Chapitre 31

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TW : Le texte aborde a un moment des sujets sensible comme les violences familiales, physiques et sexuelles.

Il était maintenant plus de 11 heures mais aucun ne voulait sortir du lit. C'était Pierre qui avait dû se faire violence pour se lever. Il commençait sa journée à 13 heures et même s'il avait encore du temps, il n'aimait pas sauter du lit pour aller au boulot. Alors avec un peu d'insistance, il poussa le patineur hors des draps pour l'emmener dans la cuisine où ils prirent un petit-déjeuner. Pierre était particulièrement tactile ce matin-là. Impossible pour Sylvain de se déplacer ou faire quoi que ce soit sans sentir une main dans son dos ou sur sa hanche. Alors après qu'ils aient fini de manger, le patineur s'assit sur le plan de travail en tendant les bras vers son ami. Pierre se cala entre ses jambes en passant ses mains sur ses cuisses pour les caresser pendant que Sylvain s'agrippa à son cou.

"Je vais être pas mal occupé les prochains jours avec mon départ à Washington.

-Tu trouveras bien une petite soirée pour moi quand-même.

-Je vais essayer.

-Tu prends l'avion quand ?

-Mardi.

-C'est tôt.

-Oui mais...

-Je sais. Avec le jet-lag et tout ça.

-Oui.

-Pas de problème. Dès que tu as du temps, hésite pas à passer à la boutique ou à envoyer un message.

-Je vais tant te manquer ? Je reviens la semaine suivante tu sais.

-Tu commences à faire partie de ma routine et j'aime pas quand c'est perturbé.

-Oh. Je vois. C'est dit de façon un peu étrange mais comme je commence à te connaître, je sais que c'est pour dire que je vais te manquer.

-Peut-être bien."

Sylvain ne put s'empêcher de lâcher un petit rire avant de déposer un rapide baiser sur les lèvres de Pierre. Les deux garçons profitèrent du reste de la matinée à se faire des câlins et à papoter. Mais l'heure de partir s'approchait bien trop vite pour Pierre. C'était non sans peine qu'il rassembla ses affaires avant de saluer Sylvain et de quitter son appartement pour rejoindre la librairie.

Les journées passaient bien trop vite pour les deux garçons. Sylvain n'avait pas réussi à trouver un moment pour Pierre comme prévu. Du moins pas un instant pour eux deux. Il était passé au magasin afin de le saluer et récupérer un peu d'énergie auprès de lui. Mais il devait partir le lendemain matin. Très tôt. Se contenter de quelques échanges par téléphone était compliqué pour l'un comme pour l'autre. Et ne pas avoir pu se prendre dans les bras avant cette grande séparation était presque douloureux. Mais ils se rassurèrent comme ils le pouvaient concernant leurs retrouvailles.

Pierre avait passé la journée dans ses pensées. Il regardait régulièrement son portable en espérant recevoir un message de Sylvain lui signalant son arrivée. Eva, qui avait bien évidemment remarqué l'absence mentale de son collègue, avait fait en sorte de lui alléger sa charge de travail. Elle avait pris la responsabilité de prendre pour elle quelques missions habituellement réservées à Pierre. Celui-ci l'avait bien remarqué et l'avait remerciée.

En fin d'après-midi, il avait enfin eu des nouvelles. Le patineur était bien installé dans sa chambre d'hôtel. Il lui avait écrit le nom de celui-ci et avait accompagné le message d'une photo de la vue qu'il avait depuis sa fenêtre. Pierre était rassuré et son comportement évolua instantanément. Il avait pu reprendre son travail avec un peu plus d'énergie, ce qui soulagea Eva. Le reste de la journée était plus agréable pour les deux collègues et à la fermeture ils restèrent un peu dans la librairie pour papoter ensemble.

Libéré, Délivré...Where stories live. Discover now