Christine

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Je rentrai chez moi, très fatiguée. Ce lundi au lycée avait été très éprouvant pour moi. Entre les trois évaluations et le harcèlement, je n'avais pas eu le temps de me poser. J'avais hâte de m'allonger dans mon canapé et de regarder ma série préférée, une histoire policière. Mais quand j'arrivai devant ma maison, je ne pus retenir un cri de stupeur. Des flammes orangées dansaient chez moi. Il y avait un incendie ! Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Tous les objets auxquels je tenais se trouvaient dans la bâtisse que je voyais se transformer en cendres sous mes yeux ! C'était le deuxième incendie auquel j'assistai en deux semaines. Je n'avais visiblement pas de chance. Je paniquai. Que devais-je faire ? Je n'avais pas assez d'énergie pour faire venir une tempête comme la dernière fois, et même si c'était le cas, je ne voulais pas effondrer ce qu'il restait de la maison. Je devais absolument avertir Juliette du désastre auquel j'étais spectatrice. C'était l'apprentie de l'eau, elle saurait sûrement ce qu'il faudrait faire pour minimiser les dégâts. J'écrivis rapidement le contexte de la situation sur un bout de mon cahier de brouillon, que j'arrachai et que je jetai en l'air. Puis, grâce à un effort colossal, je fis venir un petit vent frais qui envola le message. Je ne savais pas exactement où elle habitait, juste qu'elle vivait avec un garagiste dans un atelier. Dès que le papier fut hors de vue, je m'asseyais et attendis.

Peu de temps après mon appel au secours, ma mère arriva dans tous ses états.

- Que s'est-il passé ? s'exclama-t-elle en voyant l'incendie.

- Je ne sais pas, répondis-je. Il était déjà là quand je suis arrivée.

- Quelqu'un a appelé les pompiers ?

- Non, avouais-je. Je n'y ai pas pensé.

- Tu n'y as pas pensé ? s'énerva Mariem. Puis elle se radoucit et ajouta : oui, c'est normal. C'est le premier incendie que tu vois, cela doit te bouleverser. Je n'ai pas l'habitude non plus, mais j'ai appris les premiers gestes à faire.

- Oui, mentis-je en repensant à l'histoire avec le gang de mon frère, qui ne datait que de la semaine dernière.

Elle sortit son téléphone et appela les pompiers. Moi, j'attendais impatiemment que Juliette arrive et éteigne ces foutues flammes.

Environ une dizaine de minutes plus tard, on amie arriva en même temps que les pompiers. Elle fonça dans le brasier dès qu'elle l'aperçut. Les secouristes essayèrent de l'arrêter, mais je les retins en leur bloquant le passage. Ma mère me jeta un regard étonné, mais je ne bougeai pas d'un pouce. J'entendis des bruits dans la maison. Ils ressemblaient à de l'eau tombant sur les flammes enragées. En me retournant, je pus voir de la vapeur d'eau sortir de la maison. Les pompiers avaient arrêté de se débattre et se jetaient des regards surpris et confus.

Dès que la fumée noire eut totalement disparu, Juliette sortie des ruines, Miaou dans ses bras.

- Je recherchais le chat de mon ami, expliqua-t-elle aux adultes.

- Tu t'es surtout mise en danger, rectifia ma mère. Qui es-tu ?

- C'est une amie, mais elle n'étudie pas au même lycée que moi.

Les quatre élémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant