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Charles ne pensait pas que l'appartement serait aussi loin de la boîte de nuit. Elle lui avait promis que ce ne serait pas plus long. Qu'aller jusque chez elle ne durerait qu'une vingtaine de minutes, mais maintenant, il commençait à fatiguer. Il sentait difficilement ses jambes.  La Française ne parlait plus depuis quelques minutes alors le chemin semblait durer une éternité. Avant de se lancer sur le trajet, elle lui avait indiqué par où il fallait avancer, mais il avait l'impression d'être repassé plusieurs fois dans les mêmes rues. Elle lui avait dit qu'il fallait traverser la place principale, remonter une rue et arriver à son immeuble jaune. L'alcool et la fatigue ne devaient pas aider. Cependant, il était repassé trois fois sur la place. il ne comprenait définitivement pas où il devait aller. Il sentait le souffle de Raphaëlle dans sa nuque, elle n'avait pas été calme au début du trajet, alors il imaginait qu'elle s'était endormie. Les cinq premières minutes, elle lui avait parlé de la course. Ce qui avait entraîné une profonde discussion entre les deux. Elle lui avait avoué ne rien avoir compris, et que même si Emiliano avait tenté de lui expliquer comment fonctionnait le week-end, elle n'aimait définitivement pas ce sport. Charles avait ri en lui demandant d'approfondir ses propos, elle s'était alors mise à expliquer son opinion sur la course. Il s'était rendu compte qu'elle avait prêté attention à leur écurie, et il en était très fier. Son week-end avait été réussi, et s'il fallait qu'elle revienne pour prendre du plaisir à regarder ce sport, ce serait avec plaisir. Le contact du brun avait été apaisant, reposant, et toute la tension qu'elle avait accumulée de cette longue journée s'était relâchée en humant le parfum du Monégasque. Ses mains le tenaient à peine, au début, elle avait été un peu inquiète, elle craignait qu'il la laisse tomber. Désormais, c'était une autre histoire, il se penchait même un peu en avant pour être sûr qu'elle ne glisse pas. Il montait et descendait dans les petites rues de la ville, espérant par hasard de trouver le bon immeuble. Le mieux serait que ce soit sans la réveiller. Bologne n'avait jamais semblé aussi grand. 

"— C'est là !" La mule avait sursauté, elle venait de lui crier dans l'oreille. Il ne savait pas depuis combien de temps, Telle s'était réveillée. Sa vivacité avait été suffisante pour qu'il perde l'équilibre. "Merci Charles."

Elle avait essayé de descendre, ce qu'il avait refusé. Prétextant qu'elle serait trop fatiguée pour monter les marches menant jusqu'à son appartement. Elle n'y croyait pas, elle était quasiment sûre de pouvoir s'y rendre sans encombre. Le Monégasque ne voulait rien entendre, il lui avait demandé les clés pour déverrouiller la lourde porte du hall. Le carrelage un peu poussiéreux avait failli le faire glisser, mais il avait retrouvé l'équilibre dans le bel escalier en bois. Certaines marches grinçaient, il plaignait sincèrement les voisins. Le bois était usé, vieillit, et si bruyant. La Française était de nouveau en train de s'assoupir, même si elle se battait pour rester éveillée. L'odeur masculine de Charles était reposante. Il sentait le parfum fort, celui qu'elle n'aimait d'habitude pas essayer dans les magasins de beauté. Mais, cela lui allait si bien qu'elle se sentait reposée. Elle ne doutait pas de la capacité du pilote à la porter jusque-là. La Française n'était pas forcément à l'aise avec son corps, elle n'appréciait d'habitude pas qu'Emiliano la porte, pour s'amuser ou même les petites distances. Raphaëlle n'aimait pas vraiment ce qu'elle dégageait, elle savait se mettre en avant mais était loin des standards qu'elle suivait sur les réseaux sociaux. Les corps de mannequins qui défilaient tous les jours sur son téléphone, c'était le cas depuis des années. Pendant ses études, ils avaient étudié l'image de ces femmes, ce qu'elles faisaient pour atteindre ce physique de rêve et l'image qu'elle renvoyait. Elle n'avait vu que ça ce soir, des centaines de femmes qui se ressemblaient, aussi magnifiques les unes que les autres. Mais une chose lui avait paru surréaliste : elles se ressemblaient. À ses yeux, c'était terrifiant. Autour de tous les pilotes, il y avait toujours deux ou trois femmes, parfois, c'était plus qu'amical, même Lance avait eu le droit à sa compagnie. Elle ne s'était pas sentie à la hauteur. Encore maintenant, elle ne ressemblait en aucun point à ces autres femmes. Elle n'était pas une actrice, chanteuse ou mannequin. Elle ne faisait pas la moitié du poids des pilotes. Bien au contraire. Elle ne savait même pas tenir sur ses talons toute une soirée. Heureusement, Charles n'avait fait aucune réflexion. Il n'avait pas pris en compte son poids, ou ses premiers refus. Il ne lui avait laissé aucun choix, elle avait mal, il était prêt à l'aider. Elle était sûrement plus ivre que lui, alors il se devait de lui rendre service. Même si ses jambes commençaient à fatiguer. Après une énième marche, qui avait couiné sous leur poids, il était arrivé à l'appartement de la Française. 

"— Raphaëlle, tu veux bien me donner les clés ?" Elle n'avait pas bougé, il sentait toujours le souffle lourd dans son cou. Il avait fait exprès de la secouer un peu, elle avait grogné. "Raphaëlle,... S'il te plaît..." Elle n'avait toujours pas répondu, il avait jeté un regard par-dessus son épaule, espérant qu'elle ne soit pas assoupie. Ce qu'elle était finalement. "Tu ne me facilites pas la vie." Il l'avait fait remonter sur son dos, ce qui l'avait fait grogner de nouveau. 

"— Hm..." Il l'avait fait rebondir une nouvelle fois, elle s'était réveillée. En voyant sa porte d'entrée, elle avait compris le message. Elle s'était appuyée sur l'épaule du pilote, se penchant un peu en arrière pour atteindre son sac, il avait failli perdre l'équilibre, malgré cela, elle avait réussi à attraper son trousseau de clés. "Penche-toi en avant, je n'arrive pas à atteindre la serrure."

RED CARS | charles leclercحيث تعيش القصص. اكتشف الآن