Chapitre 5 - Réflexion.

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« Et cette histoire de baise sans sentiment ?

- Je vais y réfléchir.

- Quoi ? Tu doutes encore de mes capacités ?

- Bon sang, Kaleb, fous moi un peu la paix, je vais me faire virer par ta faute.

- Je veux ta réponse.

- Plus tard. »

Le poussant, il sortit en trombe de l'appartement, dévalant les escaliers, haletant, alors qu'il pouvait presque entendre le rire moqueur du roux résonner dans le couloir des escaliers. Le fourbe.

Lorsqu'il arriva à son travail, il se rendit de suite dans le bureau de son supérieur, lui faisant ses excuses, qu'il accepta, non sans lui souligner que c'était la dernière fois, et que la prochaine fois, il lui faudrait une bonne excuse pour arriver si tard sans être pénalisé. Le remerciant, il quitta le bureau, soulagé, alors qu'il ôtait le premier bouton de sa chemise pour respirer. Traversant le couloir, il se hâta de rejoindre son bureau, espérant que Mme Rivera n'était pas encore arrivée, patientant devant la porte. Heureusement, il lui restait visiblement quelques minutes pour arranger son bureau et faire comme si de rien n'était. Se laissant tomber sur son fauteuil, il poussa un long soupir, passa sa main dans ses cheveux, alors qu'aussitôt, deux coups retentirent derrière la porte. Clamant un « entrez », il vit sa cliente entrer dans la pièce, refermant la porte derrière elle. il lui serra la main en guise de salutation, puis l'invita à prendre place.

« Bien, vous avez donc analysé mon dossier ?

- Oui, madame. Si vous ne voulez pas passer devant le juge, il faut que vous et votre mari soyez d'accord.

- Qu'en pensez-vous, vous ?

- D'après vos reçus, j'imagine qu'il serait préférable que votre fils soit gardé par vous, et que votre mari ait sa garde uniquement le week-end. Il faudrait en discuter avec lui. vous pensez être capable de le faire ?

- Mon « mari », est une vraie tête de mule. Il ne voudra jamais m'écouter, même s'il sait que je suis la mieux placée pour garder Kévin. »

Elle poussa un soupir, l'air las et surtout fatigué par cette histoire.

« Écoutez, je peux éventuellement en discuter avec lui, mais je pense que vous êtes la mieux placée pour cela. Je ne suis qu'un avis externe.

- Serait-ce possible que vous en discutiez avec lui dans un premier temps ? S'il ne veut pas entendre raison, alors j'en parlerai avec lui. Dans le pire des cas, nous irons devant le juge. »

Acquiesçant d'un petit hochement de tête, il regarda alors la jeune femme se redresser, l'air quelque peu épuisée par ce débat sans fin avec son mari, alors qu'il se redressait à son tour pour lui serrer la main. Il la raccompagna alors à la porte, tout en lui souhaitant une bonne fin de journée, avant qu'il n'entende des bruits de talons réguliers qui s'évanouissaient au fur et à mesure que Mme Rivera s'éloignait le long du couloir. Retournant dans son bureau, il s'installa sur sa chaise, flâna un moment, avant de soupirer longuement en repensant à cette nuit passée en la compagnie de Kaleb. Ça avait été divin, et bien trop ensorcelant à son goût. Ce type le rendait réellement fou – ça commençait même à l'inquiéter d'ailleurs.

Se remettant au travail, il continua de remplir des dossiers, d'arranger des rendez-vous avec différents clients pour leur exposer son avis ainsi que la solution qu'il pensait être la plus adéquate à leur problème. Il se surprit un moment à divaguer sur un réseau social pendant un moment, avant de fermer en vitesse la page WEB, de part d'être surpris par quiconque, bien que cela aurait été difficile étant donné qu'il avait son propre bureau. Aux alentours de quinze heures, il décida de prendre une pause, afin de se détendre un peu et avoir une petite coupure dans sa journée. Quittant la pièce, il longea les différents couloirs de l'entreprise, avant de sortir du bâtiment. Il avait envie de fumer, et cela n'était pas envisageable dans les bureaux. Inspirant une bonne goulée d'air frais, il fouilla un moment la poche de son jean avant de sortir un paquet de cigarette accompagné de son briquet noir. S'appuyant contre le mur, il coinça le fin rouleau blanc entre ses lèvres, fit danser la flamme de son briquet devant l'objet, puis le rangea dans sa poche. La nicotine, ça lui faisait un bien fou, la tout de suite.

DésillusionWhere stories live. Discover now