Chapitre 16

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Tôt dans la matinée, Sylvain avait grimpé dans la voiture de Pierre et ils prirent la route pour le centre commercial de la ville voisine. Ils se promenaient dans les rayons, enfin surtout Sylvain car Pierre était un peu plus concentré sur sa tâche. Il touchait les tissus, comparait l'épaisseur, la qualité et le tombé de chacun. Il en avait repéré quelques-uns qui lui plaisaient bien, donc il les désigna au patineur pour que la décision finale lui revienne. Alors Sylvain jeta son dévolu sur un tissus noir avec une finition velour, très agréable au toucher et très beau. Pierre était satisfait de son choix et ils se dirigèrent ensuite vers le côté mercerie pour prendre une fermeture éclair invisible, pour que ça soit plus esthétique. Après quelques autres achats pratiques, les deux garçons passèrent en caisse. Pierre avait tout ce qu'il lui fallait pour commencer.

Les deux amis avaient mangé ensemble au restaurant pour le déjeuner avant de rentrer à Saint-Louis. Pierre devait prendre son poste dans pas longtemps et Sylvain avait un cours de danse classique. Ils allaient de toute façon se recroiser maintenant que le libraire avait moins de boulots. Ainsi, il se séparèrent pour aller à leur obligations respectives.

Dans la semaine, Pierre était de soirée inventaire. Après toutes les ventes pour Noël, c'était une étape obligatoire pour la vérification des stocks. Aujourd'hui, c'était son tour et Eva prendrait le relais le lendemain. Sylvain sortait de son entraînement mais la lumière du magasin de livres attira son attention. Après avoir fermé à clé la patinoire, il s'y dirigea. En s'approchant il pouvait entendre un peu de musique et distinguait du mouvement. En y regardant de plus près, il aperçut Pierre en plein travail. Le patineur frappa à la vitrine pour attirer l'attention du libraire, qui lui ouvrit la porte.

"Qu'est-ce que tu fais là ?

-J'étais à l'entraînement et j'ai vu de la lumière.

-Je suis en plein inventaire, ce n'est pas l'activité la plus amusante.

-Donc je vais te tenir un peu compagnie !

-Si tu veux."

Pierre haussa les épaules en refermant la porte de la boutique à clé. Sylvain retira sa veste avant de se diriger vers la salle de pause pour se faire une boisson chaude pendant que le libraire continuait son activité. Les deux garçons discutaient et le patineur aidait à son niveau son ami pour certaines tâches. Du coup, Pierre était un peu plus efficace et il n'était pas tout seul. L'ambiance était bien plus agréable que prévu pour lui. Sylvain s'était assis sur le comptoir en regardant Pierre finir de ranger un carton de livre sur une étagère. Il aimait bien l'observer. Ils étaient seuls et il pouvait se donner cette liberté sans être dérangé par les autres. Il le trouvait beau et ce soir particulièrement. Il se sentait de plus en plus attiré par lui et c'était compliqué de faire semblant. Pourquoi continuer de faire semblant ? Sylvain s'entendait bien avec Pierre, même très bien. Le hockeyeur était si différent des autres, comment ne pas tomber sous son charme ? Il avait du mal à deviner s'il y avait quelque chose de possible. Pierre n'était pas très expressif. Mais ce soir, il voulait se laisser aller.

Alors le patineur fit un signe à son ami, pour qu'il se rapproche de lui. Pierre termina sa tâche et se dirigea vers lui, comme demandé. Le patineur l'observait en souriant ce qui lui fit lever un sourcil. Le plus petit, qui était quasiment à sa hauteur sur le comptoir, l'invita à se rapprocher encore plus. Pierre s'avança, se calant presque entre ses jambes. Il n'était pas très à l'aise de cette proximité mais il ne disait rien. Ils étaient proches et Sylvain ne le quittait pas des yeux, observant les détails de son visage. C'était la première fois qu'il pouvait l'admirer d'aussi près, ses yeux, son nez, ses lèvres, ses cicatrices... Pierre était vraiment un beau garçon. Lentement, il leva la main pour caresser du bout des doigts sa barbe fournie. Le hockeyeur était un peu déstabilisé par ce geste mais il ne disait rien et attendait. Sylvain se rapprocha de lui, se mettant sur le bord du comptoir, ses cuisses touchaient les hanches de Pierre. Doucement, il posa ses lèvres sur les siennes.

Libéré, Délivré...Where stories live. Discover now