Maximilien a vécu toute sa vie dans l'espace, ramassant les restes de vaisseaux brisés dans l'espoir d'une vie meilleure - jusqu'au jour ou lui et son copilote, un robot nommé Dusty, trouvent sur une planète abandonnée un être vivant du nom de Seth...
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Bien malgré moi, j'avais décidé d'écouter mon copilote pour partir à la recherche du Nuvien et poser cette question si essentielle, celle qui expliquerait tout - qui avait massacré son peuple, près d'un siècle plus tôt ?
J'avais trouvé Seth. Son regard jaune fixé sur moi, froid - comme s'il s'avait déjà ce que j'allais lui demander. Sa réponse ne s'était pas faite attendre.
- Crois-moi, tu ne veux pas savoir ce qui est arrivé.
Le ton de Seth était glacial, et son regard jaune rivé sur moi me donnait la nausée. Il était recroquevillé dans son coin, sur sa couchette, et j'avais l'impression que ma question venait de le jeter dans une spirale, dans quelque chose auquel il n'avait plus pensé depuis longtemps.
- Je- je suis désolé, tentai-je finalement. C'est Dusty qui m'a conseillé de venir te voir. On s'inquiète de ce qui peut bien advenir des quarante-neuf autres Nuviens cryogénisés... et tant qu'on ne sait pas qui vous a... massacrés... alors on va rester trop longtemps dans le noir. C'est dangereux.
Seth baissai le regard. Il avait ramené ses genoux vers sa poitrine, ses bras crispés autour dans un geste protecteur. Il ferma les yeux, leur lueur jaune disparaissant dans la pénombre.
- Seth-
- Maximilien. Je n'ai pas envie de te dire la vérité.
- Pourquoi ? demandai-je, le coeur au bord des lèvres.
- Parce que j'ai honte. Et plus que tout, parce qu'aujourd'hui encore, près d'un siècle plus tard... j'ignore encore qui nous a attaqués ce jour-là.
Une horrible grimace traversa mon visage, et je reculai d'un pas. Comment pouvait-il ignorer une information si cruciale ? S'était-il tenu trop loin des affrontements ?
Seth pinça des lèvres. Toute l'assurance qu'il affichait en temps normal avait disparue. Son visage était hanté par des souvenirs, sa peau mate avait une teinte maladive. D'un murmure, son aveu continua, comme une prière que je ne pouvais plus arrêter :
- Ils sont venus par le nord. Des systèmes les plus lointains aux confins de l'univers, si froid qu'on en voit jamais le jour. Ils sont venus, et ils ont réduit ma planète en cendres.
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Les vaisseaux hurlaient et sifflaient, traversant l'atmosphère de la planète à une vitesse vertigineuse. Le ciel était noir de suie, la terre était en feu et se fracturait par le milieu. Ce n'était qu'une question de temps avant que le noyau explose, entraînant étoiles et habitants dans une fin prématurée.
Au milieu de cet enfer, j'avais les bras crispés sur le silhouette frêle de ma petite soeur, courant pour essayer d'atteindre l'un des vaisseaux d'évacuation. Il n'en restait plus beaucoup, moins d'une dizaine.
