ARIA Tome 2

Chapitre 20: C'est pas toi! C'est moi!

⚠️ TW violence, sang et meurtres⚠️

Aria

Il était blessé et perdait du sang.

La tache carmin sur son tee-shirt s'élargissait de plus en plus.

Il était blessé et perdait beaucoup trop de sang.

"A-t-il pris une balle?

Est-ce qu'il allait mourir?"

Je n'entendais pas la conversation qui se jouait devant moi, bien trop obnubilé par cette putain de tâche...

Je n'arrivais plus à penser à autre chose...

Je sentais ma conscience partir lentement, fondant d'avantage dans un épais brouillard noir.

Une douleur horrible compressait de plus en plus ma poitrine, l'air avait du mal à y passer. J'avais l'impression de suffoquer. Mon coeur battait comme lui seul l'entendait. Je ne contrôlais absolument plus rien, comme paralysé dans mon propre esprit.

Il ne devait pas mourir.

J'avais besoin de lui.

Il n'allait pas mourir.

Je le fixais, le regard vide tellement j'étais perdue dans le néant de mes sombres pensées.

Les aveux sordides de Strodanoff à propos des Moore et les mots doux du garçon aux yeux tempête se heurtaient sans cesse dans mon cerveau anémié.

Mon bras était toujours tendu dans sa direction, le poids de l'arme dans mes mains commençait à peser trop lourd pour ma conscience.

- Ma douce Aria va te faire fermer ta grande gueule espèce de petit con!

La voix d'Igor me ramena de force dans cette pièce.

Je sentis mes muscles s'activer légèrement, pour me sortir de cette angoissante torpeur.

J'entendais toutes ses femmes effrayées sangloter derrière mon dos et j'étais morte de peur moi aussi.

Morte de peur pour lui.

Lui avait l'air confiant alors que moi je tremblais uniquement pour lui.

J'avais envie de lui hurler dessus, je le détestais.

Je le détestais...parce qu'il n'était pas venu m'aider avant, parce qu'il avait fait de ma vie un putain de cauchemar, parce que ses filles en pleurs derrière moi lui appartenait, et pour tout un tas d'autres raisons.

Mais cette foutue tâche sanguinolente s'agrandissait silencieusement et sournoisement sous mes yeux, et elle me prouvait le contraire.

Il était venu me sortir de cette prison, il ne m'avait pas abandonné.

" Je donnerai mon âme pour la tienne..."

Mes pensées n'étaient plus du tout rationnelles.

J'étais épuisée aussi bien mentalement que physiquement.

J'avais froid.

Et le calme de Mason me gela encore plus les veines.

Ses iris grisées fixant son ennemi sans jamais détourner le regard, à sa place je n'aurai pas pu faire preuve d'autant d'audace.

Les traits de son visage impassible cachaient parfaitement sa douleur au yeux de tous, mais moi je la ressentais pleinement.
J'avais mal au ventre, à l'endroit même où lui était blessé, à cause de se lien invisible entre nous.