Chapitre 6

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Je trébuchai et me retrouvai de nouveau à genoux dans le sable. Derrière nous, l'alerte avait été lancée et des fuseaux de lumière balayaient déjà le désert à notre recherche. Je repris ma course. À mes côtés, Winston tomba et m'entraîna dans sa chute.
Frypan le releva et ils recommencèrent leur ascension, me laissant derrière eux. Ils n'avaient plus aucun souvenir de moi et étaient donc maintenant méfiants à mon égard. C'était douloureux. Compréhensible mais tellement douloureux.

Je me remis sur mes pieds et les rattrapai comme je pus. De longues minutes s'écoulèrent avant que Térésa, sourde aux demandes de ses amis, ne rentre dans un édifice plus que délabré.
C'était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Ils ne savaient rien de ce qui pouvait s'y cacher.
Malgré tout, les garçons la suivirent. Dernier d'entre eux à passer, Minho se tourna vers moi et son regard me transperça. Il ne me faisait pas confiance et ne s'en cachait pas.

« Passe devant. C'est hors de question qu'on te laisse là alors que tu pourrais nous trahir si jamais les soldats te retrouvent. Allez, bouge. »

Je me laissai donc glisser le long de la pente formée dans le bâtiment. Quelques secondes après, une lampe torche éclaira l'endroit où nous nous trouvions. Au sol, je vis des traces de pas qui ne nous appartenaient pas.
Putain... Peut-être que j'aurais dû rester avec WICKED... Non. Non non non. Je ne supportais pas ce qu'ils faisaient subir à des adolescents, à mes amis. C'était le bon choix. Même s'il pouvait y avoir des infectés n'importe où. C'était le bon choix.
Alors que j'étais en train d'essayer pitoyablement de me convaincre de ma bonne foi, une main s'abattit sur mon épaule et me fit violemment sursauter.

« Eh, réponds quand on te parle ! Il est arrivé quoi aux personnes appelées lors des repas ? Pourquoi elles étaient pendues par des fils ? Elles sont mortes ? »

Je regardais Thomas qui m'assaillait de questions et hochais négativement la tête à la dernière.

« Pas mortes. Dans un coma profond. »

Je fus prise d'une légère quinte de toux. Parler était toujours étrange. Je n'y étais plus habituée.
Aris se précipita vers moi, le regard paniqué.

« Mais elles sont toujours en vie ? Donc on peut encore les sauver ? »

Mon silence parla pour moi et le garçon se renferma sur lui-même, des larmes dans les yeux.
Minho se tourna vers Thomas avec rage.

« Pourquoi elle est avec nous déjà ? Regarde comment elle est fringuée, c'est l'une d'entre eux. Elle fait partie des gens qui nous ont enfermés dans ce foutu Labyrinthe ! On aurait dû la laisser là-bas ! Elle peut nous trahir à tout moment ! »

Mon cœur se brisa en des milliers de morceaux. Je n'étais plus qu'une inconnue pour eux. Plus aucune. J'avais envie de crier l'amour que je leur portais, la douleur que je subissais chaque jour où ils étaient loin de moi, la haine que j'avais envers WICKED. J'aurais voulu leur hurler tout ce que je n'avais pas pu leur avouer pendant ces longues années. Mais je ne dis rien. Je bloquai tous mes sentiments, toutes les larmes qui menaçaient de rouler sur mes joues. Et j'accusai la réponse froide de Thomas :

« Elle peut servir. Elle n'a pas perdu la mémoire, elle.

— Mais elle parle pas ! Sérieux, si c'était que ça, on aurait pu choisir quelqu'un de plus loquace ! »

J'étais remplaçable. Je n'avais aucune valeur à leurs yeux. À ses yeux.
Newt arrêta la dispute en décrétant que, maintenant que j'étais avec eux, ils n'allaient pas me renvoyer là-bas. Puis il se tourna vers le brun pour lui demander son plan, qui était inexistant jusqu'à ce qu'il se souvienne du groupe nommé "le Bras droit". J'en avais évidemment déjà entendu parler, en mal, par certains scientifiques après que Thomas ait été enfermé pour leur avoir envoyé les cartes de plusieurs des structures de WICKED. Et bien qu'il n'en ait aucun souvenir, il décidait d'aller les retrouver, au milieu de la montagne. Un périple suicidaire. Mais tout le monde accepta, faute de mieux.

WICKED is good....Where stories live. Discover now