Michael

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Je me réveillai en sursaut. Je pensais encore à la réponse que je devais donner en fin d'après-midi par rapport à l'attaque du palais des Tuileries. Et si je ne faisais pas le bon choix ? Que se passerait-il ?

Je regardais par la fenêtre. Le soleil n'allait pas tarder à se coucher, et j'allais, devoir donner ma réponse devant l'assemblée d'ici une ou deux heures maximum, et je n'avais aucune idée de ce que j'allais leur dire.

Je descendais. En bas, mon père me préparait deux tomates, pour que je tienne le coup pendant la réunion. Il savait bien que ce n'était pas facile de parler devant du monde, surtout pour annoncer une nouvelle qui ferait quoi qu'il arrive des mécontents. Je mangeais rapidement et en silence les deux fruits avant de mettre mon pauvre manteau et mes chaussures abîmées. Nous devions partir en avance, car le trajet était très long et c'était notre devoir d'accueillir tout le monde, étant les organisateurs de la soirée. Nous nous mîmes donc en route, bravant avec courage la neige qui commençait à tomber et à recouvrir le sol. Nous prenions le même chemin que la dernière fois, et nous arrivons environ une demi-heure avant le début de la réunion. Mon père entra dans la salle et commença à déplacer les tables pour faire un cercle, où je me mettrais au milieu pour leur annoncer mon choix.

Comme la neige continuait à tomber, je rentrai à mon tour pour l'aider. Je n'avais aucune envie d'attraper un rhume. Malgré sa forte carrure, Charles peinait à déplacer les meubles, mais moi, m'étant entraîné à faire cela pendant de nombreuses semaines pour me rendre plus fort et ainsi mieux réussir les entraînements souterrains, je les poussais aisément. À la fin, il me laissa faire, et s'asseyant sur une table, me regarda faire.

Environ dix minutes plus tard, la salle était prête à accueillir les résistants. Seulement deux minutes après, les quatre premiers arrivèrent. Mon père les remercia chaleureusement d'être venu. Ils s'assirent autour de lui et commencèrent à bavarder de la pluie et du beau temps. Moi, je restais dans mon coin. J'avais choisi quel choix j'allais faire, même si j'avais encore un doute sur le fait que c'était la bonne chose. Et si je me faisais le mauvais choix ? Tout le monde me détesterait ou me jugerait, et je n'aurais plus jamais la petite vie normale que j'avais en ce moment. Maintenant, toute la salle était remplie. Mon père m'accompagna au centre de l'assemblée. Mon cœur battait à tout rompre, c'était bientôt à moi de prendre la parole.

- Bonjour à tous, commença Charles. Pour commencer, merci à tous d'être présent pour savoir si, oui ou non, nous allons attaquer le palais des Tuileries. Michael, mon fils, va vous donner la réponse qu'il aura choisie.

J'ouvrais la bouche, mais quelqu'un me devança :

- Pourquoi serait-ce à cet enfant de décider ceci ? Ce n'est pas de son âge de prendre ce genre de décision !

Je regardai mon père avec espoir. Peut-être que lui aussi allait se rendre compte que ce n'était pas une bonne idée que je prenne cette décision. Il me regarda longuement, et je vis une lueur indécise dans son regard. Mais il se reprit vite et trancha :

- Non, je suis le chef du groupe, et je fais confiance à mon fils pour prendre la bonne décision. Ce sera lui qui vivra dans ce nouveau monde, je veux que ce soit lui qui décide sous quel régime il veut vivre.

Raté. J'étais obligé de dire ce que j'avais choisi pour ne pas le décevoir, ni lui ni toute la foule. Je me raclais la gorge pour gagner le plus de temps possible, puis je pris une grande inspiration avant de déclarer à l'assemblée : - Nous devons attaquer le palais des tuileries pour faire comprendre à Louis XVI que nous ne renoncerons jamais à lui prendre le pouvoir, à le séparer en plusieurs personnes, et qu'on puisse tous vivre dans un monde libre.

Les quatre élémentsWhere stories live. Discover now