Chapitre 9

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TW : Ce chapitre parle rapidement de suicide

Le lendemain, Pierre n'avait pas croisé Sylvain. Pas qu'il s'attendait à ce qu'il vienne le voir, mais lui pour le coup souhaitait lui parler. Il avait passé sa journée au travail et le soir en fermant la librairie, il n'y avait pas de lumière à la patinoire. Le hockeyeur ne savait pas trop quoi faire mais il avait besoin de voir Sylvain, donc il prit la route en direction de son appartement. Il était devant le bâtiment qu'il commençait à connaître mais il ne savait pas le numéro d'appartement. Il jeta un œil sur les boîtes aux lettres, réalisant qu'il ne connaissait pas son nom de famille. Mais heureusement pour lui, il n'y en avait pas beaucoup et il semblait aussi avoir un seul Sylvain ici. Sylvain Levy, appartement 03. Il monta les escaliers, le bâtiment présentait cinq étages avec un appartement par palier. C'était des logements dans un quartier vraiment correct que Pierre ne pouvait pas s'offrir, c'était un peu au-dessus de ses moyens.

Arrivé devant la porte numéro 03, Pierre hésita un instant. Il ne voulait pas paraître envahissant envers le patineur, peut-être devrait-il attendre un peu de le croiser. Tant pis, il était là maintenant. Alors il sonna et attendit quelques secondes que la porte s'ouvre. Laissant apparaître un Sylvain en pyjama, les cheveux encore mouillés et pas coiffés. Le jeune homme semblait surpris de tomber sur Pierre mais un sourire prit rapidement le dessus sur ses lèvres. Il l'invita à entrer sans même savoir pourquoi il était là. Ils se saluèrent et le hockeyeur s'excusa en premier de le déranger un peu tard.

"Non, tu ne me dérange pas. Je suis juste surpris ! Tu voulais quelque chose ?

-Oui, je voulais qu'on parle de ce qu'il s'est passé hier.

-Que j'ai failli tomber ?

-Non. Plutôt du fait qu'on a croisé un gars de l'équipe...

-Ah. Qu'est-ce qu'il y a ? Il n'y a pas cru ?

-Si, pas de problème mais... C'est moi le soucis enfin... C'est juste que je voulais m'excuser. Le fait de cacher qu'on traine ensemble ou quoi et qu'on doit faire semblant...

-C'est pas grave tu sais, ça ne me dérange pas. Si ça peut nous éviter d'avoir des problèmes avec cette bande de cons.

-J'en fais partie aussi de cette bande.

-Ah mais oui, je n'ai pas dis que tu n'était pas un con aussi."

Les deux garçons se lancèrent un regard amusé avant de rigoler et de détendre un peu l'atmosphère. Sylvain était dans la cuisine en train de se préparer un petit repas et Pierre, curieux, s'approcha de lui pour voir ce qu'il faisait. Une omelette avec plein de belles choses dedans et à côté une soupe sur le feu. Sylvain lui lista ce qu'il y avait dans ses deux préparations et, sans hésiter, lui proposa de rester dîner avec lui. Pierre refusa poliment en disant qu'il n'allait pas rester longtemps, il voulait juste s'excuser face à lui. Le patineur insista en disant qu'il faisait toujours plus à manger que nécessaire qu'il y avait bien assez pour deux. Et comme ça ils seraient quittes pour avoir fait chacun un repas à l'autre. Le hockeyeur prit un instant pour réfléchir puis hocha la tête pour accepter avant de retirer son manteau et de le poser sur une chaise.

En attendant que le cuisinier finisse ses préparations, il se promena dans l'appartement. Il était déjà bien plus grand que le sien et avait un style un peu plus industriel. Il y avait une mezzanine en fer noir qui couvrait le salon, de l'autre coté de la cuisine. L'étage était camouflé avec de grands rideaux mais on pouvait y deviner une chambre. Sylvain semblait avoir des goûts simples, pas de poster sur les murs mais des cadres avec des plans de ville ou carte du monde. Les tons étaient froids, le blanc dominait avec quelques touches de couleur bien agencées. Comme du noir, du gris ou du vert foncé. Les pierres apparentes sur certains murs donnaient un charme fou à l'appartement et on s'y sentait bien. La cuisine était commune à la pièce principale, avec une table au milieu. Pierre se promenait et sur une console avec un grand miroir posé dessus, un bouquet de fleur ainsi qu'un cadre. Curieux, il s'approcha pour observer la photo. C'était Sylvain, qui avait l'air bien plus jeune, avec un autre garçon. On aurait dit une photo de vacances, les deux jeunes hommes étaient en maillot de bain avec en fond la mer. Ils avaient l'air heureux et complices.

Libéré, Délivré...Where stories live. Discover now