Chapitre 29

71 10 0
                                    

Deux semaines plus tard

LÉO

J'ai eu tellement mal lorsque j'ai lu les mots de Léna. Mais je n'ai jamais été aussi libéré et apaisé. Parce que j'ai eu mes réponses. Je n'étais pas coupable. C'était la chose dont j'avais le plus besoin pour réussir à avancer. Et aujourd'hui, je crois que j'avance enfin.

Ça ne signifie pas que je l'oublie. Je ne l'oublierai jamais et il n'est pas question de ça. On n'oublie pas quelqu'un qu'on a aimé. Encore moins quand cette personne a su vous rendre heureux.

Mais je suis en paix par rapport à elle. Enfin. Je savais qu'elle allait mal, bien évidemment. En revanche, je n'aurais jamais cru qu'elle puisse être en dépression. Je n'aurais jamais imaginé non plus qu'on lui enlèverait son rêve d'être mère. J'ai mal pour elle et pour toutes les choses douloureuses qu'elle a dû ressentir. Je crois que j'aurais pu être plus présent mais je ne pense pas que je serais parvenu à la sauver tant elle n'en pouvait plus. Et quelque part, cette pensée me rend plus léger.

J'ai commencé à entraîner presque tous les jours de la semaine. Juliette aussi a repris le boulot d'arrache-pied. Résultat, ça fait deux semaines qu'on ne s'est pas vus. On n'a pas non plus reparlé de la dernière soirée. J'en ai parlé avec Ethan, en revanche. Il était très ému quand je lui ai expliqué les raisons de Léna.

— Je crois que je ne me suis jamais senti aussi libéré.

— Parce que tu es libéré de cette culpabilité. Alors fais ce que ton cœur te dit de faire.

Mon cœur m'ordonne bien des choses mais mon cerveau sait l'enjeu qu'une relation avec Juliette représente. Je ne sais toujours pas quoi faire. J'ai l'impression que je ne saurai jamais.

On semble m'octroyer ce temps supplémentaire avec elle, comme si on nous laissait l'occasion de nous reconstruire avant de nous détruire à nouveau.

Que les choses semblent bien cruelles des fois.

Ethan ne remarque pas que je réfléchis à tout cela.

— Je suis fier de toi, mon frère. Et si heureux que tu t'accordes enfin le bonheur, lâche-t-il.

— Merci Ethan. Je n'aurais pas pu rêver meilleur ami que toi.

Quand on quitte sa ville natale et qu'on part dans une aussi grande métropole que Paris, on peut ressentir très facilement le manque de sa famille. Et mes parents me manquent, c'est indéniable. Mais j'ai toujours eu Ethan avec moi et les événements de ces dernières années n'ont fait que renforcer ce qui était déjà là. Et aujourd'hui, j'ai Gaby et Juliette en plus.

Les liens du sang ont quelque chose de très fort et pourtant, ça ne fait pas toujours tout. L'amitié, telle qu'on la vit tous les quatre, elle fait tout. J'aime mes parents mais aujourd'hui j'ai trouvé une famille, ici, à Paris.

Ethan, Gaby et Juliette. Voici ma famille. Celle que j'ai choisie.

***

C'est un grand jour pour moi. C'est la première compétition des garçons où je suis avec eux. Il s'agit d'un Opend'été. Par chance, il se déroule à Paris donc je peux prendre le temps de me préparer et de les préparer eux.

Ces dernières semaines, nous avons été, Will et moi, très durs avec eux. Le but était de les pousser dans leurs retranchements pour qu'ils puissent donner le meilleur d'eux-mêmes. C'était épuisant y compris pour nous car nous finissions tard et il m'arrivait de rentrer à l'appartement en n'ayant plus aucune voix.

Nous faisons l'échauffement et puis nous les encourageons une dernière fois.

— Les gars, c'est votre moment aujourd'hui. Alors amusez-vous et faites du mieux que vous pouvez ! s'exclame Will.

Je coulerai avec toiWhere stories live. Discover now