Maximilien a vécu toute sa vie dans l'espace, ramassant les restes de vaisseaux brisés dans l'espoir d'une vie meilleure - jusqu'au jour ou lui et son copilote, un robot nommé Dusty, trouvent sur une planète abandonnée un être vivant du nom de Seth...
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Heureusement pour nous, la seconde file d'attente avançait plus rapidement que la première. De nombreuses personnes étaient refusées sans qu'on sache vraiment pourquoi, nous faisant progresser. Toute cette histoire m'inquiétait de plus en plus, et j'espérais au moins pouvoir repartir avec les papiers de Seth et d'Enora, à défaut de ceux pour le vaisseau.
Le simple fait de savoir qu'on allait devoir revenir le lendemain pour notre chasseur m'agaçait prodigieusement mais c'était ainsi - Escior était un calvaire bureaucratique destiné à nuire à chaque personne assez faible pour lutter contre la tonne de papiers et de signatures à fournir.
- Pourquoi crois-tu qu'ils sont refusés ? murmura Enora en se penchant vers moi.
Il ne restait plus que trois personnes devant nous. Dehors, il faisait nuit et je savais que tout allait bientôt fermer pour la nuit.
- J'en sais rien, avouai-je honnêtement.
Je fixai la personne devant le comptoir, rudement refusée à grand renforts de chuchotements agressifs.
- L'autre employée de tout à l'heure a parlé d'un montant à payer, intervint Seth. Peut-être qu'ils n'ont tout simplement pas les moyens.
- C'est vrai qu'il n'y a aucun montant d'affiché clairement ici... c'est sûrement une mauvaise surprise pour beaucoup d'entre eux, devina Enora.
- Eh bien ça n'annonce rien de bon pour nous, maugréai-je.
Il fallut près d'un quart d'heure supplémentaire avant d'arriver devant le guichet. Cette fois-ci, ce fut un homme âgé qui nous accueillit, au moins la soixantaine. Sa veste de costume grise était rapiécée, et tout son visage était affaissé par l'épuisement.
- Pour qui sont les papiers ? demanda-t-il sans préambule.
Loin d'être vexé par son ton direct, et plutôt ravi qu'il en vienne directement au fait alors qu'ils semblaient sur le point de fermer dans peu de temps, je désignai mes deux camarades. L'homme consulta sa montre, fronça un peu les sourcils et s'exclama :
- On devrait avoir le temps de s'occuper des deux. C'est 100 Crédits par personne.
- 100 Crédits ?! répétai-je, absolument horrifié.
Il était hors de question que je sorte une somme aussi énorme ! Après l'achat du chasseur, il me restait plus grand chose de mon argent durement accumulé - certainement 500 crédits, tout au plus - je ne pouvais me permettre de tout dépenser ainsi pour quelqu'un d'autre que moi.
- Si vous n'avez pas l'argent, partez, que je puisse m'occuper de quelqu'un d'autre, soupira l'employé d'un ton flegmatique.
- Non, non, on va payer ! s'écria Enora.
Je tournai la tête vers elle, un peu surpris. Elle glissa une main dans une poche en m'adressant un sourire qu'elle voulait rassurant.
- Tu as accepté que je vienne à bord de votre vaisseau. Je ne vais pas abuser de ta générosité, et je ne pense pas que tu accepterais de payer pour moi de toute façon.
