Chapitre 12

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Des bâtiments éventrés encadraient une rue poussiéreuse. Quelques voitures qui ne semblaient plus en très bon état étaient garées ici et là. À ma droite, je vis un chat squelettique qui nous regardait passer depuis une fenêtre explosée.

Quand nous bifurquâmes dans une nouvelle rue, je fus surprise à la vue des habitants. Certes, on m'avait appris la misère dans laquelle vivaient la plupart des gens depuis la catastrophe mais je ne l'avais jamais vu par moi-même. Ils étaient habillés de haillons et avaient les traits creusés par la fatigue et la faim. Les enfants en meilleure santé courraient après des rats ou des canettes rouillées tandis que les adultes semblaient occupés marchander ou à cuire de la viande sur des braseros de fortune. Beaucoup de regards intéressés se posèrent sur nous. Ce ne devait pas être tous les jours qu'ils voyaient des gens avec autant de possessions.

« Continuez à me suivre et ne faîtes rien de bizarre. Nous attirons suffisamment l'attention comme ça », souffla Jorge entre ses dents.

Nous accélérâmes le pas. Pendant que nous avancions, je remarquais que les conditions de vie des gens s'amélioraient légèrement au fur et à mesure que nous nous rapprochions du centre. À la vue des armes à feu qui pendaient à la ceinture de certaines personnes, je me crispai et me collai au maximum au reste du groupe. Nous débouchâmes ensuite dans une rue où la plupart des gens semblaient drogués. Un grand bâtiment blanc se trouvait en plein milieu et une musique entraînante s'échappait de ce dernier. Notre guide nous jeta un coup d'œil.

« Ok, alors, à partir de maintenant, vous me laisser gérer. Peu importe ce qu'il se passe, je ne veux pas entendre un son sortir de votre bouche, pigé ? Et, par pitié, ne faites rien de compromettant. »

Quand nous arrivâmes à quelques mètres de l'entrée de l'édifice, des filles aux cheveux emmêlés s'approchèrent de nous en zigzagant. Une se colla à Newt en attrapant son bras et il essaya immédiatement de se dégager. Une autre tenta de prendre le sac sur le dos de Fry qui la repoussa le moins violemment possible afin de respecter les consignes de Jorge. La dernière porta la main aux cheveux de Térésa dont le visage se tordit immédiatement de dégoût. Elle donna une tape sur la main de la blonde dans l'espoir qu'elle lâche sa prise.

« Bonjour, bonjour, je peux vous aider ? »

À l'entente de la voix, les trois filles nous lâchèrent et reculèrent de quelques pas. Un homme brun aux yeux soulignés par de l'eye-liner s'approchait de nous dans une démarche qui avait dû être dansante quelques années auparavant. Il nous offrit un sourire qui me glaça immédiatement car il me rappelait mon père : poli mais menaçant.

« Marcus. Je vois que tu n'as plus exactement la même vie qu'avant.

— Jorge. Tu vois juste. Je suis content que tu sois en vie mais j'aimerais que tu ne m'appelles plus par ce nom. Je ne suis plus le même homme que celui que tu as connu.

— Ouais, j'vois ça. J'aurais besoin de ton aide, à propos du Bras Droit.

— Ne prononce pas ce nom. Je ne sais rien. »

Il tournait déjà les talons, se détournant de nous qui n'avions sans doute rien à lui apporter à part des problèmes.

« Attendez ! Vous n'auriez pas vu un garçon brun avec une fille aux cheveux courts ? »

L'homme se retourna vers nous, intéressé, alors que notre guide fusillait Térésa du regard car elle n'avait pas respecté sa consigne.

« Eh bien... Peut-être que oui, peut-être que non... Il est possible qu'ils soient à l'intérieur...

— On y va. »

La brune se fit arrêter immédiatement par la blonde qui lui sourit.

« Si vous voulez les rejoindre, il vous faut votre billet d'entrée. »

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