CHAPITRE 5

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     Les recherches étaient longues et ne menaient à rien pour le moment.

Camil détourna le regard pour voir Hector enfouir sa tête entre ses bras. Dans le mouvement, il sentit l'odeur de moisissure à présent intégrée à ses son pull. Il releva la fermeture de son col en V afin de mieux protéger son nez de l'odeur titillant ses narines.

— Allons allons, Rosalynd caressa doucement les cheveux d'Hector,, je t'ai connu plus enthousiaste à l'idée de lire des livres.

— Dans un bon fauteuil, avec un thé.

— C'est vrai, mais remarque... Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ce sentiment de curiosité. C'est quelque part palpitant.

— Et depuis quand aimes-tu t'aventurer, toi ?

Il allait la braquer.

— Je... Je ne suis pas seule, vous êtes avec moi, c'est plus rassurant.

Camil continua de feuilleter les pages, bien qu'il écoutait tout. Le livre ne tenait presque plus, il y allait vraiment avec des pincettes. Il avait mal à la nuque à force de lire. Il alterna alors sa position en calant le livre sur sa jambe, qu'il plia sur la deuxième.

— Oui, mais nous allons nous le payer fort si la Directrice découvre la raison pour laquelle on est là. Qui vous dit qu'ils ne nous tendent pas un piège ces deux dehors ?

N'avaient-ils vraiment pas porté attention à ce qui se passait ?

— Ils ne sont plus dehors depuis déjà un moment, lâcha tranquillement Camil, son livre posé sur sa jambe pliée sur la deuxième.

— Pardon ?

— Mh ?

— Attends, Hector se releva aussitôt, dégageant à la fois la main de la rouquine ainsi que sa chaise, à présent renversée. Tu vas me dire qu'ils sont partis et tu ne penses pas à nous le dire ? Il posa son regard vers l'entrée principale fermée, puis de nouveau sur Camil.

— Tu croyais qu'ils étaient sagement silencieux, eux ? Camil eut un petit sourire en coin.

— Et ça ne t'inquiète pas ?

— On a bien le droit de lire ici.

— Hector n'a pas tort, et s'ils racontaient quelque chose en nous accusant... Rosalynd se triturait une mèche de ses cheveux, comme à son habitude lorsqu'elle stressait.

— Comme s'ils allaient les croire..

— ...PENDANT DEUX JOURS, s'écria une voix en dehors de la bibliothèque qui se rapprocha de la porte ouverte, Et ce sera sous MA surveillance, car il est hooors de question que vous ajoutiez vos bactéries sur un lieu d'études !

Cette voix. Eugène. Pourquoi parlait-il de bactéries ? Il le savait maniaque, mais consulter de simple livres n'étaient pas si grave.Camil détourna son attention du papier pour voir la porte claquée contre le mur, laissant apparaître Eugène extrêmement agité, suivi de près par Alexandra et Pierce.

Alexandra ?

— HA, regardez ! Vous ne pouvez pas prendre exemple sur les autres hein ? Vous attendez ici, SAGEMENT, le temps que je ramène de quoi vous faire frotter ce sol jusqu'à briller.

Cette tension constante expliquait certainement comment ses cheveux blancs étaient apparus.

— N'oubliez pas de leur ramener une charlotte, Monsieur ! s'exclama Hector avant de ne lacher son fameux rire d'aristocrate.

FORSAKEN CHILDRENTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang