NOSTRA / 1-2-3

27. Nuque

Beware- Big Sean, Lil Wayne, Jhené Aiko

Lyana
Q.G, ????

-Lyly pourquoi tu ne parles plus ?

-Je parle.

-Non tu ne comprends pas, t'es tellement bizarre depuis que tu t'es retrouvée seule avec le patron.

Qu'est-ce que je pouvais bien leur dire ? Ah enfaite le patron c'est le père du mec que vous considérez comme votre frère, nan je vous jure le père du mec que j'aime m'a fait bouffer mon propre corps comme si de rien était. Non ce n'était pas possible.

J'étais terrée dans le silence, j'avais l'impression qu'une partie de moi était morte en entendant le prénom du patron sortir de sa bouche. Je ne voulais pas leur avouer cette immonde vérité, je ne voulais en parler à personne.

Je voulais oublier.

J'étais vide, tristement vide depuis cette discussion, j'avais l'impression d'être de retour un an en arrière.

-Tu es sûre que ça va ? Enfin, on est rentré dans la prison tu saignais tellement carrément on a cru que t'allais crever, il t'a recousu, t'a brûlé et fait tous les trucs chelous pour te réparer mais t'as pas bougé.

Je lui avais demandé de me couper sur presque l'entièreté de mes jambes, il s'était arrêté en remarquant que j'allais m'évanouir. Les garçons étaient revenus lorsque j'allais me faire « réparer ». Je m'étais laissée faire complètement absorbée par ce que je ressentais, j'avais accueilli la souffrance et avais appris à l'aimer.

Tout ça à cause d'un stupide nom.

Comment Alexander allait-il réagir ? Il serait tellement détruit après avoir entendu cela.

-Regardez moi ça messieurs, regardez comme mon chaton est parfait.

Ça lui avait plût, j'avais l'impression d'être sadomasochiste parce que j'en demandais encore. Mon visage s'était encore plus décomposé lorsque Salvatore m'avait dit qu'on devait s'arrêter là.

Était-ce une sorte d'automutilation ?
À son stade extrême ?

Je n'arrivais pas à supporter le poids de cette révélation sur mes épaules, c'était bien trop lourd à porter pour moi. Comment les autres auraient-ils réagi ? Ils auraient été choqués oui mais je ne pensais pas qu'ils auraient fini dans mon état. Aussi détruite, aussi vide.

Pourquoi réagissais-je comme ça ?

Je ne comprenais rien à mes propres réactions, je connaissais juste le résultat catastrophique de tout cela. Alexander représentait mon paradis, enfin par moments, mais lui, Salvatore, il était simplement mon enfer. Le contraste était trop gros, bien trop gros.

On m'avait nourris pour que je m'évanouisse pas mais malgré des jours affamés j'avais mangé à contre cœur. J'avais mal au cœur, j'avais mal au corps, j'avais mal à l'âme.

Je savais qu'Hugo et Luca parlaient mais j'avais l'impression d'entendre leurs voix comme un écho lointain. Tout ce que je savais c'était qu'ils ne m'appelaient pas, je n'avais donc pas besoin de suivre leur conversation.

Dire que j'étais mal était faible face à ce que je ressentais, j'étais au bout, je voulais mourir. Juste parce que depuis tout ce temps c'était son père. Juste pour ça putain.

-Mon chaton ?

Je relevais brusquement la tête, Salvatore était là devant moi. Je ne l'avais même pas entendu arriver mais je ressentais un réconfort infini. Il allait pouvoir me soulager.