VIVRE C'EST POUR LES IDIOTS - 𝘢 𝘩𝘢𝘯 𝘫𝘪𝘴𝘶𝘯𝘨 𝘧𝘢𝘯𝘧𝘪𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯

CHAPITRE 17 • MILA

   Toutes les affaires dont j'ai besoin sont rassemblées dans mon sac à dos et je sors de ma chambre sous le regard surpris de Amelia qui fait une composition florale, sa nouvelle lubie de l'été. Je n'essaye même pas de tourner la tête vers elle, je n'en ai rien à faire. Je veux juste sortir de cette foutue maison. Cette pensée me fait presque rire jaune, moi qui ne voulais pas sortir de ma chambre pour le reste de ma vie, voilà que maintenant je ne supporte plus de rester dans la maison avec ma génitrice. Après tout, c'est compréhensible, je fuirais toujours Amelia, peu importe les circonstances. Toute cette histoire me fait encore mal et je ne me sens pas prête pour en parler à qui que ce soit. Je ne sais pas si je serais prête un jour. En attendant, je préfère prendre la fuite et m'échapper avec Jisung dans la musique. Peut-être que cela fera avancer les choses de mon côté, qui sait.

   Je m'apprête à passer la porte lorsque la voix insupportable de Amelia résonne dans la pièce :

   — C'est pas vrai, tu sors de ta chambre ? Où est-ce que tu vas comme ça ?

   — Chez ta mère.

   Je ne prends pas la peine d'attendre sa réaction que je claque la porte derrière moi. Je ne veux pas passer une seconde de plus en sa compagnie, j'ai mieux à faire. Han et moi devons finaliser la chanson que nous avons commencé hier, nous tenons vraiment quelque chose de sympa.

   Je frappe à la porte de sa maison et souris légèrement en faisant face à Diane. Elle a les yeux et le nez rouge et porte un mouchoir à sa bouche avant d'éternuer. Je fronce les sourcils et demande, en entrant dans le salon :

   — Est-ce que tout va bien ?

   — Oui, ne t'en fais pas, ça doit être mes allergies qui reprennent.

   — Vous êtes allergique à quoi ?

   — Là est le problème, je suis allergique aux chats, mais il n'y en a pas dans la maison, alors pourquoi mon corps réagit ainsi ?

   J'écarquille les yeux en me souvenant du nouveau meilleur ami de Jisung, qui n'est autre que Johnny, le chat qu'il a récupéré dans la rue la semaine dernière. Je lui avais bien dit de ne pas le garder, que même s'il était abandonné, nous devions le donner à la SPA. Mais monsieur n'en a fait qu'à sa tête et a absolument voulu le garder. Je comprends mieux désormais pourquoi il avait peur de la réaction de sa mère, elle est allergique.

   Quel idiot celui-là...

   — Oh vous savez, il y a des chats un peu partout dans le quartier, peut-être que c'est ça qui vous met dans cet état.

   — Tu as sûrement raison. Je ne vais pas te retenir plus longtemps, Jiji est dans sa chambre.

   J'acquiesce et me dirige vers la chambre de mon voisin tandis que Diane éternue une énième fois. Je peux déjà entendre le son de sa guitare depuis le couloir et je me mets à sourire. Il aime vraiment la musique, il n'y a aucun doute là-dessus. J'entre dans la pièce et ferme la porte derrière moi avant de m'adosser contre le mur. Je croise les bras, et dis nonchalamment :

   — Ta mère est allergique aux poils de chat. C'est pas super sympa de ta part de lui cacher l'existence de ton nouveau meilleur copain.

   Jisung sursaute en se rendant compte de ma présence et je m'assois à côté de lui sur son lit. Je lève les yeux au ciel et sors les carnets de mon sac. Je caresse rapidement le chat noir qui est couché sur l'oreiller et je chuchote :

  — Salut Johnny.

   — Je sais que ce n'est pas bien, mais si elle l'apprend, je peux lui dire au revoir pour toujours et je veux pas l'abandonner.