Chapitre 11

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Une semaine plus tard

JULIETTE

Cela fait une semaine que nous avons créé ce fameux groupe WhatsApp et qu'Ethan nous harcèle de GIF à longueur de journée. Nous n'avons pas arrêté de nous parler tous les quatre et nous sortons demain soir tous ensemble.

Avec Ethan qui a repris le travail, moi et Léo qui faisons nos preuves à notre nouveau boulot et Gaby qui prépare son défilé, c'est la première fois depuis une semaine que nous étions tous libres.

Je n'aurais jamais pensé que l'on puisse devenir aussi vite inséparables. Et pourtant, nous voilà unis comme si l'on se connaissait depuis dix ans.

Je me suis également énormément rapprochée d'Agathe. Elle vient presque tous les jours me voir à la librairie puisqu'il se trouve qu'elle a adoré le livre que je lui avais conseillé. Elle en a dévoré trois depuis.

Aussi, je pense que j'ai vraiment la meilleure patronne. Genre, vraiment. Ce midi, j'ai mangé à la brasserie de Léo mais habituellement, nous déjeunons toutes les deux et il n'y aucune gêne entre nous. Elle m'a d'ailleurs annoncé hier qu'elle me garderait tant que je serai vivante. J'ai sauté de joie et je l'ai remercié je pense une bonne vingtaine de fois depuis.

Je décide d'appeler mon père durant ma pause car il est le seul n'étant pas encore au courant que j'ai signé pour une durée indéterminée.

— Allo?

— Coucou papa.

— Coucou ma Liette. Tout va bien?

— Ma patronne m'a annoncé qu'elle me gardait à vie !

— Waw. C'est merveilleux ma puce, j'étais sûr que tu serais incroyable, comme d'hab'.

— C'est gentil papa. Merci.

— D'ailleurs avec Gaby, Ethan et Léo on est vraiment inséparables depuis la dernière fois que je t'ai appelé.

— C'est vraiment chouette ça. Je suis rassuré que tu sois aussi bien entourée. Tu viens toujours dans un peu plus d'un mois?

— Écoute papa, je n'ai toujours pas réussi à regarder tout ce qu'il y a dans la caisse en carton. Je l'ai ouverte avec Gaby mais je ne suis pas parvenue à faire plus. Je ne me sens pas prête. Peut-on attendre et voir comment je le sens? Je t'en prie.

— Juliette...

— Je te promets de venir papa. Cette fois, c'est vrai. Mais là, je dois d'abord réussir à franchir quelques étapes. S'il te plaît, comprends-le. Je sais que tu m'as laissé beaucoup d'espace et de temps et je te remercie pour cela. Je te demande juste d'accepter de me laisser plus de temps si j'en ai besoin pour ne pas m'effondrer totalement.

— Bien sûr, ma puce. On se voit dans deux mois ou plus. Tu me manques.

— Tu me manques aussi, tellement.

— Bisous ma Liette.

— Bisous.

J'ai tellement de peine pour mon père. Il a tout donné pour nous relever, pour me relever, pour relever ma grand-mère. Et moi, en retour, je ne suis même pas capable d'ouvrir une caisse en carton pour de bon et d'accepter la dure réalité.

— Faible que tu es..., soufflé-je à moi-même alors qu'une larme dégringole le long de ma joue.

— Qui est faible? demande Sylvie derrière moi.

Merde, je ne l'avais pas entendu arriver.

Je m'essuie la joue et je me retourne vers elle. Je sens les sanglots qui s'installent dans ma gorge mais je m'ordonne de garder la tête haute. Je ne peux tout de même pas pleurer devant ma patronne.

Je coulerai avec toiWhere stories live. Discover now