Chapitre 2

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Lorsque Jimin se réveille, il pleut. Les rideaux sont tirés mais le bruit des gouttes d'eau tambourinant contre la fenêtre est facilement reconnaissable. La couette est chaude autour de lui mais ses orteils sont glacés. Il ramène ses genoux contre son torse pour essayer de se tenir chaud. Ses yeux parcourent le mur, y trouvant une fissure. Elle est plus foncée que le reste du bois, de forme arrondie et presque invisible, et toute l'attention de Jimin s'y dirige. Il compte trois fissures similaires, des petits endroits imparfaits mais Jimin décide qu'il les apprécient. Les fissures racontent des histoires de courage et d'anciennes blessures, elles sont pures et durables. C'est ce que quelqu'un lui a dit une fois. Elles sont magnifiques de cette manière imparfaite.

Jimin prend une profonde inspiration et inhale l'odeur de la pluie, enivrante et nourrissante avec une pointe de poussière. Il trouve la pluie apaisante. Il prend une autre inspiration puis encore une autre jusqu'à ce qu'il n'ait plus l'impression d'être sous l'eau. Il commence à avoir froid dans cette position. Il se roule dans le lit, l'odeur de pins sur les draps lui chatouillant le nez. Puis il décide qu'il en a assez d'être allongé, alors il se lève. Le sol en bois est frais sous ses pieds mais Jimin enroule simplement la couverture autour de ses épaules et sort de la chambre.

La maison est sombre, il n'y a presque pas de lumière provenant des quelques fenêtres. Jimin suppose qu'il est tard. Il y a quelques seaux sur le sol placés sous des tuiles qui fuitent du plafond, remarque Jimin en longeant le couloir pour atteindre les escaliers. Il renifle et resserre la couverture autour de lui.

Le rez-de-chaussée est légèrement tamisé par une lanterne posée sur la table de la cuisine. La maison est complétement silencieuse à part le bruit des pieds nus de Jimin sur le parquet. Il se demande s'il est seul. Il n'y a aucun cadre au mur, remarque Jimin en se promenant dans ce qui est probablement le salon. Il y a un vieux canapé contre le mur et une couverture défaite dessus. Au centre de la pièce se trouve une cheminée, éteinte, et une grosse étagère à livres est construite tout le long du mur en bois. Elle est remplie à ras bord de livres anciens et épais.

Jimin s'en approche, le tapis doux sous ses pieds, et tend la main pour caresser la tranche des livres. Ses doigts en ressortent couverts de poussière, comme si la personne qui habitait ici ne s'en servait pas. Il lit les titres écrits en doré mais il n'en reconnait aucun. Un livre à la couverture bleu foncé attire son attention. Le compas bleu, il lit. Il essuie la poussière avec sa main et le prend. Il sent bizarrement la fumée.

La pluie tombe de plus en plus fort, tambourinant sur le toit, et au même moment, la porte d'entrée s'ouvre, laissant s'engouffrer l'air froid. Jimin contemple l'homme qui apparait à l'entrée, ébouriffé et trempé, des bûches de bois dans les mains. Il referme la porte en s'appuyant de son dos, et pendant une minute, il reste appuyé contre pour reprendre sa respiration. Il lance le bois sur le sol, n'ayant pas encore remarqué la présence de Jimin. Il retire ses bottes boueuses puis se dirige vers la cuisine, laissant une trainée d'eau derrière lui.

Jimin ne le voit plus, mais il l'entend chercher quelque chose dans les tiroirs, puis le bruit d'un objet tombant sur le sol suivi d'un 'merde'. Il déglutit, se demandant s'il devrait s'enfuir, lorsque des yeux sombres le clouent sur place. L'homme se fige aussi un instant, puis il retire son manteau sans un mot et l'accroche près de la porte. Il reprend le bois sur le sol puis se dirige vers la cheminée. Jimin s'écarte du chemin, les yeux écarquillés et serrant le livre contre lui. Il regarde silencieusement l'homme s'affairer. Il place les bûches dans la cheminée et marmonne des jurons en essayant d'allumer le feu. Jimin ne s'y connait pas beaucoup en allumage de feu, mais il sait que du bois mouillé ne fera pas grand-chose. Mais l'homme est têtu, et après quelques efforts, il réussit à lui donner vie.

Peut-être qu'il n'y a pas de réponse | JikookWhere stories live. Discover now