Maximilien a vécu toute sa vie dans l'espace, ramassant les restes de vaisseaux brisés dans l'espoir d'une vie meilleure - jusqu'au jour ou lui et son copilote, un robot nommé Dusty, trouvent sur une planète abandonnée un être vivant du nom de Seth...
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La première chose que je ressentis en ouvrant les yeux fut la douleur qui irradiait de chaque partie de mon corps. Avec un grognement, je tentai de me redresser sur un coude pour regarder autour de moi.
Le Zénith s'était visiblement écrasé sur une planète que je ne connaissais pas, au fin fond d'un désert de dunes brûlant. Le cockpit était enfoncé dans le sable, l'un des réacteurs semblait avoir explosé et éclaté comme un fruit pourri, et une fumée épaisse et malodorante s'échappait de mon précieux vaisseau.
Vu les dégâts, le fait que je sois en vie tenait du miracle.
Tentant de m'asseoir, un gémissement m'échappa. En baissant les yeux, je vis où était le problème - un éclat de métal m'avait profondément entaillé au milieu du torse, sans compter les multiples coupures, bleus et tâches.
- Bordel de merde, jurai-je à mi voix.
Où étaient Dusty et Seth ? Le Nuvien n'avait certainement pas la moindre blessure et avait dû survivre au crash... mais qu'en était-il de mon ami et copilote ?
Me redressant tant bien que mal, la main posée sur la plaie en travers de ma poitrine, je décidai d'avancer en direction du Zénith. J'adressai une prière silencieuse aux dieux inconnus qui parcouraient l'univers, leur suppliant de m'avoir laissé mon ami sur cette planète certainement hostile.
- Dusty ? Dusty, où es-tu ?! appelai-je, toussant à chaque mot prononcé.
Ignorant la douleur qui me faisait frissonner, je me glissai dans la carcasse de notre vaisseau, détournant les yeux des dégâts qui me serraient le coeur.
- Dusty ?
Il n'y avait rien ici, seulement le métal tordu et fumant, et le tableau de bord éteint.
- Merde, merde, sifflai-je entre mes dents.
Me dirigeant à l'arrière du vaisseau, je parvins à trouver un kit de premiers secours pour nettoyer mes plaies, retirer le sable et faire un bandage grossier sur le devant. Enroulant tant bien que mal la bande de gaze autour de mon torse, jurant tout le long de l'opération, je finis par arrêter l'afflux de sang. Gobant une capsule contre la douleur qui se trouvait au fond du petit sac rouge et blanc, je glissai le reste du kit dans un sac abandonné durant notre chute avant de le glisser sur mon épaule.
Après être parti à la recherche de quelques pièces d'armure pour remplacer celles qui avaient été endommagées - surtout le plastron - je récupérai aussi quelques armes, l'une d'elle soigneusement cachée contre une cuisse, l'autre dans le dos, et le reste dans un compartiment sur mon avant-bras gauche. Pour finir, je récupérai toute la nourriture lyophilisée à disposition pour les jeter pêle-mêle au fond de mon sac. Je n'étais pas un grand fan des rations de survie, mais j'avais le drôle de sentiment que je n'allais pas avoir le choix.
- Bon, essayons de retrouver ces deux idiots, maugréai-je, quittant le Zénith.
Je jetai un dernier regard à mon vaisseau, le coeur serré. Je n'étais pas certain qu'il soit réparable... et si il l'était, la somme serait peut-être bien trop importante pour que je puisse la payer.
Arrachant une minuscule plaque sur le cockpit, je la glissai dans une poche en guise de souvenir - ma nostalgie était un bien piètre défaut que je n'avais jamais réussi à endiguer. J'avais le sentiment d'abandonner un ami mourant sur un champ de bataille, et je me sentais stupide d'en avoir les larmes aux yeux.
Tout ce que j'espérais désormais, c'est que Seth n'ait pas fait de mal à Dusty. Plus que tout, j'avais peur de découvrir la raison pour laquelle je m'étais réveillé seul.
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Cette planète voulait vraiment ma mort.
Le sol était brûlant, le sable agressif, fouettant mon visage, m'obligeant à porter mon casque et réduire ma vision. L'horizon semblait onduler à cause de la chaleur causée par les trois soleils en suspension dans le ciel. Je n'avais presque aucune piste pour retrouver Dusty et Seth - seulement des traces de pas, juste au pied de la carcasse de notre vaisseau, m'ayant indiqué dans quelle direction partir. A présent, j'avançais à l'aveugle, et pas la moindre trace de vie à des kilomètres à la ronde.
Plus l'heure passait, plus je transpirais, et je devais si souvent m'arrêter pour boire un peu que j'avais peur de ne pas tenir plus de quarante-huit heures dans ce désert de dunes.
C'est ce que je pensais encore avec inquiétude quand je découvris la silhouette d'un village, près d'une heure plus tard. Aussitôt rassuré, je pressai le pas, espérant que ceux qui vivaient ici aient vu mon copilote, peut-être même le Nuvien.
Le village en question était bien plus grand que je ne l'avais imaginé de prime abord - tours longues et carrées dressées vers le ciel, maisons de forme cubique, l'endroit semblait avoir été grossièrement assemblé à l'aide de briques de construction géantes, puis décorées de fleurs séchées et de peintures grossières sur les murs.
En entrant dans le village, je fus vite arrêté par les habitants. Il s'agissait de grands aliens, à la peau terreuse et aux yeux gigantesques, entièrement noirs. Habillés de grands vêtements amples de couleur blanche, sable, parfois rouges, ils semblaient peu dérangés par la chaleur qui m'accablait.
- Euh... bonjour ? tentai-je. Je cherche des gens qui étaient avec moi. Un Nuvien et un robot ?
Il y avait peu de chances qu'ils parlent ma langue, et cela se confirma quand ils commencèrent à discuter entre eux à grands renforts de geste, désignant du bout du doigt mes armes bien en évidence, ainsi que mon armure épaisse. Finalement, l'un d'eux tira sur mon bras, cria quelques mots dans ma direction, avant de m'entraîner dans son sillage. Un peu perplexe, je me laissai entraîner, espérant retrouver Dusty et savoir où était passé Seth.
J'avais beau le détester, je devais savoir où il était, car il était bien trop dangereux pour être laissé en liberté sans la moindre supervision.
Le drôle d'alien m'obligea à traverser tout le village, passant devant des maisons colorées et qui devaient certainement être pleines de vie le reste du temps... mais pour l'instant, il n'y avait qu'un silence pesant, et les habitants se contentaient de m'observer depuis leurs fenêtres, refusant de descendre dans la rue. Ils semblaient tous se cacher de quelque chose - et je n'étais pas certain de vouloir découvrir ce qui les inquiétait tant que cela.
- Attendez, vous ne voulez pas me dire où on va ? Enfin, tenter de me le dire ? Jusqu'où allons-nous, comme cela ?
L'alien s'agita, agacé de me voir m'arrêter, les pieds plantés dans le sol, refusant de continuer ma route. D'un geste, il désigna le symbole sur mon casque - l'oiseau de métal et son drapeau blanc dans le bec.
- Vous... vous reconnaissez l'emblème de l'Empire Uskar ? demandai-je, de plus en plus perplexe.
Cette planète inconnue au bataillon n'était même pas sur les cartes célestes - comment avaient-ils eu vent d'un tel symbole ?
L'alien fit signe de le suivre, encore et encore, tirant sur mon bras avec un tel acharnement que je fini par céder - si il reconnaissait Uskar, peut-être me menait-il vers des gens qui pourraient me venir en aide.
Je compris l'étendue de mon erreur lorsqu'au détour de dunes gigantesques, après avoir laissé le village dernière nous, je découvris un avant-poste Rhéthéen, aux tours de métal aveuglantes et remplie de gardes.
Le problème ? Ils venaient tout juste de nous repérer.
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Oh oh, les ennuis continuent de s'entasser pour notre pauvre Maximilien... et cela ne va pas aller en s'arrangeant, je peux vous le dire !
