Chapitre 32

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Aujourd'hui

LÉO

Nous sommes le matin et je dois manger chez les parents de Léna à midi. Je dois admettre que je suis assez angoissé. J'ignore tout de leur réaction. J'ignore aussi si Cassandra leur a déjà parlé des raisons de Léna. J'ai peur de faire une gaffe ou d'employer les mauvais mots.

Aujourd'hui, je crois que je suis prêt. Je suis prêt à aimer Juliette de la bonne façon et à lui laisser le temps nécessaire.

Toutefois, je veux qu'elle sache que je l'aime, que je l'aime tellement. Elle le sait, nos parents le savent, pourtant j'aimerais tellement pouvoir lui dire tout ce que je ressens. Tout ce qui va au-delà de ce que je lui ai déjà dit. Je sais qu'il n'en existe qu'une comme elle.

Et que c'est elle et personne d'autre.

Mais je ne peux pas le faire sans avoir parlé aux parents de Léna. Ils ont toujours été si respectueux et si bienveillants envers moi que je ne m'imagine pas ne pas leur en parler en amont. J'ai l'accord de Léna. J'aimerais avoir le leur.

Ils n'habitent pas loin de Paris donc j'ai décidé de leur demander si je pouvais passer aujourd'hui. Ils ont accepté avec grand plaisir et j'appréhende un peu cette entrevue.

Je crains qu'ils le prennent mal ou qu'ils pensent que j'oublie Léna et tout ce que nous avons partagé. C'est l'inverse de tout ça et j'espère qu'ils le comprendront.

Quand j'arrive devant chez eux, je me dis qu'ils n'ont pas changé grand-chose. Cela fait un petit temps que je ne suis plus venu mais rien n'a bougé. Je me souviens encore de la première fois que Léna me les a présenté. La première réflexion que je me suis faite, c'est qu'ils étaient si doux. Si apaisants. Je crois qu'ils n'ont jamais élevé la voix ou crié sur Léna, même enfant.

Je sonne et j'attends à peine quelques secondes avant que la porte s'ouvre et que sa mère me prenne dans ses bras.

— Léo ! Mon grand ! Comment vas-tu ?

— Bien et toi ?

— Très bien. Ça fait plaisir de te voir.

Robin, son père, est derrière elle et je le salue d'un geste de la main. Il a toujours été nettement plus pudique que Charlène.

— J'ai fait des poivrons farcis, j'espère que tu aimes.

— J'adore. Merci.

Nous nous installons avec son père et il me parle de son travail, de son patron qui lui apporte des soucis et de sa difficulté à jouer au basket avec ses problèmes de dos. Puis, il me demande ce que je deviens alors j'en profite pour parler de mon nouveau travail. Il a vraiment l'air heureux pour moi.

J'espère qu'il le restera.

Charlène arrive avec le plat chaud dans les mains et le dépose au centre de la table. Elle nous sert de l'eau et s'installe.

C'est le moment.

— En réalité, je suis venu vous voir pour quelque chose de bien précis.

— Oh, tu as besoin de quelque chose ? demande

Charlène.

— Non, pas vraiment. Enfin, si.

— Je ne te suis pas très bien Léo, lâche Robin.

Allez. Courage.

— Je suis amoureux. Elle s'appelle Juliette et je l'ai rencontrée il y a quelques mois. Mais, je ne lui ai pas encore dit tout ce que j'avais sur le cœur. Elle sait que je l'aime mais il y a des mots bien plus forts pour l'exprimer, surtout que je l'ai trahi et qu'elle vient seulement de me pardonner. Au départ, quand j'ai su, j'avais la sensation de trahir Léna et je ne voulais pas lui faire ça. Puis, quand j'ai compris qu'elle aurait voulu que je sois heureux, je me suis dit qu'il ne me restait qu'une seule étape. Les choses se sont compliquées comme je vous l'ai dit mais je voulais vous voir et vous demander votre accord, votre consentement vis-à-vis d'elle. Et aussi pour que vous sachiez que je n'oublierai jamais Léna mais que je ne peux pas m'empêcher d'aimer cette blonde complètement folle.

Je coulerai avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant