36 - Se faire avoir

20 8 5
                                    

Excusez-nous pour cette petite interruption... Commença-t-elle.

— Qui vous êtes vous ? La voix a changé.

— Je suis un assistant. En fait la connexion s'est rompue et je voulais vous prévenir que c'est parce que nous avons localisé le livre et que nous n'avons plus besoins de vous retenir.

— Ha ha ! C'est du bluff ça, jamais vous n'auriez pu le trouver !

— De quoi donc ? Demanda avec amusement Séléné.

— Le...

Quincy s'arrêta de respirer un instant et comprit qu'il venait d'avouer indirectement qu'il connaissait l'existence du livre.

— Vous avez l'air sûr de vous pour répondre aussi vite, et pourtant vous avez mordu à l'hameçon. Reprit-elle en se mordillant la lèvre d'enjouement.

Quincy ne dit plus rien pendant un instant.

— Ne criez pas victoire trop vite, je vous rappelle que vous n'avez aucune idée de là où il se trouve, de plus, dans quelques secondes ce sera le cas pour moi aussi. Vous avez envoyé vos hommes fouiller l'île n'est-ce pas ? L'interrogea-t-il à son tour en se levant sur ses deux jambes.

Séléné regarda son père qui acquiesça, il s'approcha pour comprendre ce qu'il se passait. Il reprit :

— Une planche usée, une grosse chaîne rouillée en guise de pivot, on le passe sous la grille...

— Qu'est-ce qu'il fait ?! Cria Skeward.

— ...Et hop, quelques centimètres et la voilà sortie de ses gonds, je n'ai plus qu'à m'en servir comme une porte normale avec pour seul point d'accroche un cadenas. Pathétique !

— Mais il se fout de nous là ?!

— Je referme tranquillement derrière moi...

— Que quelqu'un l'arrête !!! Il est en train de se payer notre tête ! S'énerva le père de Séléné.

— Salut la compagnie ! Je me taille !! Quelle chance que vous n'ayez pas levé l'ancre ! Ce ne fut pas un plaisir messieurs. Quant à toi l'assistant, je ne t'oublie pas. Finit-il en arrachant son casque et son micro.

Il sortit sans problème de la soute et retourna sur l'île comme si de rien n'était.

Séléné et Skeward se regardèrent, ahuris.

— Bon c'est déjà pas mal non ? T'as vue ce que j'ai fait ?! Fit-elle remarquer.

— Oui, mais je ne comprends pas pourquoi personne n'a réagi là-bas quand je les ai appelés !

— Peut-être que les antennes sont abîmées ?

— Non... La fréquence a été trafiquée à distance... Ce n'est quand même pas lui qui...

— Qui quoi ?

— Non rien, je pense juste qu'on l'a sous-estimé.

Skeward se leva de là où ils étaient assis, en posant la main sur son bureau, il s'aperçut que de la poussière s'y était déposée, il ordonna à un domestique de faire venir une femme de ménage de la demeure sur le champs, puis quitta le laboratoire. Séléné resta quelques instants pour espérer glaner des informations parmi les dossiers entreposés sur son bureau quand elle entendit quelqu'un heurter le sol. Elle se retourna et vit par terre une vieille femme dont le visage lui était familier.

— Nona c'est bien toi ? Demanda Séléné en s'approchant d'elle.

— Oui c'est bien moi.

Séléné s'accroupit pour l'aider à se relever.

— Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'avais pas pris ta retraite ? Oh ma pauvre Nona tu as l'air si fatiguée.

La vieille femme la regarda en souriant la larme à l'œil.

— Tu es bien bonne avec moi aujourd'hui. Tu n'étais pas comme ça avant. C'est un assistant du Dr. Skeward qui m'a rappelé il y a quelques temps, monsieur semblait avoir du mal à recruter des domestiques.

— Quoi ? Mais attends pourquoi tu dis que j'étais « pas comme ça » avant ?

— Je pense que tu es quelqu'un d'une nature attentionnée et bienveillante, mais depuis la mort de madame, tu n'étais plus toi-même, on a tous assisté à ta transformation, tu es devenue froide et insensible après ça.

— Ah ça alors.

— Maintenant que j'y pense, j'ai quelque chose pour toi, de la part de ta mère, elle voulait que tu la lises une fois que tu serais devenue une jeune femme mûre, bon ce n'est pas tout à fait le cas, mais ce serait injuste de ne pas te la remettre maintenant. En plus je pourrais mourir d'ici-là. C'est à toi de l'ouvrir quand tu t'en sentiras prête. Déclara-t-elle en sortant une enveloppe de sa poche.

Séléné resta surprise et prit lentement l'enveloppe dans ses mains. Elle salua Nona une dernière fois et regagna sa chambre. Elle plaça l'enveloppe dans le coffre-fort verrouillé par une clé qu'elle gardait sur elle.

Plus tard, on sonna à la porte, un domestique alla ouvrir et Séléné écouta par hasard de qui il s'agissait. Elle bondit alors en comprenant de qui il s'agissait.

 Elle bondit alors en comprenant de qui il s'agissait

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
The LunacyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant