Chapitre 6 - Rendez-vous

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Pour toute réponse, le ténébreux haussa brièvement ses épaules, bien que quelque peu agacé par la tournure de cette discussion. Semblant remarquer son malaise, le jeune homme face à lui évoqua un tout autre sujet.

« Tu as une relation en ce moment ? »

Quelque peu décontenancé, le jeune homme papillonna des cils. Pouvait-il considérer sa situation avec Kaleb de relation ? Non, impossible.

« Non, personne en vue. Et toi ? Hasarda-t-il pour continuer la discussion.

-          Pas vraiment. Il y a bien une personne qui pourrait éventuellement m'intéresser, mais je ne pense pas être son type d'homme.

-          Comment peux-tu en être sur ? Demanda Cameron.

-          Ces choses là, ça se sent tu sais. »

Il ne voyait pas comment on pouvait savoir par le biais seulement d'un aprioris, que l'on pouvait ou non correspondre à telle ou telle personne. C'était idiot. Néanmoins, il ne fit aucune réflexion désobligeante, se contentant d'hocher distraitement la tête en signe d'acquisition : il ne comptait pas se chamailler avec lui autour d'un sujet aussi stupide et dans un café. Ils continuèrent alors de discuter, parlant de tout et de rien, de leur travail, de leur vie, de leurs hobbies.

« Ton père est policier ? Souffla Dylan, l'air surpris.

-          Puisque je te le dis, fit Cameron dans un sourire.

-          Et bien, je n'aurais jamais pensé à ça. Vous avez l'âme du justifier dans la famille ? Le père policier, le fils avocat...et ta mère, que fait-elle ?

-          Elle ne travaille plus depuis deux maintenant, elle s'occupe de ma petite sœur. »

Esquissant un léger sourire, Dylan porta sa chope de bière à ses lèvres, avalant une gorgée de sa boisson alcoolisé, avant qu'il ne souffle, l'air amusé :

« J'en apprends des choses sur toi aujourd'hui, tu n'es pas si bavard d'habitude.

-          Disons que je reste un peu pudique en public, surtout quand on est aux bureaux, je reste professionnel.

-          Je comprends. Il faudrait qu'on fasse ce genre de sortie plus souvent dans ce cas, suggéra Dylan.

-          Pourquoi pas, oui. »

Il appréciait réellement son collègue, et surtout surement celui avec lequel il s'entendait le plus dans l'entreprise. Il était simple, aimable et gentil. Manger en sa compagnie se révelait presque être apaisant le midi, alors qu'il croulait sous les dossiers, qu'il était prit de panique. Dylan trouvait les mots juste pour le rassuré. Ça faisait du bien d'avoir un ami sur lequel compté par moment, sur lequel on pouvait s'appuyer. Malgré tout, ce n'était pas pour autant qu'il allait lui dévoiler tout ses petits-secrets. Non, il y avait déjà Josh pour cela, qui l'harcelait presque pour qu'il l'informe de l'avancement de sa vie privée - et encore plus maintenant qu'il lui avait parlé de Kaleb. Il avait l'impression que son père était de retour dans sa vie, désirant tout contrôler, tout savoir au sujet de ses faits et geste. C'est bon, il était un grand garçon maintenant : il était libre de faire ce qu'il désirait avec qui il voulait. Point final. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher d'en parler à Josh, qui s'avérait être parfois la voix de la sagesse. Soudain, il sentit son téléphone vibrer dans la poche de son jean, si bien qu'il s'excusa auprès de son collègue, tout en s'emparant de l'objet. Un numéro qui lui était inconnu s'afficha, et il finit par se décider à lire le message :

« Je suis sincèrement déçu de voir que tu n'as pas daigné me rappeler après cette nuit, j'en suis réellement offensé, je pensais que tu étais un homme bien, Cameron... Enfin, j'attends toujours ta réponse, et tu sais je ne suis pas réellement patient. Je t'ai laissé du temps, pour réfléchir à tout ça. Maintenant je veux ma réponse, beau goss. Rappel moi. vite. Ou dis-moi où tu es : j'ai envie de te voir... Au faite, j'ai pris ton numéro pendant que tu dormais à poing fermé dans mon lit, lit qui t'attend toi et ton joli cul. »

DésillusionWhere stories live. Discover now