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Le circuit d'Émilie-Romagne était un témoignage historique du sport automobile que Raphaëlle ne connaissait pas. Emiliano lui avait parlé de l'origine du lieu, il n'était pas loin de l'usine de Maranello et portait le nom du créateur de la marque au cheval cabré. Le circuit Enzo et Dino Ferrari était, selon l'italien, un témoignage de leur notoriété. Bien qu'historique, il n'avait pas toujours été au calendrier, il avait raconté à la française la dangerosité de ce circuit, et la vie des pilotes qu'il avait volées. D'abord de graves accidents dus à la complexité du circuit, surtout mécanique qui entraînait de gros drames. Ce n'était pas son ami qui avait vécu ces moments, mais il lui en avait parlé. Surtout des légendes comme Ayrton Senna. Raphaëlle n'avait que vaguement entendu ce nom, lorsqu'elle pensait à ce sport, elle commençait à s'inquiéter. La jeune Française était une personne plutôt soucieuse, son accident de voiture lui avait laissé quelques séquelles mentales concernant la santé des personnes qu'elle aimait. Elle avait beaucoup ressenti ce changement dans sa personnalité quand les kilomètres l'avaient éloignée de ses amis de sa ville natale. Raphaëlle s'inquiétait, surtout pour leurs santés et leurs bien-être. En étant si loin de personne qu'elle aimait, elle se demandait comment ils vivaient au quotidien. Aujourd'hui, elle se demandait comment faisaient les proches des pilotes pour ne pas s'inquiéter alors qu'il lui suffisait de seulement quelques kilomètres pour en faire autant. Pendant le trajet, Emiliano lui avait parlé de la relation qu'entretenait la majorité des pilotes avec leurs proches. Elle avait appris beaucoup de choses sur leurs petites amies, surtout celle de Charles qu'elle avait déjà croisé. L'Italien avait croisé quelques fois la Monégasque, surtout au magasin ou même les quelques sorties qu'il avait faites avec la chargée de production. Les compagnes des pilotes passaient parfois lui rendre visite, même si Carlos avait semblé moins sérieux sur ce sujet. Raphaëlle lui avait donc demandé si l'espagnol se considérait comme célibataire, il avait répondu qu'il ne savait pas vraiment et qu'à la place de la française, il n'aimerait pas l'apprendre. Emiliano adorait les deux pilotes Ferrari, avec le temps, ils étaient devenus de bons amis, mais il n'avait jamais apprécié leur manière de traiter les femmes. Il ne connaissait pas réellement les autres pilotes, mais il avait déclaré à Raphaëlle être persuadé que très peu étaient dans des relations sérieuses. La jeune femme ne voulait pas les croire comme ça, surtout pas Carlos qu'elle avait beaucoup apprécié pendant leurs quelques rencontres. Elle espérait même que Charlotte et Charles étaient un aussi beau couple que ce qu'ils dégageaient. Pour contredire son ami, elle avait déclaré qu'elle verrait bien lorsqu'elle irait au dîner fêtant leur victoire. 

" — Je ne pense pas qu'ils dîneront avec nous, mais je l'espère grandement. On fêtera leur victoire plus tard. Charles a toutes ses chances cette année." Emiliano avait confiance en les capacités du Monégasque pour être un jour champion du monde. 

Ils étaient partis s'installer dans les gradins, proche des stands. Raphaëlle ne le savait pas, mais les places qui avaient été données par le travail d'Emiliano ne devaient pas être ici, mais bien plus loin. À un endroit beaucoup moins intéressant. C'était Charles qui avait proposé à l'italien de s'installer ici pour regarder la course. Deux de ses amis s'étaient désistés, ils n'avaient pas pu venir le voir courir ce week-end. Le pilote de la Scuderia avait trouvé cela parfait. Sa famille était venue le voir de l'autre côté des stands, chez Ferrari, mais il avait pu tout de même montrer à la Française son métier au plus près. Ni Carlos, ni Manon n'avaient compris son choix. Charles était populaire, il aurait sûrement pu offrir ses deux places supplémentaires à n'importe qui. Il leur avait donc expliqué qu'il avait apprécié la sincérité de la serveuse, l'espagnol avait surtout parlé de son charme, ce que l'autre avait nié. Le pilote francophone voulait partager son sport avec quelqu'un d'aussi passionné par l'automobile que Raphaëlle. Surtout si cela la pousserait à apprécier quelque chose qui tenait autant au cœur du concessionnaire. Pour atteindre ses objectifs, il espérait que lui et Carlos arriveraient à tenir leur marché. Les deux pilotes étaient justement en train de se préparer pour les qualifications. Le dernier Grand Prix à Bahreïn s'était bien passé pour l'écurie, ils avaient fini respectivement six et huitième avec Carlos, ce qui était de très bons résultats comparés à son ressenti lors des essais libres où même si la première session s'était bien passée, les deux autres n'avaient pas été satisfaisantes pour lui et son équipe. Même s'il appréciait Carlos, il espérait être meilleur que lui cette année pour prouver à son écurie qu'il était le meilleur choix pour être le premier pilote de la Scuderia. Le Monégasque espérait renvoyer l'image qu'il avait promise à son père, il voulait être un pilote Ferrari et gagné un championnat à leurs côtés. Chaque moment sur la piste était l'occasion de le montrer et les qualifications en faisaient bien partie. Il aurait l'occasion de montrer aux Tifosi venus le soutenir qu'il en valait la peine.

RED CARS | charles leclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant