Plongée dans son regard

Noël se prépare

Je suis heureuse que Nate m'accompagne chez mon père. Il le connait déjà, mais ne l'a vu que lorsque nous étions en froid. D'ailleurs, c'est la première fois de ma vie que je présente officiellement un homme à mon père. Je suis fière de passer le seuil de la porte de ma maison d'enfance au bras de Nathanaël.

- Enfin, il était temps. Bonjour ma puce ! Bonjour Nathanaël.
- Il était temps de quoi ? Nous ne sommes pas en retard, Pa.
- Il était temps de vous retrouver tous les deux.

Nous passons la journée en tête à tête les quatre. Dialoguant, faisant mieux connaissance. Je suis comblée lorsque je vois mon père et mon homme partager des moments simples de la vie et surtout les voir s'apprécier. Je créer des liens avec Vanessa qui me semble être la femme idéal pour mon papa.

- Papa, les parents de Nate nous invite pour Noël. Souhaitez-vous vous joindre à nous, avec Vanessa ?
- (Papa) Nous serions venus avec grand plaisir. Mais tu vois, Vanessa a des enfants, j'ai pensé fêter Noël avec eux cette année et vous convier également.
- Mince
- (Nate) Divy, si tu le souhaites, passe Noël avec ton père et la famille de Vanessa, et nous on se retrouvera plus tard.
- Non, j'ai envie d'être avec toi pour notre premier Noël.
Papa, cela ne te gêne pas si je vais dans la famille de Nate ?
- (Papa) Non ma puce, il n'y a pas de problème. On se retrouvera un autre jour et nous ferons un petit Noël ensemble. D'accord ?
- Très bien.

Ce sera la première fois de ma vie que je ne fêterai pas Noël avec mon père. Cela dit, j'ai vraiment envie d'être avec Nate ce jour-là. Je dois avouer que le fait que mon père ait prévu de passer Noël chez Vanessa avant de m'en parler me dérange. Mais bon, je ne serai pas seule, je serai avec l'homme de ma vie.

Dimanche les filles passent à la maison avec leurs hommes. Nate restera un moment puis devra partir pour prendre son avion pour New York.
Je passe ma matinée à cuisiner. Notre première rencontre à 6 ! Je suis nerveuse et excitée en même temps.

Pour une fois, Frany arrive à l'heure et même avec 10 minutes d'avance. Ed et Nate font officiellement connaissances. Je suis ravie que le feeling passe entre les garçons. Les filles comptent beaucoup pour moi, ce pourquoi je souhaite qu'il y ait une belle entente entre nous tous.

Elie et Jackson suivent de peu. Son joli petit bidon est bien visible à présent. Voir le visage de stupéfaction de Nate me fait rire, je ne lui avais pas parlé de la grossesse d'Elie, ni du mariage d'ailleurs. Je peux enfin voir la fameuse bague ! Elle est sublime ! Un délicat diamant, posé sur une fine bague en or blanc, elle lui correspond tout à fait. Jackson à bien choisi. Les sujets principaux de la soirée sont bien évidement le mariage et le futur bébé. Je peux clairement voir qu'Ed est complétement détaché de la conversation. Nate est plus discret quant à son non-intérêt, il nous écoute, sans forcément participer au dialogue.

​Frany :
- Nate, tu envisages de fonder une famille un jour?

Grand silence. Il prend le temps d'avaler son verre et le pose délicatement.
- Je ne sais pas. Je ne me suis pas encore posé cette question.

Je l'observe à mon tour, intriguée par sa réponse.
- (Frany) Imaginons que tu te poses cette question, Nathanaël ?
- (Nate) Il est évident que le jour où je me poserai cette question, c'est avec Divy que j'en parlerai, pas avec toi.
- (Frany) Donc tu n'es pas forcément réfractaire à cette probabilité ?
- (Nate) Frany, tu as eu ma réponse.
- (Frany) Nate, ma question n'est pas très compliquée et tu sembles assez mature pour pouvoir y répondre. Veux-tu te marier et avoir de enfants ?

Les deux s'affrontent du regard. La réponse de Nate est tout à faire cohérente. Et Frany cherche clairement la confrontation. Elle ne doit pas oublier que nous ne nous sommes pas revus pendant une année entière et que notre relation est fraiche. Ce thème n'a pas encore été abordé entre nous, pour la simple et bonne raison que nous n'en sommes pas du tout à ce stade de notre relation de couple.
Je ne sais pas ce qui lui prend ce soir, mais Frany a Nate dans le collimateur. La connaissant elle ne va pas le lâcher. Je regarde ma montre, heureusement que Nate va bientôt devoir s'en aller, car à ce rythme, si elle continue à le chercher, elle risque de le trouver. C'est exactement ce que je veux éviter, je veux que mon homme se sente à l'aise avec mes proches et non que ça devienne une source de conflits entre nous.

- (Frany) Tu voyages avec ton jet privé Nate ?

Bon sang, elle sait qu'il déteste qu'on fasse référence à sa fortune.

- (Nate) Non, je n'ai pas de jet privé.
- (Frany) Je ne te crois pas. Tu es le genre d'homme à voyager en jet, ça se voit...
- (Nate) Je n'ai pas à me justifier auprès de toi.

Je me permets d'intervenir.
- Frany arrête s'il te plait. Tu vas trop loin.
- (Frany) Arrêter quoi ? Tu vas me dire qu'il n'a pas de jet et qu'il voyage en classe Eco ?

Ed lui fait signe afin qu'elle se calme.

Nathanaël rétorque :
- (Nate) C'est quoi ton problème aujourd'hui ?
- (Frany) Mais je n'ai aucun problème, je veux juste apprendre à te connaitre.
- (Nate) Et tu penses pouvoir apprendre à me connaître en me manquant de respect ? Pour ton information, je n'ai pas de jet privé et je suis capable de prendre un avion comme un grand garçon.

D'un ton arrogant elle le relança :

- (Frany) Très bien et concernant ma première question ?

- (Nate) Ed, métrise ta femme s'il te plait.

Ed se lève et demande à Frany de le suivre sur le balcon.

- (Nate) Divy, je vais devoir y aller.
- Je sais, je vais te raccompagner à la porte.
- (Elie) Nate, je suis désolée pour l'attitude de ma sœur, cela ne lui ressemble pas. Je ne sais pas ce qui lui a pris ce soir.
- (Nate) Elie, Tu n'as pas à t'excuser pour autrui.
- (Elie) Cela me met mal à l'aise. On passait un bon moment et elle a tout gâché. Je n'ai pas envie que tu penses que nous sommes mal élevées. Cela ne reflète en aucun cas sa personnalité, je te l'assure.
- (Nate) Ce n'est pas grave. Mais là je vais devoir vous laisser.

Je me sens gênée par la situation, j'espère que Nate ne va pas en vouloir à Frany.

- Nate, je suis désolée pour ce qui vient de se passer.
- Il faut que vous arrêtiez de vous excuser pour Frany. C'est tout bon mon ange, je t'appelle lorsque j'atterri.
- Ok, fais attention à toi.

Je le prends dans mes bras et le serre de toutes mes forces.

(Frany... Je vais te tuer)

- FRANY ! VIENS LA !!!!
- Divy je suis désolée !
- Putain, mais qu'est ce qui te prends ? Tu aimerais que je parle comme ça à Ed ?
- Ed n'est pas milliardaire.
- MAIS QUEL EST LE RAPPORT ! Cela ne t'autorise pas à lui manquer de respect ! C'est mon mec ! Il n'a jamais fait référence à son argent, et ne le fera jamais. À aucun moment il ne s'est montré irrespectueux envers qui que ce soit, contrairement à toi !!!
- Pardon Divy. Je sais, je n'ai pas été cool, je suis désolée.
- Ce n'est pas auprès de moi qu'il faut t'excuser. Tu fais chier !
- Je vais l'appeler pour lui demander pardon, promis.

Frany a fait fort aujourd'hui, elle a réussi à gâcher notre repas à 6 en seulement une heure. J'espère bien qu'elle va l'appeler pour s'excuser, car il est hors de question que je lui reparle tant qu'elle n'aura pas présenté ses excuses à Nate. Quand j'y repense, je vais devoir passer une semaine entière sans voir mon homme, une semaine complète loin de lui alors que nous venons à peine de nous retrouver. Je suis déjà en manque de lui. La charge de travail de fin d'année va m'aider à combler le vide de ces prochains jours.

Lundi matin, Noah se présente au bureau. Ceux qui le connaissent sont ravis de le revoir, ce qui est un point positif.

- Bonjour Noah, je t'en prie, prend place.
- Merci de me recevoir.
- Alors as-tu réfléchi à ma proposition ?
- Tes arguments sont bons. Cela m'a travaillé le reste de la semaine. Je ne suis pas encore certain de vouloir changer, mais je veux voir ce que tu as à me proposer exactement.
- Noah, comme tu as vu, nous avons décroché Blanchard. Actuellement les retombées sont énormes, et ce n'est que le début, car le projet est en cours. Rien qu'en ayant ton nom sur la liste des employés, ta notoriété sera au plus haut. De plus, je souhaite mettre l'accent sur l'originalité. Sortir de ce classicisme et innover. J'aimerai m'entourer d'architectes barges, audacieux, et qui ne craignent pas de choquer, si tu vois ce que je veux dire... ?
- Je ne souhaite pas un simple poste pour compléter ton équipe, j'aimerai être senior.
- En ce qui me concerne, c'est faisable. Tu sais que tu devras former et encadrer les plus jeunes à ce poste ? C'est prenant
- J'ai envie de partager mes idées, ce serait plus stimulant pour moi.
- Très bien.
- Quelles sont tes prétentions salariales annuel ?
- 150'000$
- Les autres employés sont à 115'000 max pour un poste équivalent.
- Je ne suis pas un simple employé.
- Je n'en doute pas, et c'est bien pour cela que je t'ai approché. L'écart est énorme. Je ne peux faire tant de différence.
- Les autres toucheront un pactole astronomique à la fin du chantier dans 2 ans. Moi pas.

Ça y est, Nate avait-il donc raison ? L'argent est-il le moyen de convaincre, ou plutôt de soudoyer quelqu'un.

- Noah, je prône une entreprise sur le partage et la liberté. Je m'adapte à mes employés et leurs offres des conditions de travail qu'on ne trouve pas ailleurs. Chaque architecte ici présent à sa spécialisation, son style personnel, et je les poussent à s'épanouir dans ce sens. Ceux qui toucheront le bénéfice Blanchard étaient déjà investi plus que nécessaire avant qu'on ne décroche le contrat.
Tes prétentions devront être revue à la baisse. Je peux te proposer 120'000$, je n'irai pas au-delà.
- Divy, tu connais mes compétences et ma réputation ?
- Effectivement, j'en ai beaucoup entendu parler. Mais je ne t'ai pas encore vu à l'œuvre et la société est en plaine essor, déjà sans ta présence. J'aimerai t'avoir dans notre équipe pour te permettre de t'épanouir. En ce moment, moi, je n'ai plus rien à prouver, je vogue sur un océan calme.
- Je ne descendrai pas mon prix. Je connais mes compétences.
- Je peux comprendre. Je te laisse y réfléchir tout de même.
- Très bien
- Merci ! Tu prends un café ?
- Pourquoi pas.
- Viens, nous allons rejoindre les autres.

Maintenant je dois lui montrer l'ambiance qui règne ici. Qu'il comprenne que cette entreprise n'est plus la même qu'avant, nous formons une famille. Arrivés dans la zone détente café, les employés accueillent Noah avec beaucoup d'enthousiasme, alors que les secrétaires décorent le sapin de Noël.

Je nous sers deux cafés. Alors que vais prendre place à côté de Noah, Adam notre stagiaire, me lance la balle du petit déjeuner. C'est un jeu qui consiste à viser avec une balle en mousse une personne de la cafétéria. Si la personne ne l'évite pas, elle doit amener le petit déjeuner le lendemain. Non seulement je me suis pris la balle, mais en plus j'ai renversé nos deux cafés, c'est régulièrement moi qui amène le petit déjeuner. Adam, prit d'un faux rire, ne peut se ressaisir, je le gratifie généreusement d'un doigt d'honneur.
Je vois le regard de Noah changer et j'ai espoir qu'il craque. Je le laissai converser avec ses anciens collègues qui lui ventent ouvertement le bien-être qui règne ici. Inconsciemment, ils m'aident à le débaucher.

- Noah, je vais devoir y aller, j'ai un rendez-vous chantier. Tu peux rester ici le temps que tu veux.
- Je ne veux pas vous déranger, je vais y aller également.
- Tu ne dérange personne, si tu souhaites encore dialoguer avec tes anciens collègues tu peux. On se rappellera prochainement

Cette semaine je revois Jo. Je suis tellement heureuse de partager un repas avec elle. J'ai hâte d'approfondir notre relation amicale. Durant la semaine, j'ai également agendé un repas avec Elie, ainsi que tous mes midis avec Steven.
En y prenant du recul, je pense que j'essaie de combler le manque de Nate en occupant mes moments de libre.

Mercredi, je passe chez American Rock, désirant y déposer un petit présent à Rachel pour la remercier de toute l'aide précieuse qu'elle m'a apportée.
Dès mon entrée dans le bâtiment, je suis émerveillée par ce magnifique sapin. Je surprends quelques employés déposer leur billet dans la boite à souhait. Je sens qu'une vague de chaleur commence à envahir tout ce petit monde.

Arrivant au 28ème étage, je tombe nez-à-nez avec la fameuse « cliente » que j'avais surprise dans le bureau de Nate, ce qui nous a valu une séparation d'une année. Positionnée à la réception, elle me regarde de haut en bas.

Ayant un minimum d'éducation, je la salue :

- Bonjour

Elle me regarda avec tellement de mépris.

- Bonjour !

Quand à Rachel, elle m'accueille avec un sourire éblouissant.
- Oh Bonjour Divy, comment allez-vous ? Je suis à vous dans une minute, je fixe juste un rendez-vous.

Rachel s'adresse à la blonde pour convenir d'un rendez-vous. Cette chère cliente est clairement là pour lui mener la vie dure. Elle est d'une impolitesse que je n'ai connu jusqu'à ce jour. Elle se pense toute puissante et son attitude est plus que déplacée.

- Non, mademoiselle Rive, cela ne me convient pas ! Je veux voir Monsieur Romano vendredi.
- Il ne sera pas au bureau vendredi, il rentre de voyage.
- Pour moi il viendra, il l'a toujours fait.
- Je comprends, cependant, je ne peux fixer un rendez-vous sur son temps libre.
- Appelez-le et dites-lui que je veux le voir. Je ne bougerai pas de là tant que je n'aurais pas obtenu mon rendez-vous.
- Je ne peux le déranger, il a été très claire. Mais peut-être puis-je vous rappeler une fois que je l'aurai eu au téléphone ?
- Non, je veux un rendez-vous ce vendredi un point c'est tout. Vous savez très bien qu'il ne me refuse rien.

Est-ce maintenant que je dois la pousser dans les escaliers ? Le message qu'elle veut faire passer est très claire. Discrètement, je fais un signe de tête à Rachel pour qu'elle appelle Nate. Je prendrai sa défense si Nate la réprimande par la suite.

- Bien Madame Miller, je vais l'appeler.

Pendant que la pauvre Rachel explique la situation à Nate, de mon côté je réponds à un appel professionnel, alors que la blonde tapote avec ses ongles parfaitement vernis sur la réception. Rachel reporte son regard sur moi. Je tends l'oreille pour écouter leur conversation.

- Oui Monsieur, c'est bien Divy que vous avez entendu parler.
Oui, je comprends. Très bien je lui transmettrai votre message.
Et pour Madame Miller ? Bien, merci d'avoir pris le temps de me répondre.

Elle se tourne en premier lieu vers moi.

- Divy, Monsieur Romano vous transmet le message suivant, « vous lui manquez terriblement et il vous demande de l'attendre chez lui vendredi après votre travail. »

J'ai cru que j'allais avoir un orgasme en entendant ce que Rachel vient de me dire. C'est le meilleur message qu'elle ait pu me transmettre. « Madame Miller » me fusille du regard, si ses yeux pouvaient tirer des balles, je serai morte à présent.

- Madame Miller, Monsieur Romano vous appellera lundi matin à la première heure.

Sans dire un mot, les lèvres pincées, la blonde prend furieusement son sac Hermès et se dirige vers l'ascenseur. Dès que la porte s'est refermée, nous éclatons de rire. Rachel rit si fort que ses collègues sortent de leurs bureau pour voir ce qui se passe.

- Divy, je viens de vivre le moment le plus marquant de ma carrière chez Rock. Je suis en extase. Je la déteste Madame Miller. Tout le monde la hait ici, elle se croit tout permis. J'ai hâte de raconter ça à mes collègues d'en bas.
- J'ai adoré ce moment ! C'était épique

J'offre à Rachel son présent. Un bon pour un massage en duo dans un prestigieux salon de la ville. Je sais qu'elle a un copain et je suis certaine qu'ils en profiteront bien ensemble. Pour éviter des jalousies, j'ai amené des boites de chocolat à chacune de ses collègues. J'aime faire plaisir et Noël est de loin ma fête préférée.

Maintenant mission shopping, je dois trouver un pull original pour ma soirée de Noël. J'ai averti Nate que je lui en prendrai un, mais je connais sa résistance, il risque de ne pas le porter. Il est si coincé parfois, il manque de légèreté.

Ma soirée de Noël est prévue dans une semaine, le jeudi soir. Noël tombe sur le week-end, j'ai donné congé à mes collaborateur le vendredi, en guise de cadeau de Noël. À la suite de quoi, le bureau sera fermé une semaine pour les vacances collectives. La reprise est prévue après nouvel an.

La soirée chez Rock est prévue le lendemain de la mienne, le vendredi soir. Les employés travaillent encore ce jour-là et finissent à midi. Ce qui me laissera le temps de tout mettre en place dans l'après-midi. Pas de fermeture chez Rock, d'ailleurs Nate ne prend pas de vacances de fin d'année.

J'ai littéralement fait tous les magasins de la ville, impossible de trouver un pull de Noël original, tous les magasins ont été dévalisé. Il me reste une option, appeler Jo :

- Coucou ma belle, tu vas bien ?
- Divy ne me dit pas que tu m'appelles pour annuler notre repas de ce soir ?
- Mais non, pas du tout. J'ai besoin de toi, je suis en mission shopping et malgré des 20 magasins que je viens de faire, impossible à trouver un pull original de Noël. Tu ne saurais pas ou je peux en dénicher un ?
- Je suis en ville également, on peut se retrouver, je connais une petite boutique ou tu trouveras probablement ton bonheur.
- Avec plaisir Jo, je ne suis pas loin du Westlake Center.
- Parfait, ne bouge pas, je suis là dans 10 minutes.

Après nous être retrouvées, Jo m'amène dans une petite boutique au fond d'une ruelle. C'est certain qu'ici je vais trouver mon bonheur. Je déniche un pull rouge avec plein de boules de Noël multi couleur accrochées. C'est chargé, mais j'adore ! Lorsque je dis à Jo qu'il en faut un pour Nate, j'ai cru qu'elle allait s'étouffer avec son chewing-gum. Elle est catégorique, jamais Nate ne portera un pull de Noël. Mais je ne me laisse pas si facilement abattre, je vais tout de même tenter le tout pour le tout.
Je lui déniche un pull noir avec des petits motifs de bonnets de père-noël, c'est soft, il devrait pouvoir accepter de le porter.

- Si Nate porte ce pull, Divy je t'emmène manger chez Canlis !
- Jo, ne sous-estime pas une Prestone ! Pari tenu
- Je connais les Romano mieux que toi, j'ai grandi autant que Romano.
- Mais tu ne couches pas avec un Romano, c'est là toute la subtilité.
- S'il le met, je veux une photo, par pitié.
- Cela va de soi. Maintenant il me faut une tenue pour le Noël blanc chez rock.
- Divy, je sais exactement ce qu'il te faut et où nous allons le trouver.

Jo m'emmène dans une boutique ultra chic.

- Divy, tout le monde s'attend à te voir arriver en robe...
- Effectivement, c'est ce que je pensais mettre...
- Tu serais d'accord de porter autre chose qu'une robe ? J'ai une idée de tenue qui t'irai à la perfection.
- Bien sûr, que proposes-tu ?

Après un tour en boutique, elle revient.

- Mets-le, il est fait pour toi.

J'enfile un tailleur blanc, le tissu est exceptionnel, élégant, il épouse parfaitement mes formes et me met en valeur. La veste est cintrée et je ne souhaite rien porter en dessous. J'ai besoin de cette touche sexy, qui finalement me détermine bien. Je me sens unique, et attirante. Mes seins sont mis en valeur, mais sans vulgarité.

- Tu es à couper le souffle Divy !!
- Merci Jo. Tu as trouvé la tenue parfaite.
- Putain, mais tu as une poitrine de rêve ! Ce sont des vrais ?
- Ahahahaha oui ce sont des vrais
- Je n'arrive pas à décoller mes yeux de ton décolleté. J'imagine la tête de Nate.
Chaussures ?
- Pas besoin, j'ai des escarpins Prada argenté, ce sera parfait.
- Et sinon tu as besoin d'autre chose ?
- Il me reste encore le cadeau pour Nate, mais là c'est plus personnel, j'ai déjà mon idée et je passerai en ville un autre jour.

Après avoir déposé nos achats dans la voiture, nous enchainons avec le restaurant. Cette fille est pétillante ! Comme je l'avais déjà pressenti, nous nous comprenons d'un seul regard. J'ai enfin pu entendre des anecdotes sur Nate. Enfant, il était introverti et réservé. Puis à l'adolescence il s'est révolté, il aurait même eu des problèmes avec la police pour des histoires de bagarres. Dû à son gabarit relativement imposant, il a toujours fait plus que son âge. Ses parents avaient beaucoup de mal à le maitriser et Simone les a soutenu dans cette période difficile. Côté cœur, jeune homme il enchainait les conquêtes sans aucune attache, un vrai tombeur. C'est fou, son côté relâché et Rebel me surprend.

Je me permets de demander :

- Et Suzy ?
- Ah celle-là. Elle a cru pouvoir le faire changer.
Ils se sont rencontrés à l'université. Je n'ai jamais compris ce qu'il lui trouvait, il n'y a que moi et mon frère qui étions au courant de cette relation. C'est une garce, elle était uniquement intéressée par sa notoriété. Il était plus qu'évident qu'il n'en avait rien à faire d'elle.
Il s'est assagit après ses études. Il voulait donner un sens à sa vie, se battre et construire un empire. Il a toujours été sensible au problème lié dans le monde, et en particulier tout ce qui touche aux enfants.
- Désolée, je suis curieuse, comment s'est terminé cette histoire avec son ex.
- Elle en voulait plus, et surtout elle avait ce besoin constant de vouloir se montrer avec lui. Cela l'étouffait, il aime la discrétion, ça je pense que tu l'as vite compris. Je suis certaine qu'il n'a jamais vraiment tenu à elle. Il l'a lâché avant que cette histoire n'aille trop loin. Depuis il ne s'est plus jamais montré avec une femme. Il s'est forgé une sacrée réputation d'homme intouchable et intrépide. D'une main de maître, il maitrise toutes les informations le concernant. Les médias se sont beaucoup intéressés à lui, mais en vain, il met tout en œuvre pour protéger sa vie privée et déteste faire la une.
Ton mec est un paquet surprise que personne n'a jamais ouvert.
... Puis tu es arrivée de nulle part...
- Vous avait-il parlé de moi avant l'anniversaire de Charly ?
- Non, mais après le Gala, des bruits courraient dans la famille. Par la suite, j'ai su qu'il en avait parlé à Simone, dû au fait que tu travaillais pour elle. Elle avait peur de te perdre si les choses tournaient mal. Connaissant l'homme, il a dû prendre cela pour un défi supplémentaire.
- Et que pense votre famille de nous ?
- Divy sa mère t'adore ! Charly est plus discret, mais je sais qu'il t'apprécie. Nous autres, avons été surpris de l'impact que tu as eu sur lui.
- Impact positif rassure moi ?
- Evidemment, il est tellement épanoui avec toi, et surtout beaucoup moins sombre.
- Et toi Jo ? Ou en es-tu sur le plan amoureux ?
- J'ai rencontré un gars il y a deux mois. Mais c'est compliqué.
- Ah oui, pourquoi ?
- Pffff je ne sais pas ce que je me veux. Tu vois, je travaille dans un milieu où je rencontre beaucoup de monde, j'aime ma vie de légèreté sans attache. Mais il est vrai que je commence à me poser des questions.
- Mais il te plait ?
- Oh oui, il est canon et super sympa !
- Et lui, il veut quoi ?
- Il est bien plus accro que moi.
- Jo c'est toujours plaisant de se sentir spécial pour quelqu'un. Je pense que tu ne devrais pas fermer la porte. Laisse les choses se faire naturellement, et si elle ne se font pas, ce n'est pas grave.
- Tu as sans doute raison. Je n'ai juste pas envie de devoir rendre des comptes, de me justifier du fait que je travaille beaucoup le soir etc...
- Ben il suffit d'être clair avec lui dès le départ.
- Effectivement...

En rentrant, je vois que Nate a essayé de m'appeler. Ça ne fait que trois jours, mais j'ai un gros manque de lui. A défaut de n'avoir pu le joindre à mon tour, je prends une photo suggestive et la lui envois.

Son appel me réveille à 06:00. Au son rauque de sa voix, il vient tout juste de se réveiller.

- Allo
- Si je le pouvais, je rentrerais maintenant pour te bouffer ces petites fesses
- Nate il est 6h du matin.
- Je veux d'autres photos !
- Tu devras te contenter de celle-ci.
- J'ai hâte de te voir demain.
- Mince, j'ai oublié de te dire, demain soir j'ai une sortie.
- Tu te fiche de moi Divy ?
- Oui ! Je plaisante
- Je dois te laisser mon ange, tu me manques !
- Toi aussi tu me manques Nate.