Martin

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Peu de temps avant :

Michael était resté seul contre Terre, mais je ne m'inquiétais pas trop pour lui. J'étais sûr qu'il allait réussir à battre son mentor. Ce dernier ne devait pas être bon s'il avait rejoint Ténèbrès et trahis ses amis.

Nous arrivions peu de temps après dans la salle principale des tunnels. Je cherchais Juliette des yeux, mais ne voyais rien dans le noir qui avait l'air de s'étendre à l'infini autour de moi. Où était passée la lueur qui éclairait habituellement la salle ? Mon pied buta contre quelque chose qui gémit. Je reconnus immédiatement la voix de l'apprentie d'Eau. Mon cœur fit un triple salto dans ma poitrine. Que lui était-il arrivé pour qu'elle se trouve à terre ? La connaissant, elle ne se laisserait jamais faire. C'était une rebelle. Je l'aidais à se relever, et je remarquai que son bras pendait mollement par terre. S'était-il cassé de nouveau ?

- Tu m'étonnes que Ténèbrès t'ait mis à terre en deux secondes avec ça, commentais-je. Sinon, tu lui aurais vite fais comprendre à qui il avait à faire, continuais-je avec un petit sourire.

Elle rigola faiblement avant de se rallonger au sol, un peu à contrecœur.

- Alors Ténèbrès, tu te caches ? lançais-je dans le vide. Où c'est juste que tu as peur de te montrer ?
- Aucun des deux, murmura une voix juste dans mon oreille gauche.
Je me retournai vivement, m'attendant à voir mon ennemi, je ne vis que du noir, comme partout dans la salle.

- Bats-toi si tu l'oses ! m'exclamais-je, énervé qu'il ait fait mal à mon amie.
- Si tu le demandes, je ne peux le refuser...
Un violent coup à la tête me fit tomber en avant, et je m'écrasai au sol. L'autre rit, ce qui m'énerva encore plus. Lorsqu'il revoulut me frapper comme la fois précédente, je me retournai vivement, et, une flammèche à la main, je lui tapais les deux épaules en même temps. Mon ennemi poussa un cri de surprise. Je l'attaquais ainsi plusieurs fois, mais je ne réussis plus à le toucher. C'est alors que surgit soudainement une épée venue de nulle part.

- Tu fais moins le malin maintenant. On va voir qui est le plus fort.
- Je refuserai toujours de me plier à vous, rétorquais-je, brûlant de haine.
- C'est ce que nous verrons, cracha mon ennemi.
Il brandit son arme et passa rapidement la lame là où se trouvait ma gorge quelques secondes auparavant. Je fus étonné de voir que j'étais encore en vie. Quand je regardais dans la pénombre autour de moi, j'aperçus la silhouette de Christine qui avait les mains pointées vers moi. Je compris aussitôt. Grâce à son pouvoir, elle m'avait sauvé la vie. Je n'eus pas le temps de la remercier, car le vampire à l'épée essaya encore de me tuer. Cette fois, il voulut attaquer plus haut encore, et j'esquivai de justesse son coup, qui me laissa une trace ensanglantée sur toute la joue. Alors qu'il allait m'asséner le coup de grâce, trois choses humanoïdes apparurent dans mon angle de vision, et, une seconde plus tard, Ténèbrès vola à travers la pièce. Pendant que les esprits battaient le vampire dans un coin de la salle, je vis Michael apparaitre de son tunnel. Il semblait très fatigué, mais fier. Il devait avoir battu son mentor. Mais je vis Terre apparaître d'un mur qui alla voler aux côtés de son allié. Michael ne s'était pas occupé de lui ? D'ailleurs, je voyais l'intéressé s'allonger et s'assoupir contre un mur. Je me concentrais sur Ténèbrès. Il était acculé. C'est alors qu'un ''sflap'' retenti et l'ennemi disparut. Il réapparut dans le dos de Feu, et lui planta son épée dans la jambe. Puis il disparut et revint derrière Eau, dont il fait subir le même sort. Il arriva la même chose à Vent. Sans les trois esprits, Christine et moi étions vulnérables.

- Je vous laisse tranquille aujourd'hui, mais sachez que la prochaine fois, vous n'aurez pas cette chance.

Dès qu'il eut fini de parler, lui et Terre disparurent. La lumière revint alors.
Malgré le fait que Ténèbrès et Terre soient parties depuis un quart d'heure, nous étions tous rongés par l'incertitude. Ils commençaient à gagner et ne montraient aucun signe de fatigue lorsqu'ils étaient partis. De cette manière, ils nous avaient bien fait comprendre qu'ils pouvaient venir nous voir quand ils le voulaient. J'aidais mes camarades et les esprits à se lever. Personne ne parlait, mais je devinais qu'on parlerait longuement de ça qu'on se reverrait tous ensemble. J'attendis Michael et nous repartions chez son père, sans qu'aucun de nous deux ne dise quelque chose tout le long du trajet. Nous avions le moral à zéro, attristé de notre défaite.
Nous étions arrivés chez le père de Michael, qui nous attendait dans son vieux fauteuil. Quand il vit notre air abattu, il s'inquiéta immédiatement. Mais mon ami secoua la tête et son père n'ajouta rien. Il nous laissa pour que nous puissions aller nous reposer.


Les quatre élémentsWhere stories live. Discover now