Raphaëlle Pereira voulait une voiture, une voiture rouge. Son frère lui avait toujours répété qu'elles allaient plus vite, qu'elles pouvaient dépasser toutes les autres voitures, qu'elles pouvaient même peut-être voler. Elle n'était encore qu'une e...
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" - Alors, qu'est-ce que tu comptes faire pour ton anniversaire ? Tu ne vas pas le passer seule à l'autre bout du monde ? Pas vrai ?" Giulia, entre quelques pixels de son écran et la mauvaise qualité audio, venait de demander à la Française.
L'italienne l'avait appelé quand elle s'était aperçue que la date fatidique s'approchait. L'anniversaire de Raphaëlle tombait cette année sur un week-end de Grand Prix. Elle qui avait espéré pendant quelque temps qu'elle se serait sûrement libérée d'ici là, cela n'avait pas fonctionné. Elle n'avait pas cru que l'écurie la garderait comme chargée de communication, elle n'avait même pas osé imaginer ce qui se passerait si elle décrocherait ce poste. Pourtant, elle l'avait eu. C'était son supérieur, Matt, qui l'avait prévenue pendant le week-end en France. Le samedi, après les qualifications, comme s'il n'avait rien annoncé d'important. Mais, cela avait signifié beaucoup pour Raphaëlle lorsqu'elle l'avait entendu lui dire : « Nous avons discuté avec l'équipe et les bureaux, nous pensons que tu fais du bon travail. Alors ne compte pas rentrer de si tôt chez toi. » Puis il était passé à autre chose, comme si cela paressait évident. Elle avait fait du bon travail, elle s'était donnée à fond pour compléter une à une les tâches agaçantes qu'ils lui avaient donné. Lance lui avait conseillé de se reposer, que cela ne servait à rien de se fatiguer, que si elle travaillait trop, elle n'aurait plus d'énergie pour les courses. Cela avait fini par payer.
Elle n'avait pas été la seule à voir les conséquences de son travail acharné. Au contraire, son petit-ami avait eu le même regain d'énergie en la voyant travailler autant. Puis lorsque le sujet de leur relation était revenu sur la table, Lawrence avait dit quelques mots qui avaient marqué Raphaëlle. « Je ne sais pas ce que tu as fait à mon fils, mais je ne l'ai jamais vu autant sourire. » Elle avait pris cela comme une acceptation de leur relation, signifiant qu'il finirait peut-être par l'apprécier un jour. L'opposé de l'écurie concurrente à la couleur rouge. Carlos ne lui avait pas réellement reparler depuis leur rencontre à Bologne. Quant au Monégasque, ils n'avaient pas reparlé de ce long trajet. Elle ne s'en était pas réellement souvenue dans tous les cas, elle avait fini par s'endormir de nouveau. Charles ne lui en avait pas parlé. Il n'avait pas osé. Surtout pas quand il s'était amusé tout seul en se disant que la Française serait sûrement dégoûtée de savoir qu'elle avait dormi presque tout le long du trajet alors que c'était la première fois qu'elle montait dans une Ferrari. Elle n'était pas rouge, alors Charles ne savait pas trop si ça comptait. Puis même s'il n'osait pas se l'avouer, il avait apprécié la savoir en sécurité à ses côtés. Il avait beaucoup moins aimé recroiser ses yeux hazels, et devoir ignorer sa présence sur les paddocks. Raphaëlle n'était pas son ami, elle lui avait rappelé sans problème dans la voiture quand elle avait refusé sa proposition de travailler avec lui. Il ne savait même pas pourquoi il avait autant insisté, il en avait eu tellement envie qu'il n'avait pas réfléchi. Raphaëlle non plus n'y avait pas réfléchi, à ce qu'elle allait faire pour son anniversaire.
