Raphaëlle Pereira voulait une voiture, une voiture rouge. Son frère lui avait toujours répété qu'elles allaient plus vite, qu'elles pouvaient dépasser toutes les autres voitures, qu'elles pouvaient même peut-être voler. Elle n'était encore qu'une e...
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Sa vie était horrible. En cet instant il pouvait le reconnaître, sa vie était merdique. Charles était à Maranello, accompagné des équipes techniques de la Scuderia. Et pour dire vrai, les essais n'étaient pas bons, ils étaient même très mauvais. Le tempérament du pilote l'aidait à garder la tête froide, mais cela devenait difficile. La cérémonie avait eu lieu quelques mois auparavant. La saison reprenait doucement, et c'était la première fois qu'il essayait les nouveaux paramètres de sa monoplace, il se demandait d'ailleurs si ce n'était pas mieux pour Ferrari d'en rester à la ville. Il s'agaçait devant le simulateur, critiquant dans sa tête tout ce que les ingénieurs avaient dû passer des heures à faire. Il n'en pouvait plus. Sa dernière année en Formule 1 avait été difficile, et il avait l'impression que cela allait empirer encore cette année. Il avait fini huitième, derrière son nouveau partenaire. C'était une nouvelle concurrence qu'il redoutait un peu. Charles était plutôt pessimiste de nature, bien qu'il le cachait souvent. Il avait signé un contrat avec l'écurie de ses rêves, il y a trois ans déjà, enfin, c'est ce qu'il pensait jusqu'à ce qu'il essaye les prototypes de cette année. Il finissait même par se demander ce qu'il faisait là. Le pilote avait mis sa tête en arrière, la reposant sur l'appuie-tête de la machine, les hommes autour de lui ne semblaient pas non plus convaincus de la situation. Charles était bon. Il l'avait prouvé en Formule 2, il l'avait prouvé en deux mille dix-neuf, il l'avait prouvé en s'imposant dans les classements à plusieurs reprises. Il avait réussi à gagner des Grands Prix, alors qu'est-ce qui ne fonctionnait pas là ? Il y avait beaucoup de raisons possibles, mais la principale devait être son manque de sommeil, ses entraînements qui s'intensifiaient avec l'approche du début de saison, ou peut-être le manque qu'il ressentait de ne pas voir ses amis ou sa famille depuis quelques semaines. Ses disputes incessantes avec sa petite-amie devaient aussi sûrement y jouer un rôle important aussi. Sans même parler de son alimentation de plus en plus déséquilibrée. Le Monégasque avait fait des écarts avec les fêtes, il ne devait surtout pas retomber dans ses travers et se remettre à manger plus que le nécessaire. Il y avait tellement de choses dans sa tête qu'il ne savait plus ce qui l'empêchait de faire ce qu'il aimait à cet instant précis.
"- Concentre-toi Charles. On n'a pas toute la journée." C'était Mattia qui venait de dire cela alors que les ingénieurs observaient les performances pitoyables du pilote. Leurs yeux étaient accusateurs, ils avaient tous travaillé pour avoir un meilleur modèle que l'année passée, mais aucun des deux pilotes, eux, ne semblaient avoir atteint leurs espérances. "C'est catastrophique ce que vous nous donnez là...Ce matin c'était Carlos, maintenant toi. Je ne sais pas ce qu'on va faire de vous cette année." L'homme avait passé sa main sur son visage légèrement brillant, il travaillait dur, et les creux de sa peau le montraient. Il avait quelques rides aux coins de ses yeux, et sur son front de plus en plus dégarni. À croire que Charles commençait à le stresser, c'était son physique qui le laissait penser.
