Chapitre 17

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Julian :

    J'erre dans les rues depuis des heures, des jours, des semaines, et peut-être même des mois à la recherche du moindre petit indice, de la moindre petite piste qui pourrait m'indiquer où elle est ou même me rapprocher d'elle... Mais rien du tout, je ne fais que tourner en rond et ça me rend fou.

    Capuche sur la tête, je continue à marcher encore et encore, mais cette fois-ci pour rentrer dans ma chambre d'hôtel. Je ne regarde pas où je vais, j'avance simplement en titubant, la tête basse, dans les rues au milieu de la nuit, au milieu de la foule et de plusieurs groupes de personnes avec un peu trop d'alcool dans le sang. J'en percute quelques-uns sans me retourner et en continuant mon chemin, oubliant que je me trouve dans un quartier mal fréquenté, jusqu'à ce qu'un homme, puant l'alcool à plein nez, m'attrape par le col en levant son poing dans ma direction. Désespéré par tout ce qui peut se passer dans ma vie, je ne trouve pas la force de me défendre. Je préfère fermer les yeux et tourner la tête sur le côté, en attendant le choc. Au bout de longues secondes, je me rends compte que l'alcoolique prêt à me frapper ne me tient plus par le col et que le coup n'atterrit pas sur mon visage. J'ouvre enfin les yeux et vois un deuxième homme, qui lui, contrairement au premier, paraît sobre, mettre celui qui était prêt à lever la main sur moi à terre d'un seul geste brusque.

-Ne t'en prends pas à des innocents, tu sais ce que tu risques sinon.

    Sans me jeter un coup d'œil, il m'attrape par le bras et me tire vers un bar pas très loin de là, mais qui n'est pas du tout sur mon chemin que j'avais commencé à prendre pour rentrer me coucher. Mais en raison de ce sauvetage, je préfère me taire et le laisser me tirer à l'intérieur du bar, et nous nous asseyons au comptoir.

-Alors, qu'est-ce qu'un gamin de ton genre fait dans des ruelles comme celle-ci à cette heure-là ?

    Je me contente de fixer les bouteilles entreposées sur les étagères en face de moi sans l'ouvrir, réfléchissant à ce que je pourrais inventer comme mensonge pour ne pas m'étaler sur ma vie et mes problèmes actuels à un inconnu.

-Deux whisky s'il vous plaît.

    Je ne bois pas en temps normal, mais rien à foutre, j'en ai besoin, j'ai grand besoin d'un remontant.

-Alors, tu réponds à ma question ?

    Après tout, qu'est-ce qu'il me reste à perdre ? Rien, j'ai déjà tout perdu. Je prends une gorgée du verre que le barman vient de déposer devant moi avant de tirer une légère grimace. Je n'ai pas l'habitude de boire des boissons aussi fortes. Cet homme, enfin ce garçon, parce qu'en vrai il a l'air d'avoir mon âge ou légèrement plus âgé, me regarde toujours, attendant sûrement une réponse de ma part.

-Charlie...

-Charlie ? Charlie Smith ?

-Vous la connaissez ?

-Bien sûr, oui. Tout le monde ici la connaît. Tu peux demander à n'importe quelle personne hors-la-loi ici, tous te diront qu'ils ont eu la chance de simplement croiser son chemin ou qu'ils ont eu le malheur de perdre l'un ou plusieurs de leurs semblables lors d'une de ses visites surprises.

-On ne doit pas parler de la même Charlie...

    Ce mec assis à côté de moi est vraiment particulier. Et ce qu'il raconte n'a aucun sens. Franchement, Charlie tuer des hors-la-loi ? Et puis quoi encore, c'est n'importe quoi.
Il sort une feuille de papier de sa poche, la déplie et la pose devant moi. Je n'en reviens pas.

-Alors j'avais raison, ton amie est bien la Mujona Kira.

-La Mujo... quoi ?

-C'est du japonais, ça veut dire « La tueuse sans cœur

Suis moi, je t'en prie.Where stories live. Discover now