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Son cœur battait si fort, pour la première fois de sa vie, elle visitait la ville de ses rêves : Londres. Elle avait atterri à Gatwick le week-end précédent, visitant enfin la capitale du Royaume-Uni. Le trajet en bus jusqu'au centre-ville avait été long, elle était impatiente d'enfin voir ces paysages affichés en poster chez elle quand elle était plus jeune. Depuis la station de bus, elle s'était dirigée vers le centre-ville. Peut-être qu'elle doutait un peu de son niveau d'anglais, elle espérait s'en sortir après ces cinq week-ends passés à parler uniquement dans cette langue. Elle avait révisé dans l'avion, surtout les conjugaisons. Si Lance avait été là, il aurait sûrement essayé de la rassurer et de lui montrer qu'elle était capable de s'en sortir, mais depuis la dernière fois, il ne lui avait pas adressé la parole. Elle n'avait pas osé le recontacter. Au début, elle avait essayé de lui envoyer des messages, mais elle avait vite abandonné quand elle avait remarqué le manque de réponse de la part du Canadien. Une de ses premières réactions, une fois rentrée à l'hôtel, avait été d'appeler Emiliano, en larmes, se plaignant de ce que le pilote avait dit. Elle avait surtout fini par expliquer à quel point c'était difficile d'évoluer là, elle ne savait pas où aller sans lui. Puis l'italien l'avait rassuré en disant qu'elle n'avait rien fait de mal avec Charles, que cela ne remettait pas en question sa relation avec Lance. Peut-être qu'il était biaisé, mais pour lui, le Canadien n'aurait pas dû réagir ainsi. Pour Raphaëlle, elle était simplement perdue. Elle espérait sincèrement améliorer les choses avec lui, d'abord pour leur travail, ensuite pour sa vie personnelle. C'était agréable d'avoir quelqu'un qui pouvait la comprendre et l'épauler dans un milieu si fermé. Et ce n'était pas n'importe qui, en ces quelques semaines de relation avec le Canadien, elle avait appris l'importance de son père et surtout l'influence de la famille Strulovitch sur les paddocks de Formule 1. Ce qu'elle n'avait pas encore appris, était les avantages qu'elle avait reçus en sortant avec le fils. Elle venait d'en avoir une idée en décrochant un appel de Matt.

"– Raphaëlle, tu veux bien finir le montage de cette vidéo ? Ma femme me force à passer du temps en famille." Elle allait accepter, mais il avait continué. "Et j'aurais besoin de quatre postes de résultats, surtout d'annonce de Grand Prix. Enfin bref, tu sais ce que tu as à faire. Tu es à Londres là ? Ne perds pas trop ton temps à visiter, j'ai besoin de toi. Silverstone est la course maison de l'écurie, alors nous devons tous êtres à fonds pour le week-end. Bon, je te laisse, profite bien."

Trente secondes. Pas un mot échappé de sa bouche. Et son cœur qui battait même dans ses oreilles. Alors elle s'était posée dans un café, sa grosse valise avec elle, et une vue sur la Tamise. Elle ne rêvait pas mieux, il y avait forcément pire, mais de voir le clocher de Big Ben ou le London Eye sur le trajet n'avait pas aidé son envie de découvrir la ville. C'était comme ça que sa première journée s'était commencée. Elle était persuadée qu'il y avait pire, encore plus au vu des londoniens de baladant pour rejoindre leurs travails, elle restait plantée là, à s'imaginer une vie différente ou son patron ne l'appellerait pas pour compléter les dernières tâches chronophages avant le grand spectacle de fin de semaine. Mais elle en était là. Raphaëlle avait presque oublié qu'elle n'était qu'une jeune recrue, une novice dans ce monde de requin qui cherchait toujours plus à profiter de la vulnérabilité des nouveaux employés. Elle en faisait partie. Lance n'était plus là pour la protéger, Lawrence recommencerait sûrement à la regarder étrangement, et ce Grand Prix avait fini par l'inquiéter. C'est pour ça qu'elle avait vite terminé ces quelques tâches, envoyant bien plus que le nécessaire à Matt qui validerait sûrement que la moitié de ses propositions. La Française avait eu le courage d'appeler Sofia, surtout pour demander si elle aussi avait eu le même travail, mais elle s'était retrouvée à la couper dans la même tâche. La blonde s'était plainte directement de l'intensité avec laquelle elle travaillait depuis l'appel de leur patron.

RED CARS | charles leclercWhere stories live. Discover now