CHAPITRE 19 • JISUNG

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  La lumière de mon écran m'agresse les yeux alors que j'essaye d'habituer ceux-ci. Il est tard mais je veux absolument appeler mes grands-parents. Cela fait presque un mois que les seules nouvelles de moi qu'ils ont viennent de ma mère parce que je ne fais que repousser le moment de les appeler. Mais je ne peux pas les oublier comme ça. Il ne faut pas prendre sa famille pour acquise, je suis bien placé pour le savoir.

   La sonnerie se coupe et mon écran laisse apparaître le visage de mon grand-père, beaucoup trop proche de sa caméra. Ma grand-mère est un peu plus en retrait et elle fronce les sourcils avant de dire :

   — Recule-toi, tu es trop près !

   — Mais ça ne marche pas, je comprends pas !

   — Bien sûr que si ça fonctionne, regarde ton petit-fils !

   Il se recule enfin et lâche un soupir de soulagement en me voyant. Je souris en faisant un signe de la main tandis que ma grand-mère prend place à côté de mon grand-père.

   Elle lui donne un petit coup de coude pour qu'il se déplace et il râle en essayant de se mettre en place.

   — Jiji, agi-ya, tu nous manques tellement ! Qu'est-ce que tu racontes depuis la dernière fois ?

   — Vous me manquez aussi halmeoni. Je suis désolé de pas avoir appelé plus tôt, tout va un peu vite en ce moment j'ai l'impression. Mais j'ai pu visiter un peu plus la ville, c'est joli.

   — Ne t'en fais pas, on comprend. Tu es jeune, tu dois profiter du temps que tu as. Tu t'es fait des copains là-bas ?

   — On peut dire que oui, je m'entends bien avec mon voisin et un de ses amis. Et aussi...

   Je m'arrête, hésitant. Est-ce que je devrais parler d'elle à mes grands-parents ? Qu'est ce qu'elle pense de notre relation ? Ma grand-mère penche la tête d'un côté et m'interroge du regard.

   — Et aussi quoi ? N'aie pas peur agi-ya, dis-nous tout.

   — Eh bien il y a cette fille. C'est ma voisine et elle est irréelle.

   — Oh jagi-ya écoute donc ça, notre petit Jiji est amoureux.

   Elle donne un léger coup dans l'épaule de mon grand-père tout en souriant, amusée. Je sens mon visage chauffer et je cache celui-ci à l'aide de mes mains. Mon dieu, c'est pas possible, ils ne vont pas s'y mettre aussi. J'ai déjà assez de ma mère qui s'imagine n'importe quoi.

   — Non halmeoni, tu te fais des idées.

   — Je sais ce que je vois mon garçon, et ta grand-mère a raison. Tes yeux sont ceux d'un jeune homme amoureux. Parle-nous plus d'elle.

   — Elle s'appelle Mila et elle fait du piano. Ensemble on fait de la musique et on sera bientôt connus dans le monde entier, les gens chanteront nos chansons !

   — Tu as trouvé ta moitié, c'est super ce que tu nous dis.

   — Ma moitié ? C'est un peu gros ce que tu dis hal-abeoji. Elle comprend juste mon univers c'est tout. Mais vous devriez la voir quand elle joue, elle est fascinante ! Et elle est très jolie aussi. Même si elle ne met pas beaucoup de maquillage, elle a le plus beau visage que j'ai jamais vu !

   — Oh agi-ya tu es sous son charme c'est certain. Tu dois nous la présenter cette petite !

   — Un jour, on viendra à Séoul et vous pourrez la voir.

   — Notre maison est la tienne Jiji, tu peux venir quand tu veux. On sera là pour toi et ta Mila.

   J'acquiesce, un grand sourire au visage.

VIVRE C'EST POUR LES IDIOTS - 𝘢 𝘩𝘢𝘯 𝘫𝘪𝘴𝘶𝘯𝘨 𝘧𝘢𝘯𝘧𝘪𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯Where stories live. Discover now