ne veux pas priver mon ami de sa fille. Il a assez souffert.

— Ma princesse... murmure-t-il.

C'est la première fois que j'entends sa voix trembler à ce point. Le loup en moi ne supporte pas cette proximité avec ma femelle, l'homme en revanche si.

Nous ne pouvons pas rester, la nuit ne sera pas éternelle et la sorcière a fui. La chercher maintenant serait inutile et l'armée du roi doit s'abriter du soleil qui ne tardera plus.

— Mon frère, je te demande pardon et...

— Tu as ma bénédiction, m'interrompt Val. Tu n'as pas à t'excuser. Je suis un étranger à ses yeux mais toi, tu la rends heureuse. Je veux son bonheur avant tout.

Depuis quand est-il altruiste ? Je le taquinerais bien, mais ce n'est ni le lieu ni l'instant.

— Que fait-on ? Fen veut un banquet, il y a ses amis, elle aussi.

— Je vais mettre les amis d'Iris à l'abri chez moi. Étudier le cas de la goule et revenir vers toi pour rencontrer ma fille. Quand le banquet sera prêt, nous irons chez Fenrir. Emmène ma petite fleur avec toi, elle se sentira mieux.

La goule ? Oh, j'avais oublié le blondinet. Il a eu si peur qu'il a trempé son pantalon, amusant. J'acquiesce face au plan infaillible de Val et ouvre la porte de chez moi. Je ne lui ferai pas le coup de fermer ce fichu portail, il n'est pas d'humeur.

Le roi vampire repart sur le champ de bataille tandis que j'entre pour réchauffer ma sangsue en herbe. Il y a l'odeur de Zeidan sur elle, je ne supporte pas ça. Je réprime un grognement de rage tout en nous conduisant dans la douche. Il est hors de question que je tolère la marque olfactive de ce parasite !

Ma Louve ouvre un peu les yeux lorsque je déchire ses vêtements pour les jeter au feu, mais semble encore trop faible pour tenir. Je la lave en vitesse puis l'emballe dans une longue robe de nuit noire toute douce. Je la prends ensuite sur mes hanches, direction le salon et m'installe avant de caresser sa joue.

— Hey, petit koala. Comment tu vas ?

— Mieux maintenant.

— Tu dois avoir très soif.

— Un peu, oui. Je sais pourquoi Zeidan me veut.

— Parce que tu es la fille de Val. Je vais te donner mon sang, tu iras un peu mieux.

— C'est assez fou.

Ce n'est pas le plus important. Tu dois t'alimenter, jeune vampire. Je la remonte un peu sur moi puis me coupe sur une belle veine, non loin de la clavicule. Ses yeux s'assombrissent légèrement et elle ne lutte pas une seule seconde pour se nourrir de moi. Tu es si fatiguée, mon amour, il te fallait bien mieux que le sang d'un inférieur. Je souris et caresse sa magnifique chevelure brune encore humide. La petite succion qu'elle applique sur ma peau est très sexy.

Les Héritiers du Sang : Le Roi et L'épée. T1Where stories live. Discover now