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Deux semaines plus tard, le 9 avril, jour de l'anniversaire de Nathanaël. Je passe prendre un gâteau chez son confiseur préféré, j'arrive dans sa chambre tôt le matin, afin d'avoir un moment d'intimité avec Nate, avant que ses parents n'arrivent. Nous avons prévu de passer la journée avec lui et fêter entre nous son anniversaire.

• Bon anniversaire mon amour, regarde ce que je t'amène, ton gâteau préféré. J'ai aussi pris des lys, je sais que tu aimes leur odeur. Comme cadeau, j'ai gardé précieusement une petite chose, que je souhaite t'offrir aujourd'hui.

Je m'allongée à côté de Nate, pose sa main sur mon ventre et sorts mon téléphone portable. Ces derniers jours, j'ai fait un montage des battements de cœur de mini-Nate, le son tourne en boucle. Je dépose mon téléphone sur sa poitrine, vers sa cicatrice et nous laisse bercer par ce son régulier et rapide. Comme d'habitude, des larmes ruissellent sur mon visage, dans le silence le plus complet, j'imagine ce que pourrais être notre vie à trois. Je ravale mes sanglots, ne souhaitant pas vouloir briser la magie de ce magnifique son, il est si envoutant, relaxant.

Je tiens fermement la main de Nate sur le bas de mon ventre. Je rêve qu'il puisse plus tard sentir les coups de pieds de notre futur enfant.
Un mouvement de sa main me fait littéralement décoller du lit. Les yeux écarquillés, je n'ose bouger, mon regard fixé sur sa main posée sur mon ventre, j'ai la nausée et suis tétanisée d'avoir rêvé et de me faire des illusions. Je sens et vois une nouvelles fois ses doigts bouger. Je ne peux retenir mes sanglots plus longtemps, je pleure à chaudes larmes. Toujours dans l'inquiétude que ce moment incroyable ne s'arrête, je reste figée, observant Nate reprendre vie, son corps change, de légers mouvements incontrôlés le font tressaillir. Sa tête se tourne vers moi et ses yeux noirs me transpercèrent l'âme. Il me regarde comme si le soleil l'éblouit. Je suis stupéfaite, il est là, il est conscient !

J'entends un douloureux murmure sortir de sa bouche, juste un mot :

• Divy...
• Oui mon amour, je suis là. J'ai toujours été là, je serais toujours là.

Son corps est tellement affaibli, il peut à peine se mouvoir. Je lui caresse le visage, gentiment il reprend des couleurs, ses traits changent, je suis subjuguée par ce que je vois, je ne réalise pas encore ce qui se passe réellement. Je me rhabille et appuie sur la sonnette d'urgence. Les infirmières se précipitent dans la chambre suivies des médecins

Instinctivement je recule, laissant la place aux professionnels de la santé, je m'appuie contre le mur, figée, observant la scène, les mains tremblantes. J'ai rêvé de cet instant pendant des semaines, des mois, j'ai prié pour que ça arrive, et c'est enfin là, aujourd'hui, en ma présence. Nate a la tête tournée dans ma direction et ne décroche pas son regard du mien. Une infirmière vient vers moi et prend par la main.

• Venez, ne rester pas à l'écart toute seule, votre place est à ses côtés.

Je me laisse guider jusqu'à Nathanaël. Je lui prends la main, qu'il serre avec beaucoup plus d'entrain que tout à l'heure. Il ne me lâche toujours pas du regard, je lui souris, et je vois pour la première fois ses yeux se remplir de larmes. Dès que je fais le moindre mouvement, il me serre la main encore plus fort, comme pour m'empêcher de partir. Nate peut à peine bouger ses jambes, ses bras et son corps, le médecin me rassure, après tant de semaines dans le coma, et malgré les stimulations, il a besoin de se reconstruire. Au bout d'un long moment, Nate essaie d'avaler de toute petite quantité d'eau, gouttes à gouttes. La parole est difficile, il est très vite essoufflé et sa voix enrouée. Woua, je n'arrive toujours pas à y croire, le bonheur que je ressens est au-delà de tout. Après de nombreux examens, les médecins me confient qu'ils sont stupéfaits par son état, en particulier après un long coma. Nate récupère très vite, tous ses examens cliniques sont excellents, il va avoir besoin de temps et rééducation pour retrouver la forme, mais il est là parmi nous, il me regarde à nouveau de ses yeux noirs et c'est tout ce qui importe.

Sachant que ses parents ne vont pas tarder à arriver, je demande au personnel de la santé de rester dans la confidence, afin qu'on puisse les surprendre. J'imagine la tête de Marie et Charly en voyant leur fils réveillé. 

Avant qu'ils n'arrivent, nous nous retrouvons seuls un petit moment ;

• Nate, tu n'imagines pas à quel point tu m'as manqué. À quel point j'ai eu peur, et comment j'ai souffert. Je ne veux plus jamais être séparée de toi, je t'aime tellement, tu es tout pour moi.
• Ce bruit
• Quoi ?
• Le son, c'était quoi ?

Il l'a donc entendu, son cerveau à assimilé ce que je lui faisais écouter.

• C'est le son de son petit cœur.
• De qui ?
• Du petit être qui vit en moi. Un petit bout de toi, un petit bout de moi.
Son visage s'illumine instantanément et un grand sourire embellit ses traits fatigués.
• C'est vrai ?
• Oui, je suis enceinte, bientôt la fin du troisième mois. Mon cœur, tu vas être papa...
• Mes parents le savent ?
• Non, personne à part Elie.

Il pose sa main fébrile sur mon ventre.

• Tu as d'autre nouvelles de ce style à m'annoncer ?
• Il s'est passé énormément de chose, mais rien qui ne vaille la peine d'être évoqué maintenant. Je dois appeler mon père et les filles. Ce jour est si spécial

J'appelle mon père en Face time, l'expression de son visage est indescriptible. Il fixe l'écran de son téléphone, les mains posées sur sa tête, comme s'il n'arrive pas à croire à ce qui est en train de se passer. Un peu comme moi quelques heures auparavant.
Puis j'appelle les filles en double appel vidéo, c'est drôle de voir leur tête en découvrant Nate réveillé, leurs cris aigües sont insoutenables, je prends une capture d'écran pour garder leurs expressions en souvenir.

On toque à la porte, Marie et Charly entrent avant que je ne réponde. Le gâteau que sa mère tient dans les mains s'esclaffe par terre lorsqu'elle voir son fils réveillé. Son père perd l'équilibre et je viens à sa rencontre pour le soutenir. Je les accompagnent prêt de leur Nathanaël. Ils s'effondrent en larmes, Marie est sous le coup de l'émotion, elle ne cesse de le toucher, comme pour se prouver que ce n'est pas un rêve. Charly a perdu la parole, figé, il observe son garçon avec une émotion indéchiffrable.

La journée défile si rapidement. Entre les passages des médecins et les siestes à répétition de Nate, nous ne voyons pas les heures passer. Chaque fois que Nate s'endort, nous cessons de respirer, pris de panique, ne souhaitant pas revivre le calvaire des derniers mois. On l'observe, et scrute chaque mouvement de son corps. Dès qu'il ouvre les yeux, nous soupirons de soulagement.
A la fin de la journée, Marie et Charly se préparent à partir. Mais il reste une chose d'inachevée, avec Nate, on échange un regard, on se comprend sans avoir besoin de parler.

Au moment où sa mère embrasse Nate, il lui dit tout naturellement.

• Maman, je vais être papa.

Cette fois son père se laisse tomber sur le fauteuil derrière lui. Marie se tourna vers moi ;

• (Marie) QUOI ? DIVIY ????? Vous allez finir par nous tuer vous deux !
• Désolé maman
• (Marie) Viens dans mes bras Divy, pourquoi ne nous as-tu rien dit ?
• Je l'ai su il y a deux semaines, je n'étais pas encore prête à le partager. J'avais besoin d'un peu de temps...
• (Charly) Si je n'ai pas eu de crise cardiaque aujourd'hui, je n'en aurai probablement jamais. Vous me comblez de bonheur.
• (Marie) Divy, dès le premier jour où je t'ai vu au Gala, j'ai su que tu étais celle qui changerai nos vies.
• Je m'en souviens, c'était une soirée spéciale.
• (Charly) Plus qu'un mariage et l'affaire est pliée.
• Charly, tu vas trop vite...
• (Nate) Ça va, je ne vous dérange pas trop les trois ?
• Désolé mon cœur, nous avons pris l'habitude de parler ouvertement sans t'inclure.

Enfin seul, on ne se lâche pas physiquement, comme un besoin obsessionnel de se toucher pour se rassurer.

• Viens sur moi Divy
• Tu es certain ?
• Divy, je ne suis pas en sucre

Je monte sur lui, faisant attention de ne pas lui faire mal, je l'embrasse, puis caresse son visage. Il pose ses mains sur mes fesses et m'attire contre lui, je le sens durcir.

• Nate, tu es sérieux ?
• J'ai besoin d'être certain que tout fonctionne comme avant

Plongée dans son regard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant