NOSTRA / 1-2-3

13. Guérir

Alexander
Villa, 02h24

Je m'étais figé exactement comme les garçons, Lyana, elle, n'avait pas arrêté de se débattre. Je détestais la forcer à se dénuder et à nous exposer ce qu'elle avait pu vivre mais maintenant que j'avais vue toutes ces cicatrices je savais que mon esprit ne ferait que tourner en boucle sur elles.

Hugo s'était repris le premier et nous avait demandé de mieux l'immobiliser, je supposais qu'elle avait encore dû appuyer sur sa plaie mais que cette fois elle ne s'était pas arrêté.

-STOP STOP S'IL VOUS PLAÎT !

Elle avait hurlé ça en pleurant toutes les larmes de son corps, j'avais mal je détestais la voir comme ça. Je ne tenais plus.

-Stop. Je dis simplement.

-Alex elle va-

-Le faire seule.

Je vis sa respiration redescendre plus doucement, Luca la relâchait et elle arrachait le fil et l'aiguille qu'avait préparé Hugo. Elle nous fusillait de son regard rouge de défonce mais aussi de ses larmes. Je me détestais de l'avoir fait se déshabiller pour ne même pas l'avoir recousue.

Elle prit le fil et l'enfonçait dans sa peau, tous les anciens fils avaient sauté. Je voyais dans son regard qu'elle avait mal mais elle était soulagée de le faire seule. Je ne comprenais pas pourquoi même après qu'on ai presque retiré sa robe elle continuait à se débattre.

On avait tout vue, tout ce qu'elle ne voulait pas que l'on voit.

Elle se stoppait au deuxième point, son regard déviait sur ses cuisse et je la vis serrer les poings. Elle partait très loin dans sa tête et avait l'air de réfléchir à quelque chose.

Une seconde avait suffit pour qu'elle se relève, Luca avait essayé de la retenir mais elle lui avait donné un coup de coude dans le nez pour l'empêcher de la tenir immobile.

Je n'avais pas cherché à la retenir, on en avait déjà trop fait.

Elle descendait sa robe jusqu'à ses chevilles, elle alla dans la cuisine et pris un pied de biche qui traînait là. Je ne savais même pas depuis combien d'années il était là et je savais encore moins qu'est-ce qu'il foutait là.

De sa main droite, elle prit le tissu de sa robe et l'arrachait. Assez haut pour qu'on ne voit pas les cicatrices en bas de son ventre mais qu'elle puisse voir la plaie. Elle prit le fil qui pendait encore à sa peau et l'arrachait lui aussi.

Son regard avait changé, il était devenu vide. Comme si plus rien ne l'animait.

Elle se dirigeait ensuite vers la cheminée et fit chauffer le fer, on n'avait pas bougé, la laissant se gérer elle même.

Lorsque le métal était devenu rouge elle sortit le pied de biche de la cheminée et le collait contre sa peau.

Aucun cri de douleur, aucun changement au niveau de sa respiration. Strictement rien.

Ça sentait le brûlé.

Elle le balançait dans la cheminée après quelques secondes et regardait son ventre. Elle n'avait pas bougé pendant plusieurs minutes et nous non plus. J'avais déjà vue de quoi elle était capable et elle se trouvait dans le même état.

Lyana était dos à nous donc je ne pouvais voir son visage mais l'imaginer me suffisait.

Elle se baissait et ramassait l'arme qu'on avait balancé, elle retirait la sécurité. Sa main tremblait tellement qu'on étendait le bruit de l'arme qui se faisait secouer.

Elle se retournait vers nous et je vis son visage rempli de nouvelles larmes, des larmes de douleur mentale pas physique.

Lentement elle levait son flingue pour nous pointer avec, elle chuchotait.