Alors, la vérité me frappa. Le message que j'avais reçu sur le toit de l'observatoire prenait enfin sens. Je dois être coureuse.
Minho, essoufflé mais sérieux : Sûrement tes instincts. Au fond de ta mémoire, tu dois te souvenir du Labyrinthe.
Moi, acquiesçant : Oui, ça doit être ça.
On courait sans jamais s'arrêter. D'après la montre de Minho, cela faisait déjà deux heures qu'on courrait sans pause. Trois heures qu'on était dans le Labyrinthe, plus que cinq heures à tenir.
On courait encore, quand à un virage, on se figea net.
En face de nous, des lambeaux d'habits et du sang séché.
Il ne fallut pas longtemps pour comprendre que ça appartenait à Ben.
Un froid glacial me traversa le corps. Mon estomac se noua, et je sentis mes mains devenir moites. Je voulais détourner le regard, mais je ne pouvais pas.
Minho resta silencieux un long moment, les mâchoires serrées, les yeux rivés sur les débris. Son souffle était lourd, presque rauque.
Je sentis mes larmes menacer de couler, mais je les refoulai avec force. La peur et la douleur me nouaient la gorge.
Je serrai les poings, essayant de repousser l'angoisse qui menaçait de m'envahir. On allait finir comme ça... c'était impossible. Pas nous.
Je sentis un haut-le-cœur monter dans ma gorge, mais je me retenais de vomir. Pour y parvenir, je me mordis la langue jusqu'à sentir un liquide poisseux et chargé de fer envahir ma bouche.
Cette vision m'écœurait profondément, et une pensée glaciale m'assaillit : on allait finir pareil.
Un nouveau haut-le-cœur remonta, plus violent cette fois, et je me mordis la langue en poussant une plainte douloureuse.
Minho, s'asseyant lourdement contre un mur, le souffle encore court : Reposons-nous dix minutes. J'ai besoin de reprendre mon souffle.
Moi, m'asseyant à ses côtés, épuisée, les jambes tremblantes : Tu crois que je pourrais devenir coureuse, un jour ?
Minho, un léger sourire triste aux lèvres, le regard fixé devant lui : Si on s'en sort, pourquoi pas. Mais la probabilité est vraiment faible, Joli Cœur. Ne te fais pas de faux espoirs.
Moi, serrant les poings, la détermination montant malgré la peur : On a déjà survécu trois heures, Minho. Ça compte, non ?
Minho, secouant la tête, la voix rauque et un peu dure : Trois heures, c'est presque rien ici, Joli Cœur. Tu sais bien que le Labyrinthe ne fait pas de cadeaux.
Moi, la voix tremblante, mais avec une pointe de défi : Bien sûr que si ! Trois heures, c'est énorme. Ça prouve qu'on peut tenir, qu'on peut s'en sortir.
Il soupirait. Je savais qu'il avait peur. Et moi aussi, j'avais peur. Après tout, qui n'aurait pas peur ?
Nous étions enfermés dans un Labyrinthe gigantesque, sombre et lugubre, peuplé de monstres affreux qui nous tuaient sans pitié.
Je soupirai à mon tour, mes pensées dérivant vers Thomas, mon frère de cœur. Il avait été tellement important dans ma vie. Teresa aussi, mais un peu moins.
Je savais que, si je ne survivais pas, Thomas aurait du mal à s'en remettre.
Newt... Je n'avais même pas eu le courage de lui avouer que je l'aimais, et je le regrettais amèrement. Même si, au fond, je ne pensais pas que mes sentiments étaient réciproques.
Attends ! Pourquoi je parle d'eux au passé ? Je vais survivre. Avec Minho ! Nous sommes des battants !
Une heure s'écoula, lente et pesante. Nous restions assis, extrêmement aux aguets.
Puis, des cliquetis métalliques se firent entendre, se rapprochant dangereusement de nous.
On bondit sur nos pieds, prêts à agir, la sueur perlant sur nos fronts.
On courut encore et encore.
Une heure plus tard, alors qu'on voulait faire une pause, un Griffeur atterrit devant nous, nous faisant hurler de terreur.
Je reculai, mais je trébuchai, m'effondrant au sol. Minho se plaça devant moi, protecteur.
Je me relevai, et ensemble, on continua à reculer.
Puis, brusquement, on se retourna et on lança le sprint de notre vie.
Le Griffeur nous poursuivait, implacable.
Minho, pressé, paniqué : Suis-moi ! Ils ne vont jamais là-haut, c'est notre seule chance !
Moi, le cœur battant à tout rompre : Où ça ? Dis-moi vite !
Minho, un souffle rauque, déterminé : Il y a des murs qui bougent. Ils n'y vont jamais parce qu'ils se font écraser. On peut leur échapper là-bas !
J'hochai la tête, la gorge serrée, essayant de maîtriser la panique. Je sentais le souffle chaud du Griffeur tout près derrière nous. On courait, à toute vitesse.
Minho, la voix haletante : Dépêche-toi, le mur ne restera ouvert que cinq minutes !
Je le regardai s'engouffrer dans l'ouverture, le cœur lourd mais décidé.
Je me retournai face au Griffeur, la peur mêlée à une farouche volonté de ne pas céder.
Minho, la voix déchirée par la panique : TP ! TU FAIS QUOI BORDEL !? VIENS !!
Moi, défiant, le cœur battant à toute vitesse, fixant le Griffeur : EHH ! Viens m'attraper si tu as le courage ! Sauf si tu as peur !
Le Griffeur se lança à ma poursuite, ses griffes raclant le sol avec un bruit sourd et menaçant. Je courus aussi vite que je pus, sentant chaque muscle de mon corps brûler sous l'effort.
L'espace entre moi et le mur rétrécissait dangereusement, m'empêchant d'avancer librement. Mon souffle se faisait court, la panique me nouait la gorge.
Enfin, juste à temps, je bondis dans l'ouverture du mur, mais je perdis l'équilibre et tombai à la renverse, m'écrasant lourdement contre Minho.
Nos visages se retrouvèrent à quelques centimètres l'un de l'autre, et je sentis son souffle chaud mêlé au mien.
Je plongeai dans ses yeux, des prunelles brun foncé presque noires, où je lus un mélange intense de soulagement et d'inquiétude.
Minho, avec un sourire fatigué mais sincère : Tu m'étonneras toujours, Joli Cœur.
Je me redressai lentement, reprenant contenance malgré l'adrénaline qui battait dans mes veines.
Moi, un petit sourire fier aux lèvres : Je me surprends moi-même tous les jours.
Un rire léger s'échappa de ses lèvres, et je tendis la main pour l'aider à se relever.
Mais mon regard se reporta aussitôt sur le Griffeur, son corps massif complètement écrabouillé contre le mur.
Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, entre peur et détermination.
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Newt x Tp
Science FictionRéécriture terminée. Dans le chaos du Labyrinthe, Tp croise le chemin de Newt, un allié inattendu. Entre danger constant et espoirs fragiles, une histoire d'amour naît au cœur de l'épreuve. Mais pourront-ils s'aimer quand chaque pas peut être le der...
Chapitre 11 ✨
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