Libéré, Délivré...

Chapitre 27

Pierre n'avait finalement pas très bien dormi. La présence de Sylvain dans son lit le travaillait beaucoup trop pour être paisible. Pas qu'il n'aimait pas qu'il soit là, bien au contraire. Il n'avait pas arrêté de se réveiller dans la nuit, réduisant considérablement son temps de sommeil. Mais au moins, il avait pu découvrir de nouveaux aspects de son ami. Sylvain parlait en dormant et c'était très amusant. Il ne comprenait pas tout ce qu'il pouvait marmonner mais souvent ça avait un lien avec le patinage. Il avait même cru entendre son prénom à un moment. Un peu avant que le soleil ne se lève, Pierre s'était plus détendu et s'endormit enfin.

Aux alentours de 10 heures, le patineur émergea doucement en ouvrant difficilement les yeux. Il fut un peu surpris de trouver Pierre encore endormi à côté de lui. D'habitude, c'était le premier levé. Mais ce changement n'était pas déplaisant car ainsi, il pouvait à son tour le contempler. Pierre si calme et détendu à côté de lui, il adorait cette vision. Il aurait aimé le toucher, lui caresser le dos, les épaules ou les cheveux. Il aurait adoré l'enlacer, passer son bras autour de lui et presser son corps contre le sien. Sauf qu'il avait peur que ça ne soit pas ok pour Pierre. Et Sylvain ne voulait rien faire qui pouvait brusquer ou déranger son ami. Donc il se contenta de prendre sa main, posant ses lèvres dessus. De serrer son bras contre son torse et de fermer les yeux pour profiter ainsi. Finalement, une petite vingtaine de minutes plus tard, la voix grave et encore endormie de Pierre fit ouvrir les yeux de Sylvain.

"Bien ce qui me semblait que tu étais réveillé. Tu as l'heure ?

-Pas loin de 10h30.

-Wouah déjà ?

-Tu n'as pas bien dormi ?

-Pas trop.

-Mince, je bouge trop ?

-Non, c'est pas ça. Mais tu parles en dormant et j'ai bien rigolé.

-Quoi ?! J'ai rien dit de bizarre au moins ?

-Oh, si. Pleins de trucs bizarres.

-Arrête...

-Tu as dis mon prénom.

-Tais-toi. Tu m'embêtes. Ce n'est pas vrai.

-Si, c'est vrai.

-Oui, bah... C'est peut-être la chose la moins bizarre que j'ai pu dire.

-Tu ne t'arrête jamais de parler. Allez, petit-déjeuner !

-Oh, attends... On peut en profiter un peu encore.

-Bouge toi !"

Pierre s'était redressé et avait retiré la couette qui couvrait le corps de Sylvain. Celui-ci laissa échapper une insulte envers son hôte avant de lui envoyer un oreiller au visage. Voyant qu'il venait de démarrer une bagarre qu'il allait très probablement perdre, il se leva d'un bond du lit pour fuir de la chambre. Mais le hockeyeur ne voulait pas en rester là alors il commença à le courser. Très rapidement, il l'attrapa en passant ses grands bras autour de sa taille. Impossible de s'échapper. Le dos de Sylvain se pressa contre le torse de Pierre. Les deux jeunes hommes partaient en fou rire, amusés de leurs comportements. C'était ridiculement drôle. Il se calmèrent au bout de quelques minutes et la prise du hockeyeur se transforma en une étreinte. Il serrait le jeune homme contre lui et étrangement, c'était ok. Du moins parce qu'ils n'étaient pas face à face. Mais c'était ok pour les deux à cet instant, donc ils en profitèrent un peu. Les grandes mains du hockeyeur s'étaient posées sur le ventre de Sylvain, qui avait du mal à rester calme. Son cœur battait beaucoup trop vite. Il adorait cette situation. Il adorait sentir Pierre contre lui comme ça. Alors il se laissa aller. Il ferma les yeux et laissa sa tête tomber en arrière, sur l'épaule de l'homme qu'il aimait.