Suis moi, je t'en prie.

Chapitre 18

Charlie :

-Charlie ?! Il a disparu des caméras !

-Impossible !

    J'accours près de Kyler et Jonas pour voir sur leurs écrans. Il n'est plus là.

-Remonte de quelques secondes.

    Kyler s'exécute immédiatement. Sur l'écran, on voit Julian (Calme mon cœur, il va sortir de ma poitrine..) avec un sac à la main et une housse de guitare sur le dos, puis deux hommes qui arrivent en courant et l'attrapent par l'arrière, lui font lâcher ses deux sacs et l'emmènent en lui mettant un tissu sur la bouche. Puis plus rien. Ils sont sortis de la salle.

***

-Tu es sûr que c'était lui ?, m'interroge Loritz qui visionne les vidéos de surveillance avec moi pour au moins la vingtième fois.

-Oui, j'en suis sûr. Et puis la guitare qu'il a laissée avant de se faire enlever appartenait à ma mère. Alors oui, je suis sûr que c'était lui.

-Pourquoi veux-tu autant le retrouver ?

    D'un soupir, je me retourne pour lui faire face et le regarder droit dans les yeux.

-Es-tu déjà tombé amoureux ?

-Si tu savais...

    Du désespoir s'entend dans sa voix et ça me brise le cœur parce que j'ai bien remarqué qu'il n'était pas insensible au charme d'une certaine personne. C'est vrai que devant moi, et seulement moi, il se permet de se laisser aller, mais pas assez pour qu'il me dévoile complètement ses sentiments et tout ce qu'il ressent. Des sentiments qui le font souffrir tous les jours, mais c'est sûrement ces mêmes sentiments qui le font se lever tous les matins et qui le motivent à avancer malgré cet amour impossible.

-Je ne peux plus me passer de lui, et encore moins quand je sais qu'il est entre les mains d'Andrews.
-Alors je serai à tes côtés durant ce sauvetage et je t'aiderai à retrouver cet amour perdu.

Julian :

    C'est certain, le garçon d'hier soir avait raison. Charlie n'est plus qui elle était, elle est devenue cette Mujona je ne sais quoi. Et ça me tue de me dire que je n'étais pas là pour empêcher cette chose-là d'arriver... Je n'étais pas là...

***

    J'ai essayé de me débattre autant que possible, mais je n'avais aucun moyen de m'en sortir. Ils étaient deux, et ils avaient bien plus de force que moi, alors je ne faisais clairement pas le poids. Ils m'ont attaché, bâillonné, jeté dans une voiture ou un camion avant de me faire descendre, m'emmener dans la cave d'un grand bâtiment et me mettre attaché à une chaise avant de commencer leurs nombreuses tortures. Ça ne fait que quelques jours que je suis ici, et j'ai déjà dû perdre le quart de tout mon sang. Mon visage et mon corps sont sûrement complètement défigurés à cause des coups de poing, de pied et même des éraflures de couteau. Et je n'ai aucune putain d'idée de ce qu'ils me veulent...

-Bien le bonsoir, Julian.

    Le voilà qui arrive... Cet homme au sourire démoniaque, aux yeux remplis d'horreur, à la voix pareille à celle du diable.

-Dis-moi, as-tu bien dormi ? Il y a eu de l'orage la nuit dernière et je me suis inquiété à ton sujet, ne sachant pas si tu en avais peur. Comme je sais que ton amie, Charlie, en a peur.

    L'entente de son prénom déclenche en moi une envie soudaine de bouger dans tous les sens, espérant pouvoir me détacher ou au moins enlever le tissu dans ma bouche qui m'empêche de lui dire ce que je pense de ces enfoirés.