Michael

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Aujourd'hui était un jour monotone comme les autres. J'étais enfermé avec mon père, au cas où des révoltants arriveraient, car nous habitions le village le plus proche de Paris lui-même. Pourtant, le soir arrivé, il m'annonça tout en jetant des regards craintifs vers la porte :

- Je dois aller dehors, j'ai quelque chose d'important à faire au village. Je n'en ai pas pour longtemps, laisse-moi juste le temps de régler une affaire. Mais surtout, ne t'aventure pas dehors, il y a plusieurs dangers qui nous guettent la nuit.

Je me demandais bien de quoi il parlait, mais je savais qu'il ne s'inquiétait jamais sans bonne raison. Il m'ordonna ensuite de manger puis d'aller dormir pendant son absence. J'étais obéissant et, dès qu'il fut parti, je commençais à préparer la table pour me nourrir. Comme je ne savais pas exactement quand il reviendrait, je lui mis aussi des couverts, car je pensais qu'il allait rentrer tard et être fatigué.

Une fois ayant terminé de manger les trois tomates séchées que mon père m'avait demandé de manger, je restai un peu devant la cheminée. Cela me faisait du bien d'être réchauffé par le peu de bois que nous avions trouvé et y avait trois jours, alors que j'étais partis me balader avec mon père. Cela me donna soudainement une idée : pendant qu'il était au village, je pouvais aller chercher un peu de bois ! Nous passions des journées entières à l'intérieur, et je savais que nous serions mieux avec un peu de chaleur dans le petit salon qui nous servait en même temps de salle à manger. Je mis donc mes chaussures, mon manteau et mes gants avant d'ouvrir la porte et de sortir à l'extérieur. Je savais que mon paternel m'avait interdit d'aller dehors par ces temps sombres, mais il ne le saurait pas, je ferais en sorte de rentrer avant lui. Une fois sortis de chez moi, je pris la direction de la forêt. À cette heure de la journée, aucun oiseau ne chantait, le silence était pesant. En passant devant là où s'était situé une fois le tunnel, je ne fus pas étonné de voir qu'il n'était pas revenu. Je pensais que c'était juste une hallucination que j'avais eu, car je m'ennuyais à ce moment, et rien de plus.

Je ramassais des branches mortes pendant à peu près une demi-heure avant de rentrer chez moi, car je commençais à avoir froid. Je posai le tas de branches là où étaient les autres, c'était à dire juste à côté de la cheminée. J'avais ramené trente-huit branches d'un coup, on en était donc à un résultat de cinquante-neuf branches mortes. Nous avions des réserves pour deux ou trois semaines ! Mais je songeai d'un coup à ce que dirait mon père. Il s'en rendrait compte dès qu'il entrerait dans la maison. Avant que je n'aie pu faire quelque chose pour cacher ce que j'avais pris dans la forêt, j'entendis la porte s'ouvrir et Charles entra dans notre petite demeure. Il vit directement le tas de bois qui avait énormément grandi. Il me regarda, regarda le tas de branches, me regarda de nouveau et me demanda alors :

- Es-tu allé dans la forêt pendant mon absence ?

J'empêchais ma voix de trembler lorsque je lui mentis :

- Non, je suis resté à la maison. Mais j'ai retrouvé un tas de branches caché sous le fauteuil.

Il me regarda d'un regard suspicieux, et je compris immédiatement qu'il ne me croyait pas.

- Dis-moi la vérité, m'ordonna-t-il.

- D'accord, je suis allé dans la forêt, avouais-je à contrecœur. Mais je vais bien, ajoutais-je.

Les quatre élémentsWhere stories live. Discover now