ARIA Tome 2

Chapitre 16: Affaire conclue...

Aria

Les lumières de Pasadena s'éloignaient de plus en plus derrière nous, alors que nous roulions depuis plus de quarante cinq minutes déjà.

Le conducteur avait pris l'autoroute en direction de Riverside.
Nous avions mis plus de deux heures pour l'aller, alors je profitais du retour pour laisser mes yeux s'évader sur les paysages nocturnes Californiens.

Mon esprit était encore au château.

Avec lui.

Moi, qui était plus qu'en colère après lui depuis plusieurs jours, ne comprenant pas pourquoi il n'était pas venu à mon secours, pourquoi il me laissait pourrir dans la cave miteuse de Strodanoff, et pourquoi il m'infligeait ça...

Je remettais de nouveau tout en question dans mon esprit las et torturé.

Même si mon énervement contre Mason était immense, depuis les dernières confessions du vieil homme assis à côté de moi, se soir je n'avais vu que de l'inquiétude, un besoin viscéral d'être à mes côtés et une rage d'amour pour moi dans ses iris obscurci par la rage.

Lui qui me reprochait souvent de jouer avec ses émotions, faisait la même chose sans même s'en rendre compte.

À cause du bijou autour de mon cou, je n'avais pas pu lui demander quoique se soit.

Alors comme à notre habitude, j'avais du déchiffrer chacun de ses regards, chacun de ses touchés et chacun de ses silences.

J'étais totalement déconnectée.

- Tu as été parfaite se soir, je pense que nous allons pouvoir faire affaire tout les deux...

Le vieux fou à mes côtés, me sortit de ma contemplation, je tournais la tête dans sa direction avec un sourire timide.
Le jeu était loin d'être fini et je comptais bien duper chacun d'entre eux se soir.

Il y a quelques semaines en arrière, je pensais que tout ça existait uniquement dans les films. En vrai, une personne lambda comme moi, ne pourrait pas croire un instant, que l'inconnu croisé au coin d'une rue, serait en fait, un trafiquant d'armes ou de drogues.

Et encore moins que votre premier amour avait réussi à vous cacher qu'il faisait parti de se monde là pendant des années.

Menteur.

Tous des putains de menteurs.

S'il m'avait aimé réellement, comment avait-il pu me cacher un truc aussi gros?

La base de l'amour ne devrait-elle pas être l'honnêteté?

J'avais toujours été vraie avec lui, quitte à le blesser parfois.

Peut-être que Mason ne savait tout simplement pas vraiment, ce qu'aimer signifiait réellement.

Je rassemblais mon courage, repoussant mentalement mon mal de ventre, et je décrochais mon plus beau sourire à cet enfoiré avant de lui répondre :

- J'en suis ravie et...

- Demain! Me coupa-t-il.

- Quoi demain? Demandai-je ne comprenant plus rien.

- Demain tu le tueras... Je veux que cet enflure crève au plus vite...

Mon mal de ventre reprit de plus belle et la nausée violente qui l'accompagnait me provoqua une brûlure dans l'œsophage. Je regagnais l'observation de l'horizon, puis lui demandais le ton las :

- Ce n'est pas un peu précipité ?
Vous voulez faire ça en totale improvisation ?

- Non, bien sûr. Je veux que le spectacle soit à la hauteur du prix de la place pour y assister...