Lui

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Au petit matin, je suis réveillée par la plus belle des nouvelles.
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« JE VAIS ME MARIEEEEEER 😊 <3 »
« Félicitations mon Elifan, je vous souhaite tout le bonheur du monde !!! »

Musique à fond, en sous-vêtements, je danse dans mon appartement. Je vais arriver en retard au travail, mais quelle importance, cette journée commence parfaitement bien. Je me sers un café en remuant mes fesses sur une vielle chanson de Queen, Don't stop me Now. Et j'en suis convaincue, comme dans la chanson, rien ne va m'arrêter... Je me tourne vers ma grande fenêtre assise, pour y apercevoir mes deux voisins d'en face, grand sourire aux lèvres, se rincer les yeux. Note à moi-même, acheter des rideaux et éventuellement cesser de danser à moitié nue.
J'enfile un jeans et un chemisier noir, gênée au possible, surtout en les voyant me faire de grands signes. Je finis mon café, jette la tasse dans l'évier et prends mon sac et mon manteau au passage. Il faut vraiment que j'y aille.
Les matinées se sont rafraichies, la fin d'année approche à grand pas. Je me précipite hors du bâtiment, et y aperçois un des voisins sortir en même temps dehors. Il est évident que je suis sa cible du matin. Beau garçon, certes, mais je n'ai ni l'envie, ni le temps pour ça. Je regarde ma montre et m'apprête à sprinter pour l'éviter, il marche rapidement dans ma direction pour me rattraper. Je dois accélérer le pas, vite !

- L'amour de ta vie, tu dis ?

Je me liquéfie sur place.

- Tu as vu un fantôme Divy ?
- On peut dire ça... Nate, que fais-tu ici ?
- Je pense qu'il faut qu'on parle. Mais tu as l'air pressée...

Je vois le voisin passer à côté de nous en me fixant.

- Non, je ne suis pas pressée, je vais avertir Steven que j'aurais du retard.
- On va prendre un café ?
- Non Nate, je préfère qu'on parle dans un endroit plus tranquille. Ça te gêne de monter chez moi ?
- Pas du tout.

Cet instant j'en ai rêvé des milliers de fois. Mais ce que je ressens est indescriptible. L'atmosphère dans l'ascenseur est très pesante, le silence étouffant. Mais qu'est ce qu'il est beau, je suis raide dingue de ce gars, il m'a tellement manqué ! Que fait-il ici ?

- Bienvenu chez moi. Je te fais visiter ?

J'essaie de faire redescendre la pression, j'ai les mains moites.

- Volontiers.

Il est là, debout, dans mon appartement et observe, les bras croisés.

- C'est très joli. C'est féminin, mais je me sens presque comme chez moi. Les tableaux, c'est des Fergus ?
- Oui, tu connais ?
- J'étais à son vernissage il n'y a pas longtemps. J'y ai croisé Steven.
- Ah

Comment ça il a croisé Steven ? Il ne m'a rien dit. On va devoir s'expliquer.

- Tu n'as pas de femme de ménage ou domestique Divy ?
Pic bien placé. Je sais qu'il fait référence à ma remarque du début de notre rencontre.
- Non, je suis une grande fille et capable de m'occuper de mon appartement.
Autant reprendre ses propres répliques...

- Viens, je te montre le reste.

Le tour est vite fait, il reste deux pièces, mon bureau et ma chambre. En rentrant dans ma chambre il reste sur le seuil de la porte. Je vois son regard s'attarder sur notre photo, mais il ne dit rien.

- Je te sers quelque chose à boire ?
- Volontiers, je n'ai pas encore pris mon café ce matin.

Nous sommes assis sur le canapé, une grande distance entre nous deux.

- Nate, que fais-tu ici ?
- J'avais besoin de te voir.
- Et qu'as-tu fais jusqu'à présent ?
- J'attendais
- Tu attendais quoi ?
- Le bon moment.
- Nate, je suis tellement désolée. Je m'en veux. J'ai essayé de te contacter à de nombreuse reprise. Pourquoi ne m'as-tu pas répondu ?
- Parce que ce n'était pas encore le moment.
- Le moment de quoi ?
- Divy, lorsque j'ai parlé avec ton père, j'ai bien compris que le timing pour nous deux n'était pas le bon.
- Mon père ? Mais qu'a-t-il à voir là-dedans ?
- Il m'a ouvert les yeux. Tu avais besoin de traverser toutes ces épreuves pour réaliser ce que tu souhaites réellement. Tu avais besoin d'apprendre à être complétement indépendante et te sortir de tes difficultés toute seule.
- Quand as-tu parlé avec mon père de tout cela ?
- Nous nous sommes vus après l'enterrement. Je suis également resté en contact avec Elie et Frany. J'avais besoin de savoir comment tu allais.
- Donc tu parlais à tous mes proches, mais pas à moi ? J'avais besoin de toi Nate, je ne me sentais plus moi-même. J'ai tellement souffert.
- Tu avais besoin de traversé toutes ces épreuves seule. Je ne suis et ne veut pas être ta bouée de secours.
- Mais du soutien, j'avais besoin de ton soutien.
- Apparemment pas, regarde-toi aujourd'hui.

Un long silence s'installe.

- Et maintenant, que fais-tu là ?
- Steven m'a envoyé le lien de l'interview. Ce que tu as dit m'a fait comprendre que c'est le moment.
- Nate, je me sens trahie. Vous vous êtes tous bien fichu de moi.
- Ne prend pas les choses ainsi. Tu avais besoin de traverser tout cela, c'était inévitable pour te reconstruire, ça peut paraitre bizarre ce que je vais te dire, mais ça en valait la peine.
- NON CA N'EN VALAIT PAS LA PEINE ! ILS M'ONT TOUS MENTI, ILS M'ONT VU AU PLUS BAS ET PERSONNE NE M'A RIEN DIT A TON SUJET !!!
- C'est inutile d'élever la voix. Oui, ils t'ont tous vu au plus bas, mais ils t'ont également vu te battre et te relever. Devenir la femme accomplie que tu es aujourd'hui. Viens vers moi, s'il te plait.

Je ne bouge pas, pensant à toutes les fois ou j'ai pleuré dans les bras des filles, des fois ou je me suis confiée à mon père au sujet de Nate, et ils ne m'ont rien dit.

- Divy, viens là.

Je me rapproche de Nate, il me prend la main et me tire vers lui. Sa chaleur se répand dans mon corps tout entier. Assis côte à côte, j'appuie ma tête contre son bras puissant. Enivré par son odeur familière, rassurante, éprouvent un sentiment de plénitude. Il passe son bras autour de moi et je me blottis contre lui dans une étreinte puissante. Il respire mes cheveux et m'embrasse sur la tête. Je voudrais que ce moment dure à jamais.

Nous restons ainsi un très long moment, sans dire un mot. Inutile de parler, le silence parle de lui-même. Son étreinte et ses caresses me font remonter le temps, je me sens bien, même très bien, en accord avec moi-même.

- Tu devrais accrocher des rideaux ici.
- Je sais...
- Alors fais-le, si tu le sais...

- Et maintenant ?
- Maintenant quoi Divy ?
- Toi et moi, on est quoi ?

Il soulève mon visage et dépose le baiser le plus délicat qu'il soit sur mes lèvres.

- Nous sommes tout ce que tu voudras qu'on soit, du moment que tu ne me rejettes plus pour des bêtises.
- Un nouveau départ, juste toi et moi Nate.
- Juste toi et moi ! Je vais devoir y aller travailler Divy, et je pense que toi aussi.

Nous nous levons et quittons mon appartement main dans la main.
Il m'accompagne en marchant jusqu'en bas de l'entreprise, prend mon visage entre ses mains et m'embrasse bien plus passionnément que tout à l'heure. Je me sens pousser des ailes, je ne réalise pas vraiment ce qui est entrain de se passer, c'est si inattendu.

En montant les étages, j'ai des papillons plein le ventre. La porte de l'ascenseur s'ouvre et Steven est là debout, affichant un sourire niait, attendant mon retour.

- Alors Mademoiselle Prestone. Pourquoi avez-vous eu du retard ce matin ?
- Steven ! Tu étais au courant tout ce temps !!! Tu ne m'as rien dit !
- Nathanaël était là ce matin, c'est moi qui lui aie donné ton adresse.

Plongée dans son regard Where stories live. Discover now