RED CARS | charles leclerc

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Le lendemain, Raphaëlle était repassée devant la boutique, elle n'avait pas hésité à rentrer. Elle avait cherché le vendeur, n'attendant pas plus de cinq minutes pour apercevoir son visage. Elle l'avait trouvé près de clients, sûrement aussi riche que "Monsieur Leclerc". Elle avait d'ailleurs compris, en sortant de la boutique que ce "Monsieur Leclerc" n'était pas n'importe quel client. Il lui avait simplement fallu chercher "Leclerc" sur internet, et entre les quelques photos de supermarché français, elle avait reconnu le visage de l'homme qui lui avait parlé. Elle avait fait le lien entre la marque de la voiture ainsi que l'uniforme qu'il portait sur les photos, ce n'était pas bien difficile d'ailleurs : c'était un pilote de Formule 1, un pilote de chez Ferrari. Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle n'avait jamais fait attention à ce sport, encore moins à l'écurie Ferrari ou à ces deux pilotes. Elle avait appris leurs noms : Charles Leclerc et Carlos Sainz. Et c'était là qu'elle s'était rendu compte de la boulette, imaginant l'importance de cet invité chez le concessionnaire de Bologne, qui était tout près de l'usine de conception des modèles, expliquant sa venue dans la capitale d'Émilie-Romagne. Alors la veille, au moment de rentrer chez elle, Raphaëlle avait décidé de s'excuser auprès du vendeur. Ce dernier, venait tout juste de finir sa vente et s'était approché de Raphaëlle avec un sourire amusé. Il savait, il l'avait reconnu. Et ce avant même cet incident, il avait souvent vu la jeune femme observée les voitures qu'ils vendaient. La tête de la Française était toujours émerveillée de voir les modèles les plus extras, alors le jour où ils avaient reçu la belle 488 Pista, future voiture du pilote de Formule 1, il savait qu'il allait la voir. Il l'avait laissé entrer dans le véhicule, il pensait qu'elle aurait le temps d'en sortir avant que le petit prodige de Ferrari ne puisse l'essayer, mais cela n'avait pas fonctionné. Il avait essayé de cesser au plus vite cette interaction des plus gênantes à observer, en vain, elle avait déjà trop avancé. Alors de la voir désormais devant lui, cette mine déconfite scotchée au visage, il avait envie de rire.

"- Je tenais à m'excuser... Pour... Pour hier."

C'était tout ce qui était sorti de sa bouche, dans un italien tellement mauvais qu'il n'avait pu retenir son rire. Après tout, elle n'avait peut-être rien fait de mal, c'est ce qu'il se disait au fond. Depuis, les deux se croisaient souvent. Le vendeur s'appelait Emiliano et venait de Bologne même. Il avait grandi dans le sport automobile et l'odeur de l'essence, alors quand il avait vu que Ferrari ouvrait une boutique aussi proche de l'usine et de chez lui, il avait sauté sur l'occasion. Il avait postulé, et après avoir -peut-être- un peu forcé la main à l'entreprise, il avait été embauché. Raphaëlle avait directement su l'apprécier. Emiliano était typiquement italien, et il s'entendait très bien avec la Française. Il était plus vieux qu'elle de seulement quelques mois, mais cela lui avait suffi pour se moquer d'elle. Après ses excuses, ils étaient sortis le soir même. C'était d'ailleurs plutôt Emiliano qui était sorti, car il l'avait simplement rejoint à son bar. Ils avaient tout de même pu discuter, surtout d'où venaient la Française et ce qu'elle avait pu faire comme carrière jusqu'à maintenant. L'Italien était curieux. En même temps, il l'avait vu traverser la rue pendant six mois sans jamais être entré dans son magasin. Raphaëlle, qui n'avait encore que très peu d'amis en Émilie-Romagne, était très heureuse d'avoir découvert le brun. Peut-être qu'aucun des deux ne se l'était avoué, mais ils s'appréciaient beaucoup. Leur rencontre avait été très originale, et leur début de relation très intense.