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Suite à mon refus d'optempérer, Taehyung me fusilla du regard, coinca mes jambes entre les siennes et mon estomac se tordit.

— Arrête ! m'ordonnat-il de sa voix rauque.
Toi, arrête ! Ce n'est pas des manières de séquester une fille bourrée dans ta chambre !

Il leva les yeux au ciel, tendit ses mains à nouveau vers moi probablement pour desserrer la ficelle de ma cape qui, je devais l'avouer, me serrait un peu la gorge du fait d'être couchée dessus. Mais encore une fois, de gestes très maladroits, je le frappais à répétition pour l'en empêcher. Sans succès.

— Ca suffit ! s'exclama-t-il en coinçant fermement mes poignets entre ses doigts.

Je me figeai, car je ne pouvais plus lutter. Le calme revint dans la pièce alors que Taehyung soupira, tentant probablement de se contenir.

— Millie, laisse-moi desserrer ta cape.

Je soupirai, résignée. Mes bras se détendirent, Taehyung lacha mes poignets doucement et se pencha vers moi.

Dans la lumière chaude en contrejour, les traits de son visage se faisaient plus matures et tirés, mais restaient harmonieux et terriblement charismatique.

Tout en me laissant faire, j'humais discretement son parfum frais et masculin qui me chatouillait les narines. Sa chemise qui baillait, me laissa entrevoir plus que je n'aurais imaginé et mon souffle se coupa lorsque le bout de ses doigts frôla mon cou.

Délicatement, Taehyung défit le nœud qui liait les deux pendants de ma cape et l'ouvrit pour éviter que je m'enmêle dedans.

Il pouvait être si attentionné ! Cela me serrait presque le coeur.

Il se rassit sur le bord du lit, les coudes sur les genoux en soupirant lourdement, les épaules tendues. Toujours couchée, car affreusement imbibée d'alcool, je le vis passer sa main dans ses cheveux nerveusement.

— Il faut que tu m'enfermes à chaque soirée dans cette chambre ?
— Ce n'est que la deuxième fois.
— Une fois de trop, marmonnai-je en fixant le plafond.

Le lit semblait tanguer comme en pleine mer et je laissais échapper un soupir, car il faisait encore trop chaud dans cette chambre.

— Je ne serai pas obligé de le faire si tu ne te mettai pas en danger en te bourrant la gueule en pleine soirée de fraternité en compagnie de Jimin.

Sa voix était redevenue accusatrice et pleine de dédain. Comment faisait-il cela ? Comment pouvait-il être si tendre et attentionné puis si désagréable d'une minute à l'autre ?! Il m'exaspérait !

— Je te déteste, lachai-je lassée.
— Ça me fait une belle jambe, tiens.
— Je sais que tu t'en fou de moi. Tout ce que tu vois, c'est elle ! Charlotte ! Tu as dit qu'on n'avait rien à faire ensemble, toi et moi, mais tu ne peux pas t'empêcher de t'approcher de moi parce que tu la vois à travers moi.

Il eut un rictus désabusé en me toisant par dessus son épaule et son regard s'assombri malgré la lumière tamisée qui faisait scintiller ses prunelles.

— Crois-moi, tu ne ressembles en rien à Charlotte à cet instant précis.

Vexée, je levai la main pour le frapper à nouveau mais il retint mon poignet en se penchant au dessus de moi à une vitesse fulgurante. Je retins mon souffle lorsque je sentis le sien s'écraser sur mon visage.

Il était si proche de moi ! Et mon coeur battait comme fou pour lui, encore plus sous l'effet de l'alcool.

— Elle n'a jamais été bourée, commença-t-il froidement. Charlotte n'a pas bu une seule goutte d'alcool durant sa courte vie. Elle ne se mettait pas dans de tels états pitoyables.

Le Pacte - k.th Where stories live. Discover now