Chapitre 24

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Les garçons se retrouvèrent donc le jeudi soir. Pierre s'était occupé avec son boulot et sa commande en couture en attendant. Il adorait la pièce qu'il était en train de faire et avait hâte de la finir pour la mettre en avant sur son compte instagram. La couleur vert paon de celle-ci avait un effet positif sur lui, parce que c'était sa couleur préférée. Avec ses patins dans un sac, le hockeyeur avait rejoint Sylvain à la patinoire. Celui-ci était déjà présent, en train de patiner. Il ne faisait pas de saut, ni de figure. Il patinait. Jusqu'à ce qu'il croise le regard de Pierre et qu'il le rejoigne sur le bord pendant qu'il était en train d'enfiler ses patins.

"Bonsoir, monsieur Chabrier.

-Tu m'appelles jamais comme ça.

-C'est vrai, mais j'avais envie.

-Tu t'en souviens ?

-Oui. Quand je vais chez toi, c'est écrit à côté de ta porte.

-C'est vrai. Monsieur... Levy."

Sylvain lui offrit un clin d'œil en souriant et se recula pour laisser Pierre le rejoindre sur la glace. Instantanément, leurs mains s'unirent pour patiner l'un à côté de l'autre. Pierre s'amusait à tirer Sylvain et lâcher sa main pour qu'il glisse très vite sur la glace. C'était simple, idiot mais ça les faisait rire. Ils passaient une bonne soirée à parler, rire, blaguer et se toucher quand c'était ok. Pierre avait fait beaucoup d'effort et avait beaucoup évolué. Sylvain, qui encourageait régulièrement son ami, n'avait pourtant pas osé faire de même. C'était ok pour que Pierre le touche mais il ne savait pas si lui pouvait le toucher. Donc quand ils se retrouvèrent face à face en discutant le patineur, qui avait froid aux mains, osa passer ses mains dans les poches du sweat de Pierre. Il essayait d'analyser ses expressions et ça semblait ok. Il ne disait rien et ne semblait pas réticent. Ils continuaient leurs discussions, naturellement. Pierre passait même ses mains sur les avants-bras dépassant de son ami, qui crut un instant à un rejet mais non. Il caressait juste sa peau, la pressant de temps en temps pour le masser.

Ils avaient passé une excellente soirée et c'était même compliqué de prendre l'initiative de quitter la patinoire. Mais les lumières allaient bientôt s'éteindre et ils ne voulaient pas attendre jusque là. Alors ils quittèrent le bâtiment, ensemble. Ils avaient effectué quelques pas seulement et leurs mains n'avaient pas eu le temps de se trouver qu'ils furent interrompus. Un jeune homme se posta devant eux et instantanément, Pierre fit passer Sylvain derrière lui. L'homme était un camarade de son équipe, qu'il connaissait trop bien. Pierre avait une réputation de bagarreur dans le club mais lui, Tony, n'était pas loin derrière. Tony restait immobile, les mains dans les poches et observa les deux garçons. Son sourire laissait deviner qu'il trouvait la situation amusante. Alors il prit la parole.

"Pierre Chabrier et un patineur ? Vous faisiez quoi, là ?

-Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

-Je croyais qu'on ne mélangeait pas les torchons et les serviettes. Les pédales et les vrais mecs.

-Tu es de quel côté, toi ?

-Pas du tiens, apparemment. Et je ne suis pas une pédale. Donc j'en conclus que toi, oui.

-Casse-toi, Tony.

-Merde. Pierre Chabrier la pédale. J'aurais pas parié la dessus, je suis un peu déçu. Tu caches bien ton jeu.

-Tu veux quoi ?

-Une jeune recrue a balancé que vous étiez là. Je suis venu vérifier. Le capitaine va être ravi. Il va t'éclater la gueule, tu le sais ça ? Mais je vais lui mâcher le travail car putain que ça me démange. Et le patineur va prendre aussi, parce que sa gueule ne me revient pas.

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